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TV interactive : les éditeurs de services ont la corde au cou

Lagardère Active iTV met définitivement la clé sous la porte. L’indépendant MiniSAT, en dépôt de bilan, n’en est pas loin.

Peut-on vivre de la vente de services interactifs ? A l’exception de la météo, de quelques jeux et du PMU, les chaînes de services interactifs attirent peu d’utilisateurs. Lagardère en a fait les frais. Le groupe vient ainsi de fermer sa filiale interactive Lagardère Active iTV (LAiTV) comme le révélait la newsletter spécialisée, Satellifax.” Nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 600 000 euros en 2001, alors qu’il nous aurait fallu atteindre 2,35 millions d’euros pour être rentable, explique Hervé Schlosser, directeur général de LAiTV. Et nos partenaires ?” Accenture, dans notre société commune The Broadway Factory (société de conseil et de conception de contenus interactifs, NDLR), et CanalSatellite pour le Journal de chez vous
(service interactif d’informations locales) ?” nous ont lâchés. “ Nous avions posé un ultimatum, jusque fin juin, à CanalSatellite pour réviser les conditions de diffusion et de rémunération de nos services. Nous avons pris acte de son absence de réponse “, poursuit Hervé Schlosser, qui cherche un repreneur pour le Journal de chez vous.Mais plus que le contexte économique morose, Hervé Schlosser rejette la faute sur les opérateurs : “Les opérateurs n’ont vu dans la TVI qu’un moyen d’augmenter le revenu moyen par abonné, en prélevant un pourcentage sur les revenus générés sans rémunérer l’éditeur.”Il fait toutefois son mea culpa : ” Au début, vu les perspectives de rentabilité des services interactifs, les éditeurs étaient persuadés que ces conditions étaient acceptables. Ensuite, ils ont compris que ce n’était pas rentable. Du coup, les opérateurs se retrouvent aujourd’hui avec de la technologie, mais pas de contenu. “Un avis partagé par Bachir Ghalayini, PDG de MiniSAT, qui édite notamment une chaîne interactive de petites annonces immobilières diffusées sur Noos et CanalSat. Mais en plus, la start-up a joué de malchance. L’un de ses investisseurs, le Sgam, ne lui a pas renouvelé sa confiance au moment de réaliser un dernier tour de table. Et ce, malgré un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros en 2001 et une rentabilité prévue à la fin de l’année. Cita, un autre investisseur, était pourtant prêt à remettre un million deuros si la Sgam suivait…Une situation intenable pour MiniSAT, qui a déposé son bilan le 4 juillet dernier. Le tribunal de commerce tranchera sur son avenir jeudi prochain.

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Capucine Cousin