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Madge passe du Token Ring au multimédia sur le web

A l’origine, Madge Networks était l’un des ténors du Token Ring. Le constructeur se concentre désormais sur le multimédia sur internet.

Dans les affaires, il faut savoir adapter sa stratégie et saisir les occasions. Dans le monde des réseaux locaux et du Token Ring, domaine traditionnel de Madge, il n’y a plus de réels débouchés prometteurs. En revanche, c’est tout un univers qui s’ouvre avec internet et ses nouveaux usages. C’est pourquoi j’ai créé la société Madge. Web.”Pour Robert Madge, l’avenir a donc plutôt les couleurs de l’internet, bien que Madge Networks continue de fabriquer des équipements Token Ring. Le PDG revendique vingt-cinq millions de ports vendus l’an passé et une centaine de millions de dollars de chiffre d’affaires. Mais il est clair que son vrai cheval de bataille, c’est désormais Madge. Web. Créée en fin 1998, la nouvelle société compte trois cents employés et dispose d’un bureau à Paris. Elle fournit des prestations d’hébergement, ainsi que de distribution de contenus multimédias via son propre réseau, Overnet.

Objectifs : nouveaux partenaires et introduction en Bourse

En fait, Madge. Web est une filiale à 90 % de Madge Networks, le reste appartenant à Volendam, un investisseur international. Mais Robert Madge recherche d’autres partenaires et vise une introduction en Bourse “à un moment favorable “. Il est vrai que la tendance actuelle n’est pas très encourageante… Quant à la maison mère, elle a “vocation à devenir une holding “, précise Robert Madge, son fondateur.Dans la double activité d’hébergement et de distribution de contenu multimédia de Madge. Web, la première, qui couvre également les aspects sécurité et accès, n’est sans doute pas la plus originale. Nombre d’acteurs occupent déjà ce créneau – notamment beaucoup d’opérateurs, soucieux de se diversifier.La seconde activité – distribution de contenu multimédia – est moins triviale. Surtout lorsqu’elle porte sur la diffusion de flux audio et vidéo en temps réel (streaming). Le cabinet IRG estime ainsi que le marché mondial de la diffusion de contenu en réseau atteindra 6 milliards de dollars en 2004, avec une croissance annuelle moyenne sur cinq ans de 173 %. “Il existe un marché dans le domaine des entreprises – pour la communication interne, par exemple -, mais aussi dans celui des applications pour le grand public.” Et de citer l’exemple d’un éditeur de musique qui souhaite lancer un service de diffusion d’extraits des derniers tubes pour allécher les consommateurs. “Un type de prestation bien adapté aux mobiles, comme le montre le succès de l’i-mode, et aux futurs systèmes cellulaires de troisième génération “, souligne Robert Madge.Autre exemple : une fédération de football pourrait proposer un service de clips vidéo montrant les buts marqués au cours d’une soirée de championnat. Enfin, la messagerie multimédia, qui offre la possibilité de joindre des fichiers son ou vidéo à des messages, est une autre piste possible. “Nous ne nous contentons pas de transporter du contenu, précise Robert Madge. Nous offrons également des services de gestion, de publicité, de marketing sur internet et même de facturation.” D’où l’option du streaming, qui permet de facturer réellement à l’usage.Pour garantir une qualité de service compatible avec les contraintes de la diffusion en temps réel, Madge. Web dispose de son propre réseau, Overnet, essentiellement bâti sur ATM, et sur lequel fonctionne un réseau IP. Il couvre une trentaine de pays et compte plus d’une cinquantaine de points de présence dans le monde, avec une densité plus importante en Europe. Il est également relié au réseau américain de Realnetworks, partenaire stratégique. Enfin, huit centres de données – sept en Europe et un à New York – cumulent les fonctions de centre d’hébergement et de centre de données multimédias.Pour mettre en ?”uvre ces prestations, la société compte une quinzaine de partenaires, parmi lesquels Nortel, Cisco pour la partie réseau, Inktomi pour le cache, Check Point et RSA Security pour la sécurité, HP et Sun pour les serveurs, et Clear Commerce pour les transactions électroniques. Sans oublier les intégrateurs chargés de mettre en ?”uvre les solutions. Un changement de cap radical depuis l’époque du Token Ring, qui paraît aujourd’hui bien lointaine.

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Jean-Pierre Soulès