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Bruno Brocheton (Euro Disney) : ‘ Flexibilité et agilité, deux qualités indispensables au DSI ‘

Le directeur du système d’information d’Euro Disney livre une réflexion sur le périmètre d’intervention des responsables informatiques au sein de leur entreprise.

Elu DSI de l’année 2003 du secteur loisirs, hôtellerie et restauration, Bruno Brocheton vient de fêter ses quatre années de présence chez Euro Disney. Ses idées sur le métier et l’organisation informatique peuvent servir
de modèle.01 Informatique : Vous dites que le système d’information et la direction informatique doivent être agiles et flexibles. Qu’entendez-vous par là ? Bruno Brocheton : Ce thème majeur concerne tous les DSI en raison de la rapidité des changements de l’entreprise. Il nous faut réagir dès qu’une décision est prise ou qu’une tendance du marché se
dégage. Nous devons y répondre instantanément, sans prendre le temps de se lancer dans de longues études de faisabilité ou d’analyse fonctionnelle. Celles-ci doivent, bien sûr, être conduites. Mais de façon écourtée, pour accélérer la
réalisation, voire prendre de l’avance. Tous les projets doivent pouvoir être menés instantanément et être moins interdépendants.Ce n’est pas facile…Nous sommes allés trop loin dans l’analyse des coûts et des demandes. Aujourd’hui, il est nécessaire de gagner en réactivité. Voilà pourquoi la flexibilité et l’agilité sont les deux qualités principales que tout
DSI doit posséder.Pourtant, le modèle d’une direction qui prend le temps de réfléchir avant d’agir a fait ses preuves… Oui, mais le DSI a aujourd’hui du mal à expliquer qu’une solution mette plusieurs mois à être mise en ?”uvre, alors que les utilisateurs veulent voir des évolutions rapides et que les impératifs économiques ou
fonctionnels ne laissent aussi guère de temps. Un DSI doit se mettre en condition pour réagir vite à toutes les demandes, alors qu’il reste dépendant des éditeurs, des fournisseurs et de la technologie. Comment répondre à ces impératifs ?Cela exige de fonctionner avec des tableaux de bord et une métrique à toute épreuve. Ce n’est pas nouveau. Mais il nous faut ?” aujourd’hui plus que jamais ?” être inventifs. Tout DSI a le
directeur général qu’il mérite. Il doit donc prendre l’initiative, lui présenter l’informatique comme une activité économique, avec des objectifs et un suivi des tâches, des mesures pertinentes, une qualité de service, des
contenus et des fonctions sécurisés, et, surtout, une excellence opérationnelle. Cela démontre la valeur des technologies exploitées dans l’entreprise.Le DSI doit-il aussi entrer dans les directions fonctionnelles ? Oui. Parfois même, il a un devoir d’ingérence sur les projets menés avec les autres directions fonctionnelles, sans se substituer à l’arbitrage d’une direction générale et/ou d’une direction financière. En
effet, les ressources pour assurer la mise en place et l’exploitation des applications ou de l’infrastructure sont telles qu’il doit le faire à bon escient. C’est aussi le plus souvent sur son conseil et avec son
approbation qu’un projet est effectivement lancé. Quelle méthode de management faut-il alors adopter ? On décrit très souvent les relations et la prise de décision en entreprise par un triangle : politique, émotionnel et rationnel. Arrêtons d’être trop subtils dans de nombreux cas. Essayons de tirer nos interlocuteurs au
maximum vers le rationnel, avec des contrats établis et des objectifs prédéfinis et mesurables. Un DSI est là pour délivrer des services, au meilleur coût et avec la meilleure qualité. C’est aussi un partenaire d’affaires pour tous les
directeurs, un facilitateur qui doit être présent à tous les niveaux de la chaîne.Pratiquement, quels sont les points sur lesquels il convient maintenant de mettre l’accent ? Tout en étant flexible et agile, l’attention du DSI devra se focaliser sur cinq domaines. Il lui faudra d’abord poursuivre l’industrialisation et la professionnalisation des fonctions d’exploitation et de
support : les outils, les standards, les métriques, les contrats de services. Et aussi sécuriser les systèmes et les contrôles internes. Puis mettre en place des procédures de contrôle sur les dépenses, le portefeuille d’applications, le
suivi des projets. Ensuite, il devra intégrer les procédures et les interfaces avec les applicatifs de base. Et, enfin, bâtir un décisionnel qui mesure la contribution globale des activités et partage ces informations afin d’en extraire les
données les plus utiles et significatives. De quel projet êtes-vous le plus fier ?Une partie importante de mon métier consiste à élaborer des projets apportant le maximum de rentabilité à l’entreprise. Celui dont je suis le plus fier est donc celui que je lancerai demain et qui tournera après-demain.

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Hubert d'Erceville