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” Les utilisateurs ont besoin aujourd’hui d’outils analytiques “

Pour sa deuxième levée de fonds, de 46 millions de francs, TempoSoft voit arriver dans son capital Marks & Spencer, son plus gros client au Royaume-Uni….

Pour sa deuxième levée de fonds, de 46 millions de francs, TempoSoft voit arriver dans son capital Marks & Spencer, son plus gros client au Royaume-Uni. Une participation qui prend des allures de vitrine pour l’éditeur de logiciel de gestion du temps de travail. Car, même si Internet semble l’avoir fait un peu oublier, une start up ne se limite pas à un site Web et des services en ligne. Certaines, comme TempoSoft, continuent de prendre le temps de trouver un concept – en l’occurrence appliquer les technologies d’optimisation Ilog, réservées à la gestion de la cha”ne logistique, à la gestion des ressources humaines -, de développer un produit, de chercher des contrats importants avant de se faire conna”tre via les clients. Créé en mars 1998, l’éditeur a commencé à vendre ses produits il y a huit mois.Marks & Spencer, votre plus gros client au Royaume-Uni, entre dans votre capital à l’occasion de votre deuxième levée de fonds. Cela vous a-t-il surpris ? Un peu. Nous avons signé avec eux en décembre, et ils sont arrivés tard dans le tour de table. Leur branche capital-risque [Marks & Spencer Ventures, ndlr] venait juste de se créer. Mais après trois ou quatre mois de travail ensemble, nous prenons cela comme une validation de ce que nous avons fait chez eux. Certains apprécient cette arrivée, d’autres trouvent cela gênant. Pour nous, cette participation à une vraie valeur : elle nous crédibilise.Quelle est la hauteur de leur participation ? Ils restent minoritaires. Et j’ai été clair avec eux : il y aura un mur entre Marks & Spencer l’investisseur et Marks & Spencer le client. Ce seront deux interlocuteurs différents. De toute façon, pour eux, il s’agit juste d’une approche capitalistique. Ils veulent participer à la création de valeur. Et nous, cela nous donne une vitrine importante. Nous sommes encore très petits. Nous en sommes toujours au stade où le but consiste à avoir une belle référence, à faire valoir une belle expérience.A quoi correspond cette deuxième levée de fonds ? Nous avons créé un concept, donc, maintenant, il faut investir. C’est-à-dire beaucoup d’investissement technologique, d’investissement marketing et surtout d’investissement humain. Nous n’avons pas cinquante millions de francs par mois à passer en publicité. Et nous allons développer notre présence internationale. Le schéma classique.Avez-vous mis plus longtemps que prévu à vous imposer sur votre marché, l’automatisation des ressources humaines ? Non. Le contexte est différent de celui des sociétés sur Internet pour qui le site Web vient aussitôt pallier le déficit d’image. Et avec dix personnes, ces sociétés fonctionnent. Nous, nous avons misé sur la technologie et sur la logique d’entreprise.Ne pensez-vous pas bénéficier d’une demande nouvelle grâce aux 35 heures ? Les 35 heures ont une dimension marketing intéressante. En France, les entreprises se sont dit qu’elles ne pourraient pas appliquer les 35 heures sans un outil informatique. Ce qui nous sert, mais maintenant que la grosse vague est passée, les gens ont évacué leur peur et sont arrivés à un stade de maturité. Ils ne pensent plus seulement aux 35 heures mais, plus globalement, à rééquiper leur entreprise, avec des outils plus dynamiques. Une attitude qui s’inscrit dans l’évolution naturelle de l’informatique d’entreprise. Il y a cinq ans, on se tournait vers PeopleSoft, SAP, Oracle. Aujourd’hui, on a besoin d’outils analytiques.A partir de quand comptez-vous faire des bénéfices ? Pour l’instant, si on compte le coût du développement, les services que nous assurons autour du produit et les équipes mises à disposition, nous dépensons plus que ce que le client nous paie. Nous serons à l’équilibre l’an prochain, et nous enregistrerons nos premiers profits l’année d’après.
Investir dans les technologies

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Propos recueillis par Arnaud Devillard