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Quel avenir pour World Online ?

Une PDG pressée de quitter le navire avant qu’il ne coule, des cours de Bourse en chute libre, et des actionnaires prêts à en découdre devant les tribunaux : la saga World Online a tout d’un e-scandale en pays batave.

Dernier épisode en date : les révélations de l’édition en ligne du
Financial Times,
qui affirme que les banques qui ont mené l’introduction en Bourse du prestataire d’accès hollandais pousseraient Nina Brink à démissionner de son poste de PDG. ABN Amro Rothschild et Goldman Sachs espèrent ainsi restaurer la confiance des marchés, en pleine décrépitude depuis trois semaines.Le 17 mars, Worl Online, précédée d’une aura de star grimpante de la Net-économie, faisait son entrée en Bourse au prix de 43 euros l’action. Depuis, les révélations de la presse nationale mettant en cause le comportement de son PDG et fondateur se sont ajoutées au refroidissement général qui a frappé les valeurs technologiques. Nina Brink a dû en effet reconnaître que, pour des raisons ” personnelles et familiales “, elle s’était délestée fin 1999 d’une partie de ses propres actions auprès du fonds d’investissement américain Baystar. Lequel les a alors acquises au prix de 6 euros l’unité, soit beaucoup moins que lors de l’introduction, pour en revendre une partie sitôt après !Il n’en fallait pas moins pour que des voix s’élèvent pour dénoncer l’attitude de Nina Brink : avait-elle si peu confiance dans la destinée de sa société pour qu’elle brade sa participation ? A-t-elle touché une partie de la plus-value de Baystar ? Pourquoi les actionnaires qui se sont rués vers le titre n’ont-ils appris les détails de l’affaire qu’après l’introduction ? Un audit dilligenté en catastrophe et quelques excuses publiques n’y ont rien changé. Aujourd’hui, le retournement est complet : la valeur de laction a chuté de plus de la moitié par rapport à son prix initial, et de nombreux investisseurs menacent de poursuites judiciaires les banques ABN Amro Rothschild et Goldman Sachs (lesquelles semblent avoir elles mêmes laissé quelques plumes dans cette affaire).Eclaboussée par ce scandale, Nina Brink a décidé de garder le silence, tandis que certains imaginent que seul un rachat de la société lui permettrait de se sortir de cette mauvaise passe.

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Alain Ruello