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Caen, la ville où l’on paye et s’informe en sortant son portable

Deux cents abonnés d’Orange vont tester pendant six mois des téléphones faisant office de carte de crédit ou de récepteur d’informations.

Baladeur MP3, appareil photo, caméscope, assistant personnel : au fil du temps, le téléphone mobile se transforme en véritable couteau suisse technologique. Et la liste va sans doute encore s’allonger, avec la norme* NFC
(Near Field Communication), dont Sony et Philips sont,
depuis 2002, les initiateurs et promoteurs.Derrière ce nouveau sigle se cache un concept assez simple : faire du téléphone mobile un appareil capable de remplacer les cartes de paiement et de recevoir des informations ?” audio, vidéo, texte ?” en étant
placés devant des bornes ou étiquettes de type RFID par exemple. Le tout grâce à une puce intégrée dans le téléphone, qui est capable de recevoir et d’émettre des ondes de courte portée (moins de dix centimètres).Pendant six mois, 200 habitants de Caen, abonnés d’Orange, essaieront cette technologie lors d’un test grandeur nature, mené par France Télécom et ses partenaires, Samsung ?” qui fournit les appareils ?” et
Philips Semiconducteurs ?” qui procure les puces et les systèmes NFC. Ils pourront ainsi, par exemple, payer directement avec leur portable ?” en passant le dos du téléphone devant un lecteur estampillé du logo ‘ Fly
Card ‘ ?” dans des magasins du groupe Cofinoga (Galeries Lafayette, Monoprix…) ou ouvrir des barrières de parkings Vinci. Le débit se fera directement sur leur compte bancaire.

‘ Première mondiale ‘

Les clients pourront aussi recevoir de l’information sur leur mobile, en le passant devant une étiquette particulière. Dans un abribus, ils pourront obtenir ainsi un message audio leur indiquant l’horaire du prochain véhicule. Devant un
cinéma ou une affiche, ils visionneront la bande-annonce du film. Ou bien, devant un monument historique de la ville, ils écouteront un court texte de présentation. Les utilisateurs seront informés des services disponibles en repérant les logos
‘ Fly Tag ‘.NFC se veut un système sûr : les ondes étant de très courte portée, le téléphone doit être placé à proximité du lecteur ou de la borne. Le risque d’interception est donc limité. Par ailleurs, à Caen, vu que les terminaux vont se
substituer aux cartes Cofinoga, les clients pourront appeler un numéro spécial en cas de perte ou de vol, pour faire opposition.Patrice Gibon, responsable du développement NFC chez Philips Semiconducteurs, n’hésite pas à parler de ‘ première mondiale ‘. Car, ‘ en Allemagne ou aux Pays-Bas, des expériences sont
effectivement menées, mais uniquement sur la partie carte et non sur la partie réception d’informations. C’est la première fois qu’un test va aussi loin dans l’exploration du potentiel de NFC ‘.
Outre-Rhin, la ville de Hanau,
avec Nokia et Philips,
expérimente le portable qui permet de payer le bus ou le tramway, mais sans aller au-delà. Au Japon, NTT Docomo propose la solution Felica, qui compte plusieurs millions
d’utilisateurs. Mais, selon Philips, cet équivalent asiatique du NFC, développé par Sony, ne comprend que la fonction carte sans contact.* NFC fait l’objet de trois standardisations : ISO (18092 et 21481), ECMA (340 et 352), et ETSI TS 102 190. Le
NFC Forum
regroupe des sociétés comme MasterCard International, Matsushita, Microsoft, Motorola, Nokia, NEC, Philips, Samsung, Sony, Texas Instruments,Visa International. On y trouve
aussi France Télécom.

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Guillaume Deleurence