Passer au contenu

Les internautes payés pour dénoncer les infractions

Internet Eyes propose à des volontaires de regarder les images prises par les caméras de surveillance pour traquer d’éventuels délits. Ce sport est ouvert aux Français.

On connaissait le goût immodéré de nos voisins britanniques pour les caméras de surveillance. Près de 4,2 millions d’espions numériques surveillent le pays. Voilà qu’un site Web se prépare à exploiter ce ressort sécuritaire.

Internet Eyes, dont le lancement devrait avoir lieu au mois de novembre 2009, proposera aux internautes de surveiller en direct les images prises par les caméras de surveillance depuis leur ordinateur. Sans bouger de chez eux, ils observeront à l’écran, les flux vidéo de quatre caméras, en quête d’éventuels vols, dégradations ou d’agressions. Dans cette chasse aux délits grandeur nature, les volontaires toucheront de l’argent pour chaque infraction signalée.

1 100 euros par mois à la clé

Interviewé par The Times, Tony Morgan, le créateur du site justifie : «  Il y a plus de 4 millions de caméras de surveillance, seulement une sur mille est regardée. De cette manière, les caméras seront regardées 24 heures sur 24. »

Les surveillants potentiels seront recrutés parmi la population. Les personnes qui se découvrent cette vocation doivent s’inscrire en ligne, sur le site d’Internet Eyes. L’expérience est ouverte à tous les citoyens européens, français compris. Pour signaler un méfait, les internautes n’auront qu’à cliquer sur un bouton sous le flux vidéo. Trois clics gratuits par mois leur seront offerts. Au-delà, ils devront alimenter un compte grâce au système de paiement PayPal. Le clic supplémentaire leur sera facturé 1,10 euro.

Internet Eyes a conçu son système de surveillance comme un jeu. Pour chaque délit signalé, l’internaute reçoit 3 points. Lorsqu’un fait étrange est rapporté, mais qu’il ne s’agit pas d’une infraction, il gagne seulement 1 point. Les signalements erronés sont sanctionnés par la perte de 1 point. Au bout de trois fausses alertes, le volontaire est banni du système. A l’inverse, «  celui qui a reçu le plus de points perçoit 1 100 euros à la fin du mois », peut-on lire dans les FAQ du site.

Pour ses débuts, le système n’inclura que des caméras de vidéosurveillance dans les magasins ou dans les entreprises qui en font la demande. Le service leur sera facturé pour un montant non communiqué. D’ici à la fin de l’année, Internet Eyes espère proposer à l’œil de l’internaute toutes les caméras du pays, espaces publics compris. De quoi faire monter au créneau les défenseurs des libertés individuelles.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Hélène Puel