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Promesses technologiques non tenues dans les PME

Alain Foret, du Centre des jeunes dirigeants, insiste sur le fossé entre discours des éditeurs et besoins des PME.

Que pensent les PME des NTIC ? Alain Foret : 80 % des PME (*) sondées se disent déçues par le discours environnant et ont un sentiment de promesses technologiques non tenues. Mettre un site en ligne n’ouvre pas les voies au commerce électronique. Le marché raisonne à l’envers. Les éditeurs vendent des solutions sans analyser les besoins. Un outil n’apporte que des fonctionnalités, pas “la” solution. Une fois le produit installé et les utilisateurs formés, les éditeurs s’arrêtent là. Alors que tout reste à faire en termes de réorganisation et de management. Les PME subissent la technologie, qui, de libératrice, devient aliénante.La faute n’incombe-t-elle pas en partie aux dirigeants ?Il y a une déresponsabilisation du dirigeant. Il confie le bébé à un responsable informatique ou à un éditeur, alors qu’il s’agit d’un vrai projet d’entreprise. Les PME mettent en place une connexion, des adresses e-mail, un site vitrine… La partie émergée de l’iceberg. Mais elles ne s’interrogent pas sur la refonte complète de leurs applicatifs afin de les “internetiser “. Le manque de conseil est patent. Les grands cabinets sont inabordables pour les PME, et les prestations des SSII sont trop techniques.Quelles sont les préconisations du Centre des jeunes dirigeants ?Jouer la prime à l’innovation. La société Valmary, par exemple, a su s’appuyer sur la technologie pour apporter une réelle plus-value. La compétence interne doit aussi mieux circuler. Les jeunes recrues maîtrisent les nouveaux outils, et leurs aînés la connaissance métier. Pourquoi ne pas mettre en place un tutorat réciproque ? Enfin, l’introduction des nouvelles technologies doit être l’occasion d’instaurer un nouveau dialogue social avec, par exemple, l’établissement d’un code de bonne conduite pour l’usage des outils nomades. Avec la généralisation des e-mails, on n’a fait qu’interposer des écrans, sans ouvrir de fenêtres. Si le droit d’expression s’exerce davantage, ce n’est pas encore un dialogue.(*) Dans un rapport à paraître en fin d’année, le CJD a étudié l’impact des NTIC sur cent quarante PME.

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Xavier Biseul