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Offre payante, excuses, régulation… le patron de Facebook s’est expliqué devant le Sénat américain

Pendant près de cinq heures, Mark Zuckerberg a été interrogé par les sénateurs américains sur Cambridge Analytica, les fausses informations ou la manière dont Facebook collecte les données privées de ses utilisateurs.

Il y a 15 ans, Mark Zuckerberg n’aurait probablement pas imaginé vivre un tel mardi 10 avril 2018. Confronté au scandale Cambridge Analytica, aux interventions étrangères dans les élections et à différents scandales sur la vie privée de ses utilisateurs, le PDG de Facebook a été convoqué par les sénateurs américains. Durant une longue et éprouvante audition de 5 heures, Zuckerberg, visiblement stressé, a défendu son groupe tout en concédant n’avoir pas été à la hauteur. Mercredi après-midi, c’est la Chambre des représentants qui auditionne à son tour le fondateur du plus grand réseau social du monde .

Un Facebook payant ? Pourquoi pas

Pendant les longues heures de son audition, Zuckerberg est revenu sur les récentes affaires. Face à des sénateurs confondant parfois mails et WhatsApp, le PDG de Facebook a réussi à faire preuve de pédagogie et de calme pour expliquer les activités de son groupe, tout en admettant avoir commis de nombreuses erreurs. À plusieurs reprises, Zuckerberg a promis des nouveaux outils permettant de mieux visualiser l’utilisation des données, ou a rappelé les différentes mesures prises par le groupe récemment. Sans remettre en cause son business model, Facebook a néanmoins ouvert la porte à quelques évolutions.

Après avoir expliqué que le réseau social devait rester gratuit pour pouvoir « connecter les gens partout dans le monde », Mark Zuckerberg n’a pas pour autant complètement écarté l’idée d’une future version payante du service. Des propos déjà tenus par Sheryl Sandberg, la numéro 2 de Facebook, que le service avait alors qualifiés de simple « hypothèse ». Avec un Facebook payant, le groupe pourrait offrir à ses utilisateurs une option sans publicité et à collecte des données réduites, à l’image du service YouTube Red.    

Facebook a-t-il vraiment un concurrent ?

« Quel est votre plus grand concurrent ? » Face à cette question du sénateur Lindsey Graham, Mark Zuckerberg n’a pas trop su quoi répondre, balbutiant rapidement qu’il s’opposait bien aux autres grandes plates-formes (Apple, Google…) et à d’autres applications de messagerie. Difficile en effet de donner une réponse claire, tant les activités du site sont tentaculaires…

Lindsey Graham a vite enchaîné: « vous ne vous considérez pas en situation de monopole ? ». « Cela n’y ressemble pas du tout selon moi » a répondu Zuckerberg sous les rires de l’assemblée. Pourtant, l’argumentation du sénateur se tenait : « Si j’achète une Ford et qu’elle ne marche pas bien, je peux acheter une Chevrolet. Si je suis en colère contre Facebook, quel est le service équivalent auquel je peux m’inscrire ? » 

Facebook ne vous écoute pas secrètement

Vous avez déjà probablement déjà entendu la rumeur : Facebook utiliserait nos microphones en permanence pour nous écouter. Un racontar venant du fait que l’application demande l’autorisation d’utiliser le micro lors de son premier démarrage, notamment pour permettre les appels ou l’enregistrement de vidéos. Le sénateur Gary Peters, à qui cette histoire a souvent été racontée, a tenu à obtenir de Zuckerberg une clarification. Le PDG lui a répondu un simple et formel « non ». Mark Zuckerberg a ensuite qualifié cette rumeur de « théorie du complot ».

« Mon équipe vous recontactera »

S’il y a un constat que l’on peut faire de l’audition au Sénat, c’est que Mark Zuckerberg ne sait pas grand-chose. Du moins, il le prétend. À une trentaine de reprises, le patron de Facebook a déclaré : « mon équipe vous recontactera », affirmant ne pas détenir l’information en question. Souvent, cette phrase a eu de quoi étonner. Zuckerberg a par exemple indiqué ne pas savoir si Facebook pouvait accéder aux données de ses utilisateurs ou combien de temps son site gardait les données. On remarque d’ailleurs qu’en insistant, les sénateurs ont réussi à lui soustraire certaines des informations qu’il affirmait ne pas connaître.

Zuckerberg favorable à une régulation de Facebook

Dans les prochains mois, Facebook pourrait être régulé par les autorités américaines. Interrogé à plusieurs reprises sur le sujet, Mark Zuckerberg a fait savoir que son groupe est prêt à collaborer et pense même qu’une régulation est nécessaire. Zuckerberg a d’ailleurs déclaré que la loi européenne, le RGPD (règlement général sur la protection des données), était une bonne chose. Une affirmation qui a fait rire les sénateurs américains… mais qui laisse deviner de probables nouveaux changements.

À lire : Mark Zuckerberg : « nous travaillons à un effort majeur de transparence »

Lien :
Transcript de l’audition au Sénat de Mark Zuckerberg

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