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CD and Co en cessation de paiement

Le vendeur de CD-ROM ne s’est pas remis de son introduction en Bourse ratée de l’été dernier. Et ses investisseurs n’ont pas désiré poursuivre l’aventure d’une start-up dont la stratégie de distribution était pourtant citée en exemple.

A quelques mois d’atteindre son point mort, CD and Co vient de se déclarer en cessation de paiement faute d’avoir récolté les 10 à 15 millions suffisants pour tenir jusqu’au dernier trimestre de l’année. Ainsi, malgré un actionnariat des plus prestigieux, la start-up n’a pas réussi à boucler son tour de table : Dassault Multimédia, Infogrames Multimédia, CDC Innovations, Partcom, Apollo Invest et quelques business angels n’ont finalement pas trouvé d’accord pour alimenter le compte courant de CD and Co.Créé en 1995, CD and Co, un vépéciste traditionnel spécialisé dans les CD-ROM, se lance dès 1998 dans l’aventure Internet. Très vite, cette société de VAD (vente à distance) comme les autres entend profiter de la vague de la nouvelle économie et se mue en start-up. Elle mise alors sur la complémentarité des canaux de distribution physiques et virtuels, et crée une boutique sur TPS et CanalSatellite sur la chaîne de jeux GameOne. En vantant son modèle click and mortar, la société n’a aucun mal à lever 50 millions de francs en mars 2000, et annonce alors son introduction en Bourse pour le mois de juillet suivant. Mais à quelques jours de lever les 25 millions d’euros espérés au Nouveau Marché, CD and Co doit se rendre à l’évidence que le temps n’est plus aux introductions de start-up.” Notre étoile a cessé de briller au rythme où le Nasdaq se cassait la gueule, commente Marc Bruzeau, PDG et fondateur de CD and Co. De plus, le niveau de charge en 2000 a été exceptionnel. Le processus d’introduction en Bourse a pesé lourd dans la balance. J’ai passé les six premiers mois de l’année à recruter en vue de l’IPO, et les six derniers à licencier les mêmes personnes. ” Au final, il ne manque plus à la start-up que quelques millions pour faire la jointure entre aujourd’hui et le dernier trimestre de cette année, époque prévue de sa rentabilité.” Je n’ai pas de regrets, affirme Marc Bruzeau. Mais on a réagi un peu tard. Nous avons perdu deux mois qui auraient pu se traduire en 3 ou 4 millions d’économies qui nous manquent aujourd’hui. On aurait dû faire en juillet ce qu’on a fait en septembre. “Et les bailleurs de fonds de la nouvelle économie ne tolèrent plus le moindre écart. “Cette décision m’a surpris”, se contente de déclarer Marc Bruzeau. En cessation de paiement depuis le 4 avril, CD and Co est aujourd’hui à la recherche d’un repreneur. “Compte tenu de nos atouts, j’espère que nous n’aurons pas dépensé autant d’énergie pendant six années pour rien”, conclut Marc Bruzeau. Sur l’année 2000, CD and Co a réalisé un chiffre d’affaires de 41 millions de francs, dont 30 % issu d’Internet, pour 120 000 clients.

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Frantz Grenier