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Achète ou crève !

Malgré tous les beaux discours sur la liberté, le choix et la satisfaction, la réalité est tout autre : on se soucie assez peu de ce que veut vraiment le client.

Chaque fois que vous entrez dans un magasin, que vous surfez sur un site marchand ou que vous appelez une assistance téléphonique, souvenez-vous en : vous êtes le roi. On vous l’a assez répété, n’est-ce pas ? Mais si vous aviez presque
fini par le croire, la réalité s’est bien chargée de vous faire comprendre qu’en matière de roi… vous étiez surtout un fantoche.Vous avez tous les droits, certes, mais surtout celui de rester bien sagement entre les petits alinéas, les notes de bas de page et les réserves inscrites en italique au dos des contrats.Combien de contrats ” résiliables sur simple demande ” qui se traduisent lorsqu’on veut les interrompre par un enfer de tracasseries, d’incompréhensions et de mauvaise foi ? Combien de formules ” illimitées ”
qui s’avèrent en fait sévèrement bornées ?Annoncé comme un progrès dans la transparence et le respect du consommateur, le décompte à la seconde par les opérateurs de téléphonie mobile risque surtout de faire exploser vos factures. Le seul choix qui vous reste est alors
d’accepter ou non ce changement, de choisir ou non de passer d’un système insatisfaisant à un système injuste.Bien sûr, on vous rétorque que avez toujours la possibilité d’aller voir si la concurrence n’est pas plus accueillante. Mais quand vous êtes pieds et poings liés jusqu’à la fin de votre contrat, et que de toute façon la concurrence
adopte les mêmes pratiques, vous ne jouissez là que d’une liberté toute relative.Sans parler d’entente ou encore de collusion, quand le nombre de concurrents est limité, il leur est facile d’aligner leurs pratiques et leurs tarifs sur un ” mieux que… rien disant “. Un opérateur de télévision par
câble, deux de télévision par satellite, trois de téléphonie mobile, cinq maisons de disques géantes : quand la concurrence se compte sur les doigts d’une seule main, le consommateur a bien rarement la possibilité de la faire jouer.Des dizaines de millions de gens ont à ce jour apprécié le téléchargement gratuit de musique en ligne. Les maisons de disques essaient de faire croire au monde entier que ce sont des dizaines de millions de voleurs. Pourtant, en
adhérent en masse à des services comme Napster ou Audiogalaxy, et en boudant les officiels ?” et payants ?” PressPlay et Musicnet, les consommateurs ont seulement défini les contours de la demande : un fichier MP3 ne vaut financièrement
pas grand-chose et les services n’ont d’intérêt que de découper par genre et non par label.Mais des vendeurs en situation de quasi-monopole, qu’ont-ils à faire de la demande ? C’est leur offre ou rien ! Car tout roi que l’on soit, on est vraiment bien peu de chose face aux services marketing et juridiques dune
multinationale.* Rédacteur à 01 InformatiqueProchaine chronique jeudi 19 septembre

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Jean-Baptiste Dupin*