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Cartes à puce: normalisation en ordre dispersé

Les plates-formes ouvertes pour cartes à puce se multiplient. Une organisation les rend interopérables.

Après des années passées dans l’isolement des systèmes d’exploitation propriétaires, le monde de la carte à puce tente depuis 1996 de s’élargir avec l’apparition de plates-formes ouvertes. Pourtant, ce mouvement tend désormais à retourner vers une spécialisation des plates-formes et à une complexification de l’offre. Au niveau logiciel, trois plates-formes plus ou moins ouvertes tentent de coexister en s’attaquant à des marchés plus ou moins spécialisés.La plus diffusée de ces plates-formes, JavaCard, consiste en une machine virtuelle adaptant le langage Java aux restrictions d’une carte à puce. Elle permet de faire tourner des applets Java sans tenir compte des spécificités de chaque système d’exploitation. Présente principalement sur les marchés de la téléphonie mobile et des applications bancaires (voir article page 8), cette plate-forme dans sa version 2.1 se scinde en deux sous-familles : l’une utilise les spécifications de l’ETSI (European Telecommunications Standards Institute) pour s’adapter aux spécificités du monde GSM, l’autre ajoute une couche logicielle Open Platform au-dessus de la machine virtuelle Java pour répondre aux besoins de sécurité du monde bancaire. D’autres adaptations de JavaCard 2.1 sont en cours de réalisation pour l’adapter à de nouveaux marchés verticaux (transport, sécurisations des réseaux, etc.). La deuxième plate-forme logicielle est le système d’exploitation Multos. Plus sécurisé que JavaCard, il nécessite l’usage d’un langage de développement propre, le MEL, bien que des compilateurs C et Java existent. Sa diffusion est plus restreinte. Multos est surtout utilisé pour servir de support à Mondex, un porte-monnaie électronique peu déployé.Enfin, nouveau venu dans le monde de la carte à puce, Microsoft a présenté son propre système d’exploitation dérivé de Windows CE, Windows for Smart Cards. Incompatible avec les deux autres systèmes, il est en revanche compatible avec Windows 98, 2000 et Millenium. La compagnie annonce une version 2.0 de son système d’exploitation pour le premier trimestre 2001. Sous l’égide de la Commisssion européenne, six fabricants (Bull, Gemplus, Giesecke & Devrient, Oberthur Card systems, Schlumberger et Telelogic) se sont réunis pour développer l’interopérabilité entre chacune de ces plates-formes et augmenter leur niveau de sécurité. Leur organisation ISOP (Interoperability and Security for Open Platforms) a pour but de définir des seuils de sécurités minimaux et de permettre une interopérabilité à haut niveau grâce à des API. Cette organisation se concentrera sur trois secteurs à fort développement pour la carte à puce : GSM, banque et télévision numérique.

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Stéphanie Chaptal