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L’insaisissable marché de l’UMTS

Siemens et l’Idate identifient l’intérêt des entreprises pour les mobiles de troisième génération. Leurs analyses divergent tant sur les services demandés que sur la rentabilité.

En matière de WAP et d’UMTS, quelques îlots d’optimisme surnagent dans un océan de doute. C’est donc pour se rassurer que les opérateurs mobiles cherchent les ressorts marketing qui susciteront l’intérêt des entreprises pour les nouveaux services que pourront leur apporter l’internet mobile. Entre offre et demande, ils peaufinent leurs plans d’affaires, alors que, sur ce sujet, les informations les plus contradictoires circulent. Certes, tous les acteurs s’accordent sur les services que l’on devrait voir émerger. Côté offre, sont ainsi cités la connexion à internet et intranet, les services de réservation, d’information ou de localisation, de commerce électronique ou de banque à distance.Mais quand il s’agit de cibler la demande et de quantifier l’intérêt qu’y porteront les utilisateurs, les choses se corsent. Ainsi, Siemens, dans une enquête réalisée auprès de cinq cents entreprises françaises, estime que 80 % sont prêtes à payer pour accéder à leur intranet via leur mobile. C’est plus que satisfaisant. Sauf que, dans le même temps, l’Idate, qui publie une étude sur les PME et les télécoms, affirme que seules 15 % sont intéressées par l’envoi d’e-mails. Pire, elles ne sont que 11% à souhaiter naviguer sur internet et 6 % à désirer accéder à leur intranet… L’Idate est peut-être un peu pessimiste. Et l’on peut soupçonner Siemens, vendeur d’infrastructures mobiles absent du marché français, de faire preuve d’un peu trop d’enthousiasme – histoire d’encourager les opérateurs à investir dans la troisième génération de mobiles. Siemens reconnaît lui-même que son étude représente ” sa propre vision du marché “.Mais de telles disparités s’expliquent surtout par le fait que le constructeur ne précise pas à quel horizon il se situe. Les entreprises utiliseront, à coup sûr, massivement les mobiles pour consulter leur intranet. Mais il y a peu de chances que ce soit en 2002, date du lancement des services de troisième génération. La généralisation des services à valeur ajoutée pourrait intervenir aux environs de 2007, soit cinq ans après le lancement des premiers réseaux. Ce qu’oublient souvent de préciser les optimistes, mais qui peut changer beaucoup de choses aux yeux d’actionnaires de plus en plus nerveux. L’UMTS ne devrait pas générer de bénéfices avant 2012. Ce sont les opérateurs mobiles qui prennent la majorité des risques, sans vraiment pouvoir les mesurer. Et c’est un exercice périlleux que de prétendre pouvoir prévoir la réaction des consommateurs devant des services encore inexistants. Une fois de plus, le vieil adage ” Les conseilleurs ne sont pas les payeurs ” semble se vérifier.

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Claire Chevrier