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Profitez des soldes, achetez une entreprise

Des entreprises qui gagnent de l’argent vendues à prix cassé, ça vous tente? C’est la bonne époque… Dépêchez vous, ça risque de ne pas durer.

Imaginons un truc. Vous vous êtes endetté à mort avec votre carte Egg, votre compte Fnac et votre prêt Cofinoga. Vous avez les huissiers aux trousses. Pour vous désendetter, vous devez vendre quelque chose qui vous appartient. Entre
votre vieille plaque électrique toute pourrave qui marche pas toujours et votre télé 16/9, qu’est-ce qui se vendrait le mieux et vous rapporterait le plus ? A votre avis ? La télé donc.Eh bien figurez-vous que vos petites réflexions de pauvre salarié surendetté sont les mêmes que celles des grands patrons de ce monde. Ça vous en bouche un coin, hein, de savoir que, finalement, ils sont comme vous…Donc, prenons Thierry Breton. Bon, lui, c’est pire que vous au niveau endettement. Et, quitte à vendre quelque chose, il vendrait plutôt les Pages Jaunes ?” un truc qui n’a jamais cessé de rapporter de
l’argent ?”, ou Alapage et Marcopoly ?” deux trucs achetés à prix d’or pour un retour sur investissement qui n’est même plus calculé, dit-on.Vous feriez quoi ? Ben… vous vendriez les Pages Jaunes. Et puis pas cher, parce que, comme pour votre télé 16/9, il y a plein d’acheteurs, mais ils font la fine bouche. Une rayure par-ci, une autre par-là, bref, ça
perd la moitié de sa valeur, ça.Vous seriez Jean-René Fourtou, vous auriez le choix entre vendre Scoot ?” le truc improbable auquel personne n’a jamais cru ?”, et 35 % de Maroc Télécom ?” un opérateur d’avenir qui va
sûrement déverser des paquets d’argent sur votre compte en banque dans deux ans.Vous feriez quoi ? Ben… vous vendriez Maroc Télécom. Et on pourrait multiplier les exemples. Oui, je vous le dis, aujourd’hui avoir de l’argent est un vrai bonheur. Il suffit de taper dans une poubelle et vous
avez une flopée d’entreprises endettées jusqu’au cou qui vendent leurs bijoux de famille. Logique, elles n’ont que ça à vendre. Et puis elles vendent pas cher. Logique encore : elles ont besoin d’argent, et vite.
Donc plus trop question de négocier les prix.Mais y a-t-il encore des acheteurs, pourriez-vous demander benoîtement. Oui, bien sûr : les fonds d’investissement. Vous vous rappelez sans doute ces articles en 2001 qui disaient que lesdits fonds avaient plein
d’argent. A ne plus savoir qu’en faire, on vous disait.Aujourd’hui ils le dépensent. Ils sont en train de récolter les meilleurs fruits. Lorsque la crise sera passée, les acquisitions d’aujourd’hui feront leur richesse de demain. On ne vous a pas dit : un
investisseur, ça gagne toujours de l’argent, même en temps de crise.

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Alain Steinmann