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Les plates-formes d’administration améliorent la visibilité du réseau

Véritables boîtes à outils, les plates-formes d’administration gèrent efficacement un réseau. Sophistiquées, elles demandent, cependant, de sérieuses compétences.

Notre réseau nous a coûté 1,5 million de francs (0,23 million d’euros). Un investissement inutile, si nous n’avions pas mis en place une plate-forme d’administration “, remarque Roger Bonnet des Claustres, administrateur réseau de IP France, une régie publicitaire plurimédia de 250 personnes. “À partir du moment où on a un réseau important, il faut pouvoir le gérer “, confirme Didier Gérard, chef du service informatique de Sciences Po (500 personnes). Les plates-formes d’administration et de supervision centralisent toutes les informations du réseau. Elles représentent graphiquement les éléments actifs en temps réel. Enfin, elles permettent d’agir sur les composants (routeurs, commutateurs, etc. ) en modifiant leur configuration par le protocole SNMP. Ces outils, très complexes, souffrent cependant d’une mauvaise réputation : ils seraient lourds, difficiles à installer et à utiliser. “Il est vrai qu’il faut y investir du temps, mais c’est un outil rentable à long terme “, affirme Jo’l Cavé, administrateur réseau de SAPN. Cette société, qui gère les trois autoroutes du réseau Paris-Normandie (690 personnes), a installé, en un mois et demi, la plate-forme HP OpenView avec l’aide de la SSII Synopse. “Il faut au minimum une semaine de formation, tout en ayant déjà utilisé l’outil pour le ma”triser “, reprend Jo’l Cavé. Le réseau de l’entreprise, mis en place il y a trois ans, est composé d’un site principal et de quinze sites distants (les gares de péage et les centres d’entretien). Au total, c’est une trentaine de routeurs Digital qui gèrent le réseau à 2 Mbit/s. “Nous n’avions aucune visibilité sur la circulation des flux. Nous ne savions pas à quel moment ils étaient basculés sur les lignes de secours Numéris. C’est cette raison qui nous a poussés à nous équiper. Sans compter que nous voulions connaître l’état de notre réseau “, explique Christian Thepaut, responsable système et réseaux de la SAPN.

Mieux vaut posséder des matériels standards

Confrontée à des problèmes d’engorgement et à de mauvaises performances, mais aussi à des besoins de gestion du parc, Sciences Po a rapidement opté pour l’outil de Computer Associates. “Unicenter TNG était l’un des seuls systèmes à couvrir l’ensemble de nos besoins nativement “, explique Didier Gérard, chef du service informatique de Sciences Po. Une vingtaine de jours ont été nécessaires pour installer cette plate-forme, “ce qui reste raisonnable pour ce type d’outil “, insiste-t-il. Le réseau de Sciences Po est constitué de trois LAN (administration, documentation et enseignement), en Ethernet TCP/IP, interconnectés par une dorsale ATM. Le parc, de 800 à 850 micros, est réparti sur 38 sites dans Paris intra-muros. Chez IP France, c’est la plate-forme d’Aprisma (ex-Cabletron), Spectrum, qui est installée depuis quatre ans. Elle administre le réseau Ethernet connecté à une dorsale ATM de la régie. “Nous avons également huit sites distants, reliés par le réseau Global Intranet de France Télécom. Notre plate-forme ne nous permet pas d’intervenir sur le WAN, mais France Télécom nous fournit des rapports sur les routeurs du WAN “, reprend Roger Bonnet des Claustres de IP France. Une fois mise en place sur un serveur dédié, une fonction permet de détecter automatiquement les éléments actifs du réseau. “En général, la détection automatique est un peu longue, mais radicale. Cependant, il vaut mieux posséder des matériels standards, les éléments exotiques pouvant poser des problèmes “, explique Roger Bonnet des Claustres. Ainsi, à la SAPN, cette fonction de détection n’a pas marché à 100 %, “peut-être à cause de la marque de nos routeurs “, remarque Christian Thepaut.
Les gains apportés par les plates-formes sont indéniables. Celles-ci permettent avant tout d’assainir le réseau : détection de bouclage de route, pour IP France, de routes statiques pour Sciences Po. “Nous avons désactivé ces routes que nous avions dû définir à un moment donné pour pallier des problèmes précis. Certaines d’entre elles avaient été oubliées. Avec Unicenter TNG, nous avons redéfini et optimisé l’ensemble des règles de routage “, raconte Didier Gérard. Autre avantage : une meilleure visibilité sur les répercussions des événements et incidents survenus sur le réseau. En cas de dépassement des seuils, définis avec l’outil sur les différents composants, des alarmes sont envoyées par e-mail et ou par téléphone. “Désormais, nous avons une action en amont. Nous faisons appel à notre société d’assistance de manière plus éclairée, en ayant déjà identifié le problème “, explique Didier Gérard. “Nous avions détecté un problème sur un routeur et nous étions déjà prêts à intervenir lorsque les utilisateurs nous ont appelés “, illustre Christian Thepaut.

Des informations sur les seuls éléments actifs du réseau

Cependant, les plates-formes ne donnent des informations que sur les éléments actifs du réseau (routeurs, commutateurs, etc. ), contrairement aux analyseurs avec sondes, qui renseignent sur les liens eux-mêmes (câbles, etc. ). “En quelque sorte, les analyseurs sont des clés de douze, et les plates-formes des boîtes à outils “, remarque Roger Bonnet des Claustres. Quant au coût, il dépend des modules choisis par la société. Il oscille en général entre 100 000 et 500 000 francs (entre 15 245 et 76 224 euros). “L’investissement est important en temps et en argent. Mais tout dépend de ce que souhaite l’entreprise. Il existe aussi des logiciels de gestion gratuits, du type MRTG (Multi Router Trafic Grapher) qui permettent de faire des représentations graphiques du réseau. Ils sont souvent suffisants pour certaines entreprises “, conclut Roger Bonnet des Claustres.

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TÉPHANIE RENAULT