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Relation école-entreprise : un enrichissement mutuel

Lorsque les écoles d’ingénieurs réalisent des missions à la demande des entreprises, elles s’efforcent d’en retirer de quoi nourrir leur enseignement.

L’informatique pour la SSII Inta, l’électronique pour l’Iseb (Institut supérieur d’électronique de Bretagne). L’entreprise et l’école ont ainsi travaillé ensemble sur un projet de Météo France, l’Inta sous-traitant en fait la partie électronique à des chercheurs de l’Iseb. Sans rapport direct avec les cours, le projet a pourtant donné lieu à plusieurs sujets d’études pour la dernière année. “Ce genre de mission a forcément des retombées sur l’enseignement, souligne Pierre Cambon, responsable du laboratoire d’optoélectronique de l’école. En codage de canal, notamment. Et nous envisageons une option “wireless” en dernière année.”Les projets impliquant les écoles, via leurs laboratoires, et les entreprises ne se soldent pas toujours par des initiatives aussi concrètes. Mais, du moins, les enseignants-chercheurs y puisent-ils de nouvelles compétences. Elles se traduiront alors par l’évolution du contenu des cours, des idées de TP (travaux pratiques), de projets étudiants, voire de nouvelles pistes pour des stages. Les étudiants, eux, participent rarement à ce genre de travaux, requérant des compétences trop pointues. Mais pas question de jouer les prestataires de services au rabais : “Nous nous intéressons aux technologies employées si cela nous apporte quelque chose en termes techniques ou fonctionnels”, précise Samuel Gravé, ingénieur du laboratoire informatique de l’Esigelec.

Un bon moyen de crédibiliser une école

L’Estaca se concentre sur la recherche appliquée et le transfert de compétences en matière de simulation numérique, sa spécialité. Un moyen de maintenir le niveau de l’expertise interne. “Nous y trouvons la matière de base pour nos TP, ajoute Thierry Halconruy, directeur de recherche. Et, comme il s’agit de recherche, nous sommes en avance sur ce qui se fait réellement.” Idem pour les Mines de Douai. Formant des ingénieurs pour l’industrie, l’école répond d’abord aux contrats de prestation en informatique industrielle et réalise des missions de recherche tournées vers le génie logiciel. “L’informatique industrielle se rapproche de plus en plus de l’informa- tique traditionnelle ?” le web, Linux ?”, note Jean-Loup Cordonnier, adjoint chargé de l’enseignement. Au passage, donc, nos ingénieurs en profitent pour se former aussi à ces techniques.”Ces interventions sont aussi un bon moyen de crédibiliser un établissement. Le danger, toutefois, reste la confusion des genres. “Le problème est de parvenir à se faire percevoir comme une école, reconnaît Samuel Gravé. Il est vrai que nous proposons des modalités de collaboration, des façons de travailler que les entreprises ne peuvent pas mettre en place avec des prestataires classiques. Mais nous ne nous voulons pas une société de services. Nous restons sélectifs.” D’autant que la question de la rentabilité financière de l’intervention ne se pose pas de la même façon que pour une SSII.

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Arnaud Devillard