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Ma maison en kit et en clics

En concevant des maisons en kit au moyen du logiciel 3D Studio Max, des architectes londoniens détournent les modes de production du design industriel, et révolutionnent les procédés de construction.

Dans quelques mois, une maison pas comme les autres sortira de terre dans la campagne du comté du Surrey, au sud-ouest de Londres. Vu de l’extérieur : une maison au toit à deux pans, typique de la région. Et pourtant, l’édifice sera construit sans l’intervention d’un maçon.A la place des briques traditionnelles, des ‘ cassettes ‘ de contreplaqué de 2,44 m de hauteur, assemblées par emboîtement à la manière d’un jeu de construction. Des éléments conçus et fabriqués numériquement, à l’aide du logiciel 3D Studio Max. ‘ Jusque-là, même des plans conçus en 3D avec le logiciel d’architecture Autocad devaient être traduits sur le terrain par un artisan muni d’un mètre et d’une truelle, expliquent Bruce Bell, Alasdair Travers et Nick Willson, les architectes londoniens à l’origine du projet. Notre idée était d’exploiter pour la phase de construction toute la sophistication des outils numériques utilisés pour la conception. ‘

Des devis allégés

Une approche directement inspirée par la formation de designer industriel de Bruce Bell : pour rendre entièrement numérique la chaîne de production de leurs maisons, les trois complices font le tour des technologies utilisées dans le monde du design : imprimantes 3D, découpage à commande numérique, etc. ‘ Les coûts de production étant ainsi réduits de manière drastique, j’ai donc réfléchi à la meilleure façon de les utiliser pour fabriquer des maisons ‘, explique Bruce.Pour supprimer toute perte d’information entre la phase de conception et la construction, les architectes choisissent une machine à découper à commande numérique, comme celle servant à fabriquer des meubles ou des cadres de fenêtres. Chaque pièce du puzzle est préalablement créée dans ses moindres détails au sein du logiciel 3D Studio Max. A partir d’une simple planche de contre-plaqué, ils conçoivent une brique façon Lego transportable à dos d’homme, et assez épaisse pour y intégrer un système d’isolation thermique. ‘ J’ai choisi 3D Studio Max pour sa souplesse d’utilisation, explique Bruce. C’est un logiciel qui permet d’apporter très vite les adaptations souhaitées sur un projet. Toute modification faite sur un modèle 2D est automatiquement intégrée dans son équivalent 3D. ‘

Sortie de terre accélérée

Car qui dit préfabriqué ne dit pas standardisation : ‘ Un aspect important du projet est la possibilité de personnaliser chaque maison sans pour autant en augmenter le coût, explique Nick. Avec ce procédé de production, nous pouvons découper des pièces de formes différentes pour le même coût et avec la même rapidité. Et nous pouvons toujours demander une modification de dernière minute à notre machine à découper. ‘ Autre avantage, qui plus est bénéfique pour l’environnement : la précision du découpage permet de tirer le meilleur parti du matériau et de réduire le gaspillage.Si cette méthode donne la possibilité à un non-professionnel de mettre la main à la pâte pour se construire un toit…, elle ne court-circuite pas le rôle de l’architecte : ‘ Au contraire, la phase de conception se trouve allongée, du moins dans un premier temps, puisque nous devons définir l’emplacement de chaque vis. ‘ Mais ce travail de création devrait permettre de gagner du temps dans la construction proprement dite : ‘ Nous avons construit une bibliothèque des composants créés afin de pouvoir les réutiliser pour les projets suivants. ‘Ainsi, un mois est nécessaire pour le découpage des pièces de base, puis rien qu’une petite semaine pour monter la structure du bâtiment (au lieu de quatre à cinq mois en tout pour une construction classique). Reste à habiller la structure, puis à installer la plomberie et lélectricité, comme sur un chantier traditionnel.

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Judith Bregman