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Une semaine avec… un écran 3D

Huit jours durant, je me suis immergé dans un monde virtuel en relief avec un moniteur informatique compatible 3D. Mon verdict !

Vous l’ignoriez peut-être, mais la 3D n’est pas réservée aux seuls téléviseurs compatibles apparus ces deux derniers mois. En effet, depuis plus d’un an maintenant, nVidia commercialise un kit de lunettes qui, connecté à votre ordinateur, permet d’afficher des images en relief. Nous avions été impressionnés lors des différentes démonstrations organisées par les fabricants de téléviseurs 3D. Aussi, nous avons voulu nous faire une idée de ce que cette nouvelle façon d’appréhender l’image pouvait donner sur un micro-ordinateur, d’autant que cette technologie peut désormais être qualifiée de mature

Déballage et installation

A peine arrivé chez moi, je m’empresse de déballer le tout pour installer au plus vite le dispositif. Il est vrai que de nombreux collègues m’ont mis l’eau à la bouche en me vantant le côté fascinant des images obtenues avec un tel système. Je m’attaque d’abord à l’écran Samsung. Force est de constater que rien ne le distingue extérieurement d’un écran 22 pouces classique. Le PC de test est équipé d’un processeur Core 2 Duo à 3 GHz avec 2 Go de mémoire vive. Quant à la carte graphique, pour ne pas être limité dans les jeux en 3D, nVidia m’a fourni une GTX 480, un modèle haut de gamme. L’installation de tout le système ne me prend pas plus de cinq minutes, montre en main.Je commence par relier le moniteur à l’ordinateur via le câble DVI Dual Link et je connecte le tout au secteur. Je raccorde ensuite le clavier et la souris aux ports USB.Je n’ai plus qu’à brancher l’émetteur infrarouge pour les lunettes à un port USB libre et le positionner dans mon champ de vision. Une fois le PC allumé, je vérifie juste sur le site de nVidia que les pilotes de la carte graphique sont à jour. Je me rends ensuite dans le Panneau de configuration nVidia et vérifie que la 3D est bien activée sur le système. Avec le kit, nVidia livre son propre logiciel de lecture vidéo pour regarder les séquences en 3D stéréoscopique. Mais, désirant pousser l’expérience un peu plus loin, j’installe sur la machine la dernière version de Power DVD 10, qui a la particularité d’intégrer un algorithme pour créer un effet de relief à partir de simples vidéos en 2D sur DVD. Me voilà paré pour de longues et ? je l’espère ? agréables séances de cinéma et de jeux en relief.

Vidéo : des résultats aléatoires

Pour commencer en douceur mon immersion dans ce monde virtuel en relief, je décide de regarder quelques DVD classiques, en 2D donc, “ passés à la moulinette ” de Power DVD 10 (qui permet d’afficher des contenus 2D en 3D). Pour passer en 3D, c’est un jeu d’enfants : il suffit de chausser ses lunettes et d’activer le mode 3D sur le boîtier, sur les lunettes et dans Power DVD 10. Après avoir inséré et visionné plusieurs scènes de plusieurs films, force est de constater que le résultat n’est pas franchement probant. Globalement, les images obtenues sont difficiles à regarder car, dans un même plan, la qualité d’affichage diffère selon la position des objets dans la scène. Dans les scènes en mouvement, par exemple, la perspective n’est pas toujours respectée : certains objets équidistants de l’objectif de la caméra n’ont pas la même netteté et, surtout, ils ne semblent pas “ se déplacer ” dans l’image à la même vitesse. De plus, selon les vidéos, les résultats sont vraiment aléatoires. Sensations étranges qui, au final, se traduiront par une véritable fatigue oculaire. Déçu, je me tourne alors vers le lecteur de nVidia, 3D Vision Video Player, et je télécharge les vidéos de démonstration sur le site du constructeur. Et là, changement de registre. J’ai l’impression d’être plongé au cœur de l’image et de l’action, y compris dans les scènes des films d’animation. L’immersion est totale, et pour cause, les images ont soit été réellement modelées en 3D (en volume) avec des logiciels spécifiques, soit tournées avec de véritables caméras 3D à double objectif. Avec regret, j’arrête là l’expérience, faute de contenus : les premiers disques Blu-ray en 3D ne sont pas encore disponibles et devraient sortir dans le courant du mois, et les vidéos à télécharger sur Internet ne sont pas encore légion !

Jeux : immersion totale assurée

Je ne suis pas joueur dans l’âme, d’autant que la plupart du temps, je considère que les jeux sur PC ou consoles manquent de réalisme, malgré les énormes progrès réalisés ces dernières années. Du coup, c’est un brin dubitatif que je lance sur la machine les premiers jeux que j’ai à disposition. nVidia a bien fait les choses puisqu’une liste des jeux compatibles est disponible sur leur site. Le fabricant n’en recense pas moins de 400, classés selon quatre niveaux de compatibilité avec son système (correct, bon, excellent, 3D Vision Ready). Je commence donc par un jeu 100 % compatible : Batman-Arkham Asylum. Dès les premières minutes, je suis littéralement happé par le jeu : le décor, les personnages, leurs textures, leurs volumes, le respect des perspectives, la fluidité des mouvements ? due, il est vrai, à la puissance de la carte graphique ? tout est remarquable. On s’y croirait !Mes expériences successives avec d’autres jeux estampillés 3D Vision Ready confirment ce sentiment : l’immersion est totale. Une fois habitué à ce type de vision, il est même possible d’accentuer le phénomène grâce à une molette, située sur le boîtier infrarouge, qui permet d’augmenter l’effet de profondeur de champ. Par ailleurs, grâce à des raccourcis clavier, il est également possible de faire varier la convergence (la distance entre l’image destinée à l’œil droit et celle destinée à l’œil gauche) pour encore plus de réalisme. Un tel résultat vient du fait que ces jeux récents ont été développés en y intégrant, à la base, la technologie utilisée par nVidia. Ainsi, l’impression de relief est telle que, parfois, on a la sensation que certains éléments ou personnages jaillissent de l’écran, comme les balles qui nous frôlent lors d’un tir ou lorsque l’on bouscule un personnage lors d’un combat. Avec les autres jeux, classés excellents, cet effet de “ jaillissement ” n’existe plus. Quant aux jeux labellisés bons ou corrects, ils révèlent parfois des bugs d’affichage dus au fait qu’une partie des éléments de la scène seulement a été modélisée en 3D. Les détails non essentiels, fabriqués en 2D, ne suivent pas la même perspective lors des mouvements et l’on est, de ce fait, moins immergé dans le jeu. Néanmoins, après plusieurs heures de pilotage et de combats intenses, je suis globalement conquis.En fait, la sensation d’immersion ne diminue que lorsqu’interviennent trop d’éléments modélisés en 2D ou lorsque les scènes sont trop rapides (lors des corps à corps, par exemple), il est alors difficile d’appréhender tous les éléments visuels présents à l’image ainsi que les indicateurs du jeu (niveau de vie, nombre de munitions, etc. ) affichés au premier plan. Enfin, la baisse de luminosité qu’engendre le passage en mode 3D ? de l’ordre de 40 % environ par rapport à l’affichage classique ? ne me pose pas le moindre problème.

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Benjamin Gourdet