Passer au contenu

ADSL : le dégroupage fera-t-il baisser les prix ?

Les opérateurs se lancent enfin dans le dégroupage grand public pour concurrencer France Télécom auprès des FAI. LDCom est déjà en piste, Cégétel, Easynet et Completel sont dans les starting-blocks.

En attendant que le dégroupage complet ne se généralise et que les opérateurs aient l’entière maîtrise de leur offre et des prix pratiqués, les FAI misent sur l’ouverture à la concurrence de l’option 3. Un dégroupage partiel qui, en donnant aux opérateurs alternatifs l’accès aux réseaux de France Télécom (FT), leur permet de proposer une offre d’accès aux FAI.Pour le moment, ces opérateurs sont peu nombreux. Le plus actif est LDCom. Il est déjà prestataire des offres ADSL d’Oreka, et discute avec AOL et Club Internet pour que ces derniers migrent vers leurs réseaux.Les nouveaux tarifs fixés par l’ART permettent cette ouverture à la concurrence. Mais les prix proposés par les opérateurs alternatifs aux FAI ne sont, toutefois, pas beaucoup moins chers que ceux de France Télécom. Selon nos informations, ils se situeraient dans la fourchette basse des prix pratiqués par FT, soit environ 28 euros hors taxe par ligne et par mois.Ainsi, le dégroupage option 3 ne permet pas en l’état de réelles économies pour les FAI. Et les quelques euros gagnés par abonné n’entraîneront pas de baisse de l’abonnement. ” Il faut trouver une juste mesure entre les coûts
marketing, et la rentabilité de nos offres ADSL “, justifie Marie-Christine Levet, PDG de Club Internet. Ainsi, 40 % des abonnés haut débit du FAI sont de nouveaux arrivants sur Internet donc plus coûteux à recruter.Pour une véritable baisse des tarifs ADSL, les FAI attendent donc que les opérateurs engagent une vaste politique de dégroupage total (option 1). Pour le moment, les rares lignes dégroupées reviennent à environ 25 euros HT pour un FAI. Ces derniers espèrent même voir ce prix tendre vers les 20 euros si le nombre d’abonnés ADSL leur permettait de négocier avec les opérateurs de forts volumes de trafic.Si cet objectif était atteint, les FAI verraient donc leurs coûts baisser de 10 euros par abonné par mois. Ce qui ne leur donnerait plus aucune excuse pour ne pas baisser leurs tarifs.

Télé2 lancera son FAI mi-novembre

” Nous opterons pour un mixe entre un dégroupage total et partiel (option 1 et 3) pendant quelques temps, explique Jean-Louis Constanza, PDG de Télé2. L’option 3 nous permet d’avoir une couverture quasi nationale, alors que les zones dégroupées sont encore rares “. Et pour accélérer ce dégroupage total, le PDG de Télé2 espère mutualiser les investissements avec d’autres opérateurs dans les salles techniques de FT. ” Nous le ferons avec LDCom, et pourquoi pas avec Free ou Télécom Développement (le réseau de Cegetel, ndlr). “Ainsi Télé2, qui lancera son propre FAI à la mi-novembre, prépare des offres haut débit pour le mois de janvier prochain. Jean-Louis Constanza espère même faire de Télé2 le principal FAI haut débit français derrière l’intouchable Wanadoo. ” À terme, nous voulons représenter 50 % du trafic ADSL alternatif en France. Nous sommes persuadés qu’un offre entre 20 et 30 euros créera un engouement pour l’ADSL qui permettra à la France d’atteindre très rapidement les 10 millions d’abonnés “, affirme-t-il.Ainsi, le marché pourrait être plus intéressant que ne le prévoyaient les opérateurs alternatifs. Tous quasiment avaient stoppé tout projet de dégroupage grand public arguant de l’unique intérêt du marché entreprise. Maintenant, Cegetel, Easynet, Completel et d’autres font marche arrière. Colt reconsidère la question.Pour François Demeyer, responsable dégroupage chez Cegetel : ” Nous commercialiserons une offre pour FAI au premier trimestre 2003. Nous entrerons en test avec un ou deux d’entre eux lors du dernier trimestre de cette année. Sur une période de 18 mois minimum, nous utiliserons les options 1 et 3. En attendant le jour où il y aura suffisamment d’abonnés pour financer un dégroupage complet de couverture national. “Chez Colt, on attend de voir. ” Nous ne sommes pas encore fixés, déclare Emmanuel Tricaud, directeur du développement de Colt France. On verra s’il y a de la place. Suivant les marges possibles, nous étudierons les possibilité de retour sur investissement pour chacune des zones géographiques. “LDCom, lui, est déjà bien parti. Ses offres sont prêtes, il n’attend plus que les FAI se décident. ” Ils sont prudents et ils ont raison de l’être, car il y a encore des soucis opérationnels avec France Télécom. Mais les choses vont rapidement changer, et loffre de Free les oblige de toute façon à réagi
r “, conclut Frédéric Gastaldo.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Frantz Grenier