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(Mise à jour) Le plan social de HP prend une dimension politique

Des élus locaux sont partis en Californie pour rencontrer la direction de HP. Le Conseil général de l’Isère demande le remboursement des aides publiques versées à HP France.

Première parution le 16/09/2005Selon les syndicats, plus d’un millier de salariés ont répondu à l’appel à la grève ce vendredi 16 septembre. La classe politique se mobilise. Le PDG de HP France devait être reçu par le ministre délégué à
l’Emploi.
Branle-bas de combat pour les salariés de HP. Ce vendredi 16 septembre, ils auraient été plus d’un millier à avoir répondu à l’appel à la grève des syndicats pour protester contre
le plan de suppression de 1240 postes en France. A Issy-les Moulineaux, près de 150 manifestants s’étaient donné rendez-vous à la mairie et ont reçu le soutien du maire UDF
de la ville. ‘ Vous resterez à Issy, on s’est assez battu pour que vous contribuiez à l’image d’excellence d’Issy, leur a déclaré André Santini, dont les propos ont été rapportés par l’AFP. On ne va pas
vous jeter comme des Kleenex. […] Je demande au ministre de recevoir votre intersyndicale.
‘ Même scénario aux Ulis où plusieurs centaines de salariés d’HP ont été soutenus par le maire, et à Grenoble où la mobilisation a
été la plus importante.Depuis l’annonce par le constructeur informatique des détails de son plan de restructuration, les responsables politiques se lèvent en ch?”ur pour défendre les salariés de HP. Quand le parti communiste dénonce
‘ la politique ultra libérale ‘ du groupe américain, la LCR (Ligue communiste révolutionnaire) surenchérit en appelant à la ‘ lutte internationale ‘ dans
un contexte où HP ‘ vire ses salariés pour mieux les délocaliser ‘.

Réaction du gouvernement

L’affaire va jusqu’à émouvoir le gouvernement. Interrogé sur LCI, son porte-parole, Jean-François Copé, estime que les licenciements chez HP sont ‘ évidemment troublants ‘, notamment si
l’on considère que les bénéfices dégagés par l’entreprise avoisinent les 4 milliards de dollars de profits annuels. Le Parti socialiste exprime sa solidarité envers les salariés touchés et demande qu’une initiative législative soit prise pour
réintroduire un mécanisme de contrôle de l’utilisation des fonds publics abrogé par le précédent gouvernement.Difficile de dire aujourd’hui si toutes ces prises de position pourront déboucher sur quelque chose de concret. En pratique, le ministre délégué à l’Emploi, Gérard Larcher, doit recevoir vendredi dans la journée le PDG de HP France,
Patrick Stark. ‘ Nous espérons que l’Etat sera en mesure de faire pression sur HP, explique Fabrice Breton, délégué syndical national (CFTC) du groupe HP. Car l’Etat est un gros client de HP, et la France
représente le quatrième marché au monde ‘.

‘ Eviter de creuser l’écart de compétitivité ‘

De passage à Toulouse jeudi 16 septembre, Patrick Starck s’est expliqué sur la restructuration du groupe et sur les suppressions d’emplois prévues pour l’Hexagone. ‘ Pour éviter que
l’écart de compétitivité par rapport à certains acteurs du marché ne se creuse, nous devons agir rapidement, car nous sommes sur un marché où le cycle des concurrents entrants et sortants est très court ‘
, analyse-t-il
en rappelant au passage certains acteurs comme Burrougs ou Olivetti, qui ont eu autrefois leur heure de gloire, mais se retrouvent maintenant absents du marché.Et si la France, qui représente le troisième marché en Europe pour le groupe informatique, est particulièrement touchée par ce plan de suppression de postes, le patron français l’explique par des raisons structurelles.
‘ Il y a une quinzaine d’années, HP France a eu pour vocation de servir l’Europe. Nous avons développé en France des services à vocation européenne, voire mondiale. Aujourd’hui, les zones à couvrir ont
complètement changé, les technologies ont évolué. Nous repensons donc notre déploiement d’un point de vue global. ‘
Dans le monde, près de
14 500 emplois devraient être supprimés par le constructeur américain.

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Philippe Crouzillacq et Anne-Marie Véziat (à Toulouse)