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4. Dans les réseaux et sur Internet

Rapidité, sécurité, qualité : ce sont les trois mots d’ordre en 2004 pour les réseaux, qu’ils soient fixes ou mobiles. Le sans-fil devrait poursuivre son développement et gagner en vitesse, notamment avec le Wi-Fi à la maison et l’UMTS sur les téléphones portables.

Du sans-fil à haut débit

Balbutiante en 2003, la technologie de transfert de données sans fil 802.11g va se généraliser et remplacer la norme 802.11b. Evolution logique : le Wi-Fi de première génération offre un débit de 11 Mbit/s en théorie et de 5 Mbit/s en pratique ! Suffisant pour partager une connexion Internet, mais pas pour transférer régulièrement des gros fichiers entre des PC ou pour regarder une vidéo stockée sur un autre poste du réseau familial. Le 802.11g pallie ces lenteurs en portant les vitesses maximales de réception à 54 Mbit/s en théorie et 20 Mbit/s en pratique. La prochaine génération de PC portables est ampillé Centrino l’intégrera en série dès juin. La compatibilité entre les deux normes est assurée : les cartes d’accès 802.11g permettent aussi de se connecter sur les réseaux 802.11b. Le prix des équipements 802.11g devrait baisser d’ici à décembre, car il est encore deux fois plus élevé que celui des produits 802.11b (dès 40 euros pour une carte PCMCIA 11b, 70 euros pour un modèle 11g).

Sécurité et qualité de service sans-fil

Pas vraiment au point, les normes de transfert de données sans fil 802.11b et 802.11g souffrent encore de failles de sécurité et de régularité des débits. Deux groupes de travail planchent sur deux nouvelles normes visant à pallier ces problèmes. La première, 802.11e, améliorera la qualité des transmissions de données, grâce à un système de priorités. Si un utilisateur du réseau regarde une vidéo et un autre télécharge un fichier, on pourra donner la priorité à la vidéo. Elle devrait être officialisée en juin. Les équipements Wi-Fi actuels pourront être mis à jour gratuitement. La seconde, 802.11i, renforcera la sécurité des échanges. Elle se base sur l’algorithme de cryptage AES (Advanced Encryption System), pour l’instant insensible aux attaques des pirates. Le 802.11i nécessitera des équipements dotés d’une puce spécialisée pour les cryptages AES.

L’ADSL, plus vite et plus loin

Les amateurs de téléchargement peuvent s’attendre à des augmentations de débit. France Télécom prévoit de passer, dans le courant du second semestre, à l’ADSL 2+, qui offrira une vitesse maximale de 16 Mbit/s (contre 8) en réception et de 1,2 Mbit/s en émission. La condition : être situé à moins de 1,4 km du central téléphonique. À 2 km, le débit tombe à 10 Mbit/s ; à 3 km, il se situe autour de 4 Mbit/s. Cette technologie sera d’abord proposée dans les grandes villes. Pour mieux couvrir les zones rurales, France Télécom compte utiliser le ReADSL (Reach Extended ADSL). Grâce à cette technologie, la portée (distance maximale entre l’abonné et son central téléphonique) passera à 5,5 km contre 3,5 km. En 2006, tous les centraux de l’opérateur équipés pour l’ADSL seront compatibles avec le ReADSL.

Le réseau filaire Ethernet à toute vitesse

Transférer un fichier DivX de 700 Mo entre deux PC en dix secondes, c’est possible ! Grâce au Gigabit Ethernet, qui permet d’atteindre un débit de 1 000 Mbit/s. Déjà utilisé dans les grandes entreprises, il va devenir accessible aux particuliers et aux PME. Des routeurs et des concentrateurs (hubs) à 4 ou 8 ports apparaissent à des prix (presque) abordables : à partir de 175 ?. Sur les PC, le connecteur Gigabit ­ une prise de type RJ45 ­ visuellement identique aux prises Ethernet traditionnelles, sera de plus en plus souvent proposé en standard, directement sur la carte mère, les chipsets assurant la gestion de ce protocole.

Du haut débit dans les téléphones mobiles

De la visioconférence avec un téléphone portable, tout le monde en rêve, ou en cauchemarde ! La norme UMTS, téléphonie mobile de troisième génération, va rendre possible cette idée. Orange et SFR, les deux premiers opérateurs qui vont la lancer en France, mènent des expériences depuis l’an dernier. SFR devrait ouvrir son service UMTS en milieu d’année dans dix villes. Orange promet, lui, un lancement avant la fin de l’année. Grâce aux débits plus élevés (384 kbit/s, 40 fois plus que sur le GSM), les téléphones et terminaux mobiles offriront une palette plus large de services : TV, visioconférence, envoi et réception de photos en haute définition, téléchargement de musique, etc. Mais les terminaux devront être puissants. Intel a déjà annoncé un processeur XScale, qui intégrera le jeu d’instructions MMX spécialisé dans les traitements multimédias.

Internet par les fils électriques

La technologie des courants porteurs en ligne (CPL) permet d’utiliser le réseau électrique de nos habitations comme un réseau informatique. Son débit utile de 7 Mbit/s (14 Mbit/s en théorie) suffit pour partager une connexion Internet. Mais l’intérêt majeur réside dans sa simplicité de mise en ?”uvre : la prise électrique transporte courant et données, donc pas de nouveaux câbles à faire passer dans la maison. Certains FAI imaginent même utiliser cette technologie pour proposer le haut débit dans des zones non couvertes par l’ADSL. Des expérimentations sont en cours en banlieue parisienne et dans la Manche : Tiscali et Tele2 y participent. En parallèle, les fabricants essaient d’augmenter les débits du CPL : les 100 Mbit/s ont été atteints lors d’une récente démonstration. Basé sur la norme HomePlug AV, le CPL 100 Mbit/s permettra de faire passer des signaux de télévision à haute définition sur le réseau électrique : on pourra regarder les chaînes numériques du satellite sur tous les téléviseurs de la maison, sans avoir recours à plusieurs décodeurs.

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Christophe Gauthier et Stanislas Odinot, avec Alain Steinmann