Passer au contenu

Les bons conseils d’Apple pour ne pas être banni de l’App Store

Critiquée parce qu’elle exclut de nombreuses applications de sa plate-forme, la firme a publié un document indiquant aux développeurs les pratiques à éviter pour ne pas voir leur application rejetée. Une lecture instructive, et même drôle.

Nous avons plus de 250 000 applications sur l’App Store. Nous n’avons plus besoin d’applications de [simulation de] pet. » L’une des premières phrases des directives d’Apple à l’intention des développeurs ne manque pas de sel. Ce document [PDF, source Engadget] au style étonnamment relâché tranche avec le ton d’habitude si impersonnel de la marque à la pomme.

Il a été diffusé en même temps qu’une autre annonce importante, puisque Apple est revenu sur le durcissement de ses règles en matière d’utilisation d’outils de développement tiers.

Apple, obsédé par le contrôle ?

Selon ce document de bonne conduite, une application, ce n’est pas de l’art, et ça doit donc être contrôlé de près. Apple l’explique, non sans ironie :  « Nous considérons les applications différemment des livres et des chansons, que nous ne contrôlons pas. Si vous voulez critiquer une religion, écrivez un livre. Si vous souhaitez décrire l’acte sexuel, écrivez un livre ou une chanson, ou créez une application médicale. »

C’est toujours avec un humour très particulier qu’Apple s’en prend ensuite aux développeurs qui se plaignent de s’être fait censurer : « Si votre application est rejetée, nous avons un “Review Board” auquel vous pouvez faire appel. Si vous courez voir la presse pour nous allumer, cela n’aide pas. »

La firme, évidemment consciente de sa réputation, conclut le paragraphe d’introduction du document par un demi-aveu : « Si nous ressemblons à des fanatiques du contrôle, eh bien peut-être est-ce parce que nous sommes tellement dévoués à nos utilisateurs et que nous veillons à ce qu’ils aient une expérience de qualité avec nos produits. Comme la quasi-totalité d’entre vous. »

Des règles très strictes

C’est effectivement l’obsession du contrôle qui transparaît régulièrement dans la suite du texte, une longue liste de directives pour qui ne souhaite pas être bouté hors de l’App Store. La firme de Cupertino commence évidemment par l’évidence : les applications qui « crashent » ou qui buguent seront rejetées sans autre forme de procès. Mais, parmi les règles évoquées, qui pour la plupart protègent les utilisateurs d’applications malveillantes, on trouve parfois de surprenantes pépites. Exemples.

« 2.9 : Les apps qui sont en bêta, en démo, en test, en essai seront rejetées. »

L’App Store n’accepte en effet que des versions définitives et qui fonctionnent parfaitement. Comme le dit Apple dans son introduction : « Si vous essayez de porter votre app sur le Store pour impressionner vos amis, attendez-vous s’il vous plaît à ce qu’elle soit refusée. Nous avons de nombreux développeurs sérieux qui ne veulent pas que leur appli de qualité soit cernée par celles d’amateurs»

« 2.11 : Les apps qui dupliquent des apps déjà présentes sur l’App Store peuvent être rejetées, particulièrement s’il y en a déjà beaucoup. »

Sûrement une référence aux fameuses applications de coussin péteur…

« 3.1. Les apps contenant des métadonnées qui mentionnent le nom de n’importe quelle autre plate-forme mobile seront rejetées. »

Il est donc expressément interdit d’employer les termes « Android » ou  « Windows Phone 7 » sur l’App Store… Un développeur qui avait porté une application Android sur l’iPhone en avait fait les frais voici quelques mois.

« 4.2 : Les applications qui utilisent les API de localisation pour le contrôle autonome de véhicules, d’engins aériens ou d’autres appareils seront rejetées. »

Cette étrange mesure épargne heureusement l’AR.Drone de Parrot, qui n’utilise pas le GPS de l’iPhone.

« 8.4 : Les applications dans lesquelles des noms de produits Apple sont mal orthographiés (par exemple “GPS pour Iphone, iTunz) seront rejetées. »

Autrement dit, une simple erreur de majuscule dans iTunes peut coûter sa place dans l’App Store !

« 9.2 Les interfaces d’applications qui imitent l’interface de l’iPod seront rejetées. »

On le sait, Apple n’aime pas les photocopieuses… D’ailleurs, une autre directive interdit expressément aux développeurs de s’inspirer également de l’ensemble des magasins en ligne d’Apple.

« 10.4 : Les apps qui créent des environnements de bureau ou des écrans d’accueil alternatifs ou simulent des widgets multiapplications seront rejetées. »

Là encore, on se rappelle l’application Dashboard pour iPad, qui proposait un dock dans le style de Mac OS pour la tablette d’Apple, et que la firme a précisément rejetée pour cette raison.

« 10.6 : Apple et ses clients apprécient beaucoup les interfaces simples, raffinées, créatives et bien pensées. Elles demandent plus de travail, mais cela le mérite. Apple place la barre haut. Si votre interface utilisateur est complexe ou pas très bonne, elle pourrait être rejetée. »

Apple est pour le coup sûrement passé à côté de l’application Les Blagues ta Mère, très présente sur l’App Store français il y a quelques jours

« 15.5 : Les applications qui incluent des jeux de roulette russe seront rejetées. »

Etonnante directive, qui vient s’ajouter à d’autres obligations fort logiques de la section Violence (interdiction des applis prônant la violence envers les individus d’une certaine couleur de peau ou culture, les animaux et les enfants, notamment.)

« 18.2 : Les applications incluant du contenu généré par les utilisateurs qui est fréquemment pornographique (exemple : Chat Roulette) seront rejetées. »

Hors de l’iPhone, les exhibitionnistes !

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Par : Opera

Eric Le Bourlout