Passer au contenu

Mettez en avant votre rôle

Face à l’inflation des titres, les recruteurs regardent avant tout la fonction et la mission assumées par le candidat.

En exerçant toujours le même métier – l’assistance micro -, j’ai endossé les titres de consultant, d’analyste-programmeur, et, finalement, d’ingénieur“, se souvient Emmanuelle. Le rapport entre le titre et la fonction est de plus en plus flou. Et, bien souvent, le premier vient polluer le second. “On peut changer de titre et assurer la même fonction. C’est même l’un des procédés utilisés par certaines entreprises pour éviter que leurs salariés ne partent trop vite : elles leur donnent un titre plus valorisant, sans changer quoi que ce soit à leur mission. Face à la pénurie actuelle, c’est l’inflation des titres”, confirme Jean-Christophe Chamayou, directeur associé du cabinet de recrutement Kernlight Consulting.Conscients de ce phénomène, les recruteurs s’intéressent de plus en plus à la mission menée par le candidat et à son influence plutôt qu’à son titre. NCR, par exemple, a mis au point le modèle Star (situation, tâche, action, résultat). Il l’utilise systématiquement pour le recrutement, mais aussi pour les bilans annuels de performance.

Supprimez de votre CV les titres qui effraient

Le candidat ou le salarié doit décrire la situation dans laquelle il se trouvait, sa tâche, l’action qu’il a menée, et le résultat auquel il est parvenu. “Cela nous permet de creuser ce que nous déclarent les gens, pour mieux discerner quel a été leur rôle, explique Jean Maréchal, directeur qualité France de NCR. C’est diaboliquement efficace, car nous sortons des généralités pour entrer dans le spécifique. “Se poser les questions du modèle Star constitue un excellent moyen de faire le point. Cela aide à dépasser son titre et aussi à s’apercevoir que l’on peut postuler pour des emplois dont l’intitulé ne correspond pas à ce que l’on a fait, mais la mission oui. Le titre, s’il n’accroît pas l’employabilité, peut parfois la réduire : “Un titre trop ronflant peut freiner l’employabilité d’une manière radicale ” lorsqu’il ne correspond pas à la réalité, estime Jean-Christophe Chamayou.Si la personne sollicite un poste correspondant à sa fonction mais pas à son titre, les entreprises, respectant certaines règles hiérarchiques, ne prendront pas le risque de le dévaloriser. S’il ne s’aperçoit pas du décalage entre son titre et sa fonction, c’est encore pire : ” Cela prouve un manque de réalisme, estime Thomas Landspurg, vice-président R&38;D d’In-Fusio, fournisseur de jeux pour téléphones mobiles. Quand on a été seul dans son service, mieux vaut l’expliquer honnêtement. Ou, changer son titre de directeur, par exemple, en celui de responsable. ” Pour cultiver son employabilité, mieux vaut s’attacher au contenu du poste plutôt qu’au titre.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Claire Chevrier