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Test : l’UMTS réussit son concours d’entrée

Les mesures de notre laboratoire le confirment : la 3G, ça marche. La couverture du territoire est encore faible et la tarification élevée, mais les entreprises qui l’ont testée semblent emballées.

La troisième génération de mobiles 3G est bel et bien là. En témoignent les annonces de services
UMTS depuis plusieurs semaines des opérateurs
Orange et SFR. Ce dernier étant le premier opérateur français à avoir lancé une offre commerciale dans trois principales villes de l’Hexagone, contrairement à son concurrent
qui n’en est qu’à la phase pilote.De son côté, Bouygues n’a pas encore entamé sa croisade UMTS. En fait, en France, la 3G se résume plus ou moins à l’offre de SFR. Et, bonne nouvelle : ça marche.

Des pics à 363 kbit/s

En effet, au vu des témoignages encourageants d’entreprises participant aux tests, et surtout des résultats de notre laboratoire, la 3G, si longtemps critiquée, décriée, voire enterrée, mais surtout énormément retardée, démarre
plutôt d’un bon pied. Notre laboratoire a en effet eu l’occasion de tester la PC-Card VMCC de SFR Vodaphone, insérée dans un ordinateur portable avec Windows XP. Nous n’avons pas eu l’opportunité en revanche de tester la
solution d’Orange dans les villes pilotes (Lille, Toulouse et Cannes).Les premiers tests que nous avons effectués ont porté d’abord sur la bande passante. Résultat : en moyenne, nous avons mesuré des débits allant de 220,66 kbit/s à 363 kbit/s, soit une bande passante excellente au
débit proche de celui de 384 kbit/s annoncé, néanmoins jamais atteint. Par ailleurs, lors d’un téléchargement d’une photo d’environ 3 Mo, le débit reste bon, puisqu’il oscille entre 78,56 kbit/s et
217,68 kbit/s. En comparaison, et dans les mêmes conditions, le débit moyen en GPRS (avec une carte SFR GPRS) atteint 53,75 kbit/s, et avec téléchargement de photo, il ne dépasse pas 26,75 kbit/s. Ainsi, le gain qu’apporte la
3G par rapport au GPRS est évident.Nos tests ont cependant prouvé que la vitesse de connexion n’est pas constante et, parfois, lors de navigation sur des pages HTML, des lenteurs aléatoires sont rencontrées. Selon SFR, la nature même des réseaux mobiles en est la
raison principale. Quoi qu’il en soit, nous avons pu consulter sans problème une vidéo à 278 kbit/s, et l’envoi et la réception d’e-mails fonctionnent.Par ailleurs, nous avons également mené des tests en situation de mobilité (sans mesure de bande passante, cette fois). Dans ce cas, nous avons réalisé un tour de périphérique parisien en voiture. Constat : en roulant, le réseau
3G, et même GPRS, est parfois perdu, notamment lors du passage sous un tunnel (pas systématique néanmoins). Dans ce cas, la carte n’est pas capable de basculer sur une connexion GSM à 9,6 kbit/s. En revanche, toujours en déplacement, le
passage de la 3G au GPRS, lorsqu’il se produit est, comme l’opérateur l’annonce, parfaitement transparent.En mode 3G prioritaire, dès qu’un réseau est à nouveau disponible, le logiciel rebascule automatiquement en 3G. L’utilisateur n’est jamais sollicité pour une reconnexion. À l’usage, en dépit du ralentissement
de la connexion, l’utilisation du courrier électronique ou la consultation de pages Web reste tout à fait possible. En fait, seules les applications gourmandes, telles que la visioconférence ou la téléphonie sur IP, ne sont pas possibles
pendant un déplacement. Mais, pour l’heure, en restant dans une zone couverte, il est clairement possible pour un itinérant de travailler dans un véhicule en déplacement.

Vers le vrai bureau mobile

En somme, la troisième génération de réseau mobile semble tenir ses promesses. ‘ La 3G va révolutionner le marché de la mobilité. Des applications plus gourmandes, telles que la vidéo ou la TV, pourront enfin être
lancées ‘,
entame Bena Roberts, analyste pour le cabinet Current Analysis. Pour les entreprises, ce gain en débit leur change la vie : la 3G leur ouvre de nouvelles perspectives en matière de bureau mobile.Un point de vue partagé par les entreprises, dont HP Services, qui a eu l’occasion de tester la carte de SFR. ‘ La 2G ne répondait pas à nos besoins, elle ne permettait pas d’accéder à nos
applications métier. Nos collaborateurs peuvent désormais naviguer très facilement sur Internet, mais également bénéficier de l’ensemble des fonctionnalités de nos applications ‘,
explique Stéphane Gautier, chef de
projet IT et infrastructures chez HP Services, lors du lancement du service SFR à Lille. Les collaborateurs bénéficient d’une disponibilité et d’une productivité accrues.Autre élément important, la 3G pourrait également renforcer la proximité entre l’utilisateur itinérant et son entreprise ‘ Celui-ci peut en effet avoir accès, en même temps que les collaborateurs statiques,
à l’ensemble de l’information qui le concerne,
ajoute Stéphane Gautier. Mais au-delà des performances du réseau ou des solutions de connexion, nous serons très attentifs aux coûts d’exploitation et donc au
retour sur investissement. ‘
Cependant, si les entreprises semblent s’emballer pour la 3G, les opérateurs ont encore du chemin à faire pour rentabiliser les investissements. ‘ Les services adéquats devront suivre, avec un nombre
suffisant de terminaux compatibles, ce qui n’est pas encore le cas ‘,
souligne Bena Roberts. Par ailleurs, les opérateurs devront faire face à la montée en puissance des WLAN, bien que complémentaires.
‘ Mais la 3G sera néanmoins un succès puisqu’elle amène les communications mobiles à un niveau jamais atteint ‘, conclut Bena Roberts.

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Kareen Frascaria