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Cebit 2002 : l’innovation ralentit

Morosité économique oblige, le salon informatique de Hanovre flanche sur le terrain des nouveautés. Fabricants et éditeurs observent le chaland.

Ni la pluie, le froid ou le brouillard ne menacent le Cebit, qui reste le plus important salon mondial de l’informatique. Depuis le 13 mars, 7 962 exposants (131 de moins qu’en 2001) présentent leurs derniers développements en matière de composants, de terminaux et de solutions en tout genre. Cette année, l’événement qui, rallongé d’une journée, fermera ses portes le 20 mars, gagne un vingt-septième hall d’exposition. Preuve en est, s’il le fallait, que le Cebit reste le salon européen phare, fort de ses 424 000 mètres carrés et de quelque 782 000 visiteurs recensés en 2001.Les premières annonces sont venues des éditeurs de progiciels, à l’image de i2 qui se recentre sur la gestion de la chaîne logistique “Nous venons d’enrichir notre suite i2 Five de modules consacrés aux expéditions et aux stocks, explique Sanjiv Sidhu, président d’i2 Technologies. La vente de notre offre aux entreprises de taille moyenne devient un axe important de notre stratégie.” i2 commercialise, en mode hébergé, une partie de son offre logistique.Rien d’extravagant non plus chez SAP qui, pour sa part, a annoncé son programme Smart Business Solutions. Destiné aux PME, il combine les modules de mysap.com, et la console TopManage rachetée par l’éditeur. Celle-ci permet de gérer des données financières, logistiques ou client, par glisser-déposer. L’éditeur a conclu un accord avec Microsoft pour adopter la plate-forme. NET, sur laquelle à d’ailleurs ironisé Scott McNealy, le PDG de Sun, lors de son discours “Avec Dot. Not (sic) il faut une infrastructure Microsoft, ce qui oblige à réécrire les applications”. À l’inverse sans doute de J2EE qui est l’équivalent.Net de Sun. Autre réponse du constructeur à son rival, le système Sun One Network Identity, un équivalent de Passport, se précise et l’entreprise en annonce les caractéristiques et le prix : serveurs SunFire, baies StorEdge, serveur iplanet directory server access. Le tout est disponible à partir de 150 000 dollars, soit 15 dollars par utilisateur (169 741 euros soit 16,97 euros).

Au pays du stockage

Profitant également du salon pour faire lancer ses dernières inovations, AMD a présenté trois nouveaux processeurs, renouvelant ainsi sa gamme existante. Sur le segment des PC de bureaux, le nouvel Athlon XP 2100 + offre aux utilisateurs une fréquence d’horloge de 1,73 GHz. Cadencé à 1,67 GHz, l’Athlon MP 2000 + est, quant à lui, destiné au marché des serveurs et stations de travail. L’Athlon 4 1600 + offre, pour sa part, une puissance de 1,4 GHz aux utilisateurs d’ordinateurs portables. Le fabricant a en outre profité du Cebit pour annoncer la disponibilité, d’ici à la fin du mois, de ses premiers processeurs issus de la technologie Thorougbred. Celle-ci permettra d’atteindre un pas de gravure de 0,13 micron contre seulement 0,18 aujourd’hui.Palm aussi a réservé l’exclusivité du lancement de son premier navigateur maison à l’édition 2002 du salon. Démonstration à l’appui, celui-ci répond aux requêtes des utilisateurs par l’affichage d’une page correspondant parfaitement aux dimensions de l’écran. L’astuce de Palm consiste à aiguiller de façon transparente la navigation des internautes vers un serveur de proxy intermédiaire, qui interroge alors la page concernée pour la redimensionner, avant finalement de la renvoyer vers le navigateur.Le Cebit 2002 est également l’autre pays du stockage, au vu du nombre d’exposants du secteur qui ont répondu à l’appel. Malgré la foule de spécialistes, aucun nouveau concept ne s’est profilé derrière les nombreuses annonces. Lesquelles n’ont fait que confirmer les tendances du marché depuis six mois. Notamment dans le domaine de la récupération de données après sinistre, pour lequel Veritas, HDS, ou encore StorageTek ont dévoilé leurs solutions. Ainsi, la suite ASM/Email Xcelerator de StorageTek, développée en partenariat avec OTG Software permet d’effectuer des back-up avec la messagerie de l’entreprise.

Du DLT au SuperDLT

L’automatisation était également à l’honneur. En témoigne l’offre AlphaStor de Legato, qui permet aux entreprises d’automatiser l’ensemble du cycle de vie des médias de stockage, mais aussi de controler, depuis un point d’accès unique, toutes les activités, équipements et bibliothèques utilisées en différents points.Côté stockage sur bandes, les bibliothèques remplacent le DLT (Digital Linear Tape technology) par le SuperDLT. Ainsi, Quantum a dévoilé sa solution, qui comporte des cartouches de 160 Go et un débit de 16 Mo/s contre 100 Go et 10 Mo/s actuellement. Une performance nécessaire lorsque les bibliothèques sont partagées entre de multiples serveurs, le plus souvent dans le cadre d’un SAN.Pour optimiser le stockage en réseau, nombre de constructeurs font appel à la virtualisation tel FalconStore qui, avec IPStore, s’efforce d’intégrer de nombreuses fonctions (mirroring, snapshots, replication). Point fort, la solution peut administrer indifféremment les NAS et les SAN. Par ailleurs, s’il n’exploitait que le protocole iSCSI pour le transport des données, l’absence de solutions iSCSI a contraint l’éditeur à adopter le Fibre Channel, et le Gigabit Ethernet. Une sage décision : aucune annonce concernant le stockage sur IP n’a été faite, hormis la démonstration d’équipements déjà annoncés par Adaptec et Cisco, les pionniers du secteur. Pour l’heure, le Fibre channel reste le favori, surtout des fabricants de commutateurs, tels McData, avec des offres à 2 Gbit/s. Mais la convergence NAS/SAN se profile, avec des offres de passerelle entre serveur et réseaux de stockage, par exemple. Au final, peu d’annonces majeures ont émaillé ce Cebit peu flamboyant.

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Kareen Frascaria, Fabrice Alessi, Francisco Villacompa