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Requiem pour l’humanité

C’était mieux avant… Voilà ce que doit marmonner le soldat Marcus Fenix lorsqu’on vient le sortir de la sordide prison où il a été jeté pour…

C’était mieux avant… Voilà ce que doit marmonner le soldat Marcus Fenix lorsqu’on vient le sortir de la sordide prison où il a été jeté pour insubordination. Dehors, la guerre fait rage entre des mutants surgis des entrailles de la Terre, les Locustes (le nom vient des sauterelles dévastatrices), et les derniers sur vivants de la race humaine. Voilà Marcus embarqué pour une mission suicide, au côté de ses anciens compagnons d’armes, de solides soldats nourris à la testostérone et shootés aux stéroïdes.Comme d’habitude, le développeur Epic, à qui l’on doit la saga Unreal, privilégie l’action à la réflexion. Le scénario tient en deux lignes et ne sert de prétexte qu’à un déferlement de violence pure et à des torrents d’hémoglobine. Mais avec quel talent ! L’univers de Gears of War offre une vision à la fois terrifiante et étrangement réaliste de ce que pourrait devenir notre monde après un conflit apocalyptique.Tout n’est que ruine et les quelques survivants se terrent dans des abris de fortune, tentant de résister aux assauts des Locustes. La nuit n’est pas plus agréable puisque des nuées d’oiseaux sanguinaires fondent sur toute créature vivante qui s’aventure hors des zones éclairées (belle référence au film Pitch Black).

Ambiance glauque assurée

C’est dans cet environnement que vous allez devoir progresser, au fil de missions d’une linéarité confondante. Aucune chance de s’égarer, tant le cheminement s’avère balisé. Scénario ridicule, liberté d’action inexistante, pas de quoi pavoiser ! Et pourtant, Gears of War nous tient en haleine dès les premières minutes en distillant une ambiance glauque et angoissante. Ce sentiment est exacerbé par le fait que les ennemis nous ressemblent beaucoup. De même, leurs armes sont semblables aux nôtres, si bien qu’on peut les ramasser et les utiliser. Leur cruauté est en revanche sans commune mesure, les Locustes n’hésitant pas à déchiqueter leurs victimes et à les exhiber comme autant de trophées.Au-delà du sentiment d’insécurité permanent, c’est la richesse des graphismes qui séduit le plus. Les décors sont absolument magnifiques. Les personnages, alliés ou ennemis, sont modélisés avec beaucoup de réalisme… tout au moins sur un PC très rapide équipé d’une carte graphique haut de gamme. Dans le cas contraire, il faudra limiter les effets visuels et la définition et perdre une bonne part de l’intérêt de ce titre accrocheur.La prise en main de Gears of War est assez déroutante pour les amateurs de jeux d’action sur PC. En effet, le titre de Microsoft a d’abord été développé pour la console Xbox 360. De fait, une partie des mouvements du héros s’effectue automatiquement dès qu’on presse une touche (ou un bouton sur la manette). C’est très pratique pour se protéger derrière un obstacle ou pour effectuer une roulade sur le côté. En contrepartie, le héros se montre un peu lent par moments, voire pataud, ce qui contraste avec l’intensité de l’action. Dernier point à signaler, il semble que l’installation de Gears of War pose quelques problèmes sur certains PC équipés de Windows Vista, comme nous avons pu le lire sur plusieurs forums de jeux. Un comble pour un jeu Microsoft !

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Philippe Fontaine