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BT et AT&T mettent fin à Concert

British Telecom (BT) et AT&T annoncent le démantèlement de leur coentreprise, Concert, qui se traduira par la suppression de 2 300 emplois et par des charges de 7 milliards de dollars, assumées surtout par le groupe américain.

La dissolution de Concert, après deux ans d’existence, n’a pas surpris les analystes, vu les difficultés rencontrées par cette société de services de télécommunications dédiés aux entreprises multinationales, dans un contexte général de baisse des prix des télécoms.Elle intervient après des mois de négociations entre les deux propriétaires, qui ne parvenaient pas à s’entendre sur les modalités de fermeture de la coentreprise.AT&T a annoncé qu’il inscrirait dans ses comptes 5,3 milliards de dollars de charges liées à la fois à l’abandon de Concert et à un accord prévoyant la reprise de la participation de BT dans AT&T Canada.BT a affirmé, pour sa part, que la renonciation à Concert lui coûterait 1,2 milliard de livres sterling (1,7 milliard de dollars).Pour l’opérateur britannique, cette opération constitue la dernière étape d’une ambitieuse restructuration et il a désormais la voie libre pour se diviser en deux entités distinctes, cotées séparément en Bourse, à savoir la téléphonie fixe et la téléphonie mobile.La dissolution de Concert a été bien accueillie par les actionnaires de BT.

Accord canadien

Concert avait été créée sous la forme d’une coentreprise à parts égales, grâce au regroupement par les deux groupes fondateurs de leur clientèle d’entreprises multinationales. Mais elle en est arrivée à se trouver en concurrence avec ses deux sociétés mères lorsque la situation du secteur des télécoms s’est gravement détériorée.Pour cette année, la société s’attendait à ce que ses pertes atteignent 800 millions de dollars.BT et AT&T reprendront chacun la majeure partie des éléments de Concert qu’ils avaient apportés lors de la constitution de la coentreprise. Toutefois, sur ses 6 300 salariés, 2 300 ne pourront pas retrouver d’emploi dans les deux anciennes maisons mères. Ceci concerne 800 à 1000 personnes au Royaume-Uni et le reste aux Etats-Unis.AT&T récupérera tout d’abord l’ensemble de la participation qu’il détenait conjointement avec BT dans AT&T Canada, et reprendra à son compte, l’obligation que BT avait contractée de racheter d’ici à juin 2003 les actions en circulation de la société canadienne, ce qui aurait coûté 725 millions de livres sterling au groupe britannique.Les charges exceptionnelles, que comptabilisera AT&T, se répartiront donc en 3,5 milliards de dollars correspondant directement à la dissolution de Concert et 1,8 milliard lié à l’accord sur la société canadienne.Les deux partenaires se diviseront les fonds de roulement, BT recevant 400 millions de dollars supplémentaires pour refléter la répartition des activités au sein de la coentreprise.BT précise que les fonds supplémentaires couvrent de fait les 180 millions de dollars de pertes annuelles sur deux ans des activités de Concert qu’il va revendiquer.” Si nous pouvons réduire le coût de cette division [division dédiée aux multinalionales, NDLR], elle devrait être à même de redevenir bénéficiaire en deux ans “, a déclaré lors d’une téléconférence Peter Bonfield, directeur général de BT.” Personne ne pouvait prédire que le marché des télécommunications muterait peu après le début des activités de Concert début 2000, a-t-il ajouté. Dénormes investissements consentis par de nouveaux opérateurs ont créé un excès massif des capacités du secteur, entraînant une chute des prix. “

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La rédaction (avec Reuters)