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Une nécessité : parler le métier de l’utilisateur

L’utilisateur attend des solutions, pas de la technique. Pour un non-informaticien, la ” touche métier ” est donc indispensable. L’apprentissage d’un langage commun est ressenti comme une priorité.

Que demande-t-on à un graphiste, à un jeune ingénieur généraliste ou à un diplômé d’école de commerce ? De concevoir et de réaliser des produits informatiques qui, justement, n’ont pas l’air d’avoir été conçus par – et pour – des informaticiens. Développeurs, testeurs, experts projets interviennent désormais à tous les niveaux. Ces profils constituent de moins en moins une exception, ou une tolérance due à la pénurie de main-d’?”uvre recrutée par la voie classique : école d’ingénieurs, Dess informatique(1) et Miage(2). Les nouveaux venus deviennent informaticiens pour apporter “une valeur ajoutée à l’informatique”, explique Claude Puppatti, directeur des ressources humaines chez Sopra. “ Les nouveaux projets comme les PGI, la gestion de la relation client et de la cha”ne logistique, demandent une vision généraliste, mais aussi une expertise fonctionnelle et thématique. Sans oublier les applications d’e-commerce ou d’e-business.”

Exemple chez Sélénite, qui conçoit des sites Web et a choisi de “mettre en scène” les technologies Internet. “La patte du graphiste ou du designer devient indispensable au succès d’un projet. Il doit être attrayant et ergonomique”, explique Michel Dodet, directeur de Sélénite. Artiste d’abord, le développeur est donc un non-informaticien expert en informatique, puisqu’il doit savoir manipuler et tester tous les nouveaux logiciels de son, d’animation 3D et d’image. “Conscient des limites technologiques, il sait adapter sa créativité.”Sélénite s’appuie donc sur des graphistes et non plus des diplômés du clavier, d’autant que “les projets Internet sont de plus en plus contrôlés par le service communication des grandes entreprises”. Client ou fournisseur, le langage doit être le même. Reste la spécialisation. Ainsi Silogic, SSII d’origine toulousaine qui s’est fait une réputation dans les systèmes pour les sciences de l’environnement et de l’observation de la terre, embauche des hydrologues, géologues et géographes. “C’est la profession qui change : il faut travailler avec les utilisateurs des donneurs d’ordre, et non plus la direction des systèmes d’information”, explique Pierre Requier, son PDG.

Une simulation des procédés de fabrication

Chez ESI Group, éditeur de logiciels de prototypage virtuel, ce sont des docteurs ingénieurs qui conçoivent, valident ou commercialisent les programmes d’étude comportementale des matériaux sous contraintes. Ce procédé simule les procédés de fabrication tels que l’emboutissage, la fonderie et le soudage. “Nous privilégions la connaissance de la physique et du milieu industriel”, indique Vincent Chaillou, directeur général d’une filiale du groupe. De même, à partir de la définition théorique d’une pièce, ces ” informaticiens ” calculent son comportement sous certaines contraintes : chocs, vibrations, crash. D’où, pour l’utilisateur, des économies de frais d’essais de qualification, et un délai de mise sur le marché toujours plus court.
De l’avis unanime des employeurs, tous ces informaticiens d’adoption s’insèrent sans problème dans la hiérarchie des informaticiens d’origine. Mieux, ils se montrent souvent capables d’évoluer facilement grâce à une culture générale, ou sectorielle, pas uniquement limitée à l’informatique


(1) Diplôme d’études supérieures spécialisées. (2) Ma”trise d’informatique appliquée à la gestion d’entreprise.

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Simone Wapler