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AOL Time Warner ne connaît pas la crise publicitaire

” Les revenus de la publicité se stabilisent. Nous ne changeons pas nos estimations pour l’année 2001 “, a affirmé le directeur général d’AOL Time Warner, Gerald Levin, hier à Cannes. Une annonce positive qui a mis le feu à la Bourse, mais qui prend le contre-pied du marché.

Lors du festival de la Publicité qui se tient actuellement à Cannes, le directeur général d’AOL Time Warner ?” la plus grosse compagnie média et Internet du monde ?” a annoncé que les rentrées publicitaires du site aol.com augmentaient à vive allure. Une annonce qui détonne avec l’actuelle morosité de la publicité en ligne.Vrai ou pas, le message positif d’AOL Time Warner a rendu le sourire à la Bourse. Le Nasdaq a progressé de 1,9 %, alors que l’action AOL augmentait de 5,6 %.

Coup de pub…

Une annonce qui ne s’accorde en aucun cas avec les estimations des cabinets d’analyse comme JupiterMMXI. Selon ce dernier, sur 65 annonceurs interrogés, 52 % estiment qu’Internet ne leur offre pas la possibilité d’effectuer de meilleures campagnes à l’international que les médias traditionnels.Touchés par la crise de la publicité, les sites éditoriaux se tournent vers la vente de contenu, et explorent de nouvelles voies comme l’e-mail marketing, les nouveaux formats publicitaires ou encore le cross-media. Tous les sites éditoriaux s’accordent à dire qu’il faut tenir huit ou neuf mois pour traverser l’orage.

… ou coup de bluff ?

Et c’est sans parler de la baisse du fameux CPM (Coût pour mille). En mai dernier, une étude signée JupiterMMXI sur le coût des CPM faisait état de 60 % d’espaces invendus pour les sites européens, et d’une chute du prix moyen du CPM de 33 % en dix mois (20 euros le CPM en avril 2001, contre 30 euros en juin 2000).Une des principales causes de cette chute d’après le cabinet d’étude : un déséquilibre entre l’offre et la demande.“Cela représente un manque à gagner de l’ordre de 60 à 70 millions d’euros chaque mois,
précise l’étude,
soulignant que la majorité des sites européens dépassent les 60 % d’espaces invendus.”L’IAB, quant à elle, faisait part de la baisse de 9 % des revenus réalisés par la pub en ligne au quatrième trimestre 2000 par rapport au troisième, pour un chiffre d’affaires total de 8,2 milliards de dollars dépensés pour l’année 2000.Pourtant d’après Gerald Levin, tout va pour le mieux : “La chute des ventes publicitaires a affecté la télévision broadcast et les journaux papier, mais nous avons quelques branches comme AOL qui se portent mieux et qui devraient se développer … “A croire que la prime au leadership dont profite AOL lui permet davoir plus de poids sur les marchés financiers que les études des analystes !

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Valérie Siddahchetty