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Polémique autour des antennes relais GSM

Des associations de défense de l’environnement contestent les mesures de l’Agence nationale des fréquences sur les antennes relais GSM. Certains maires souhaitent une révision de la réglementation sur le sujet.

Les relais GSM sont-ils dangereux pour la santé ? Non, selon l’Agence nationale des fréquences et sa récente étude sur l’influence des champs électromagnétiques. Les effets thermiques des installations hexagonales seraient en conformité avec la recommandation européenne.Problème, ces chiffres et la méthodologie de l’étude sont contestés par un collectif d’associations ( Agir pour l’environnement, Sud PTT, Alternative Santé…). Pour étayer sa thèse, le collectif avance des exemples de sites parisiens où les mesures des opérateurs (SFR, Bouygues Telecom….) ne correspondent pas aux données des pouvoirs publics.Le maire de Nogent-sur-Marne, Jean-Paul Martin, ingénieur et ancien élève de l’Ecole supérieure d’électricité, déclare ne pas comprendre pourquoi, en l’état actuel des connaissances, les pouvoirs publics privilégient l’aspect thermique dans l’exposition au rayonnement émis par les antennes relais de téléphonie mobile.

Manque de transparence dans l’implantation des antennes

Par ailleurs, au nom du principe de précaution, les associations demandent que soit établie une cartographie précise des implantations d’antennes-relais sur l’ensemble du territoire.Une demande largement reprise par les élus locaux. Beaucoup d’emplacements d’antennes-relais ne sont pas encore précisément répertoriés.Les installations d’antennes-relais ne prenaient pas en compte les mêmes critères qu’aujourd’hui. “Il y a cinq ou six ans, l’aspect sanitaire n’était pas forcément une priorité pour le législateur” “, reconnaît un responsable.Pour se faire l’écho des populations, certains maires ont été amenés à prendre des arrêtés d’interdiction touchant le territoire de leur commune. Mais ces mesures, au caractère trop global, on souvent été cassées, soit à la demande des préfets, soit sur celle des opérateurs.Dans cette affaire, ” le maire est déshabillé et doit utiliser des artifices pour pouvoir donner son avis, ce qui n’est pas du tout normal “, explique le maire de Nogent-sur-Marne, Jean-Paul Martin.

Un code de l’urbanisme inadapté

Aujourd’hui, toute la problématique réglementaire de l’implantation des antennes relais repose sur “le code de l’urbanisme, un ouvrage poussiéreux et particulièrment mal adapté aux risques naturels et technologiques”, ajoute Jean-Paul Martin” Par exemple, il suffit qu’un local fasse 80 m2 au lieu de 100 m2 ou qu’une antenne relais mesure 3 m 50 au lieu de 4 mètre, pour que le maire n’ait pas son mot à dire. “ Selon l’élu, pour éviter la reproduction d’incohérence où l’on se retrouve, avec des antennes-relais situées à tout juste cinq mètres d’une habitation, il faudrait peut-être que l’on sorte le processus du code de l’urbanisme.Ou du moins que les maires puissent donner leur avis avant toute mise en ?”uvre locale, sur les autorisations délivrées par l’ART (Autorité de régulation des télécommunications) et l’Agence nationale des fréquences.Sur Paris, une charte de concertation serait à l’étude entre les associations, les pouvoirs publics et les opérateurs pour améliorer le cadre réglementaire et abaisser le seuil d’exposition dans les lieux de passage. Avec un objectif avoué : parvenir à une norme d’exposition de 0,5 volt/mètre.

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Philippe Crouzillacq