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Le pôle édition de Vivendi tâte avec précaution le terrain du numérique

Après cinq années de numérisation de ses catalogues, Vivendi Universal Publishing multiplie les essais commerciaux. Mais le groupe d’édition élabore encore sa stratégie de commercialisation, et n’est pas prêt à brader ses contenus.

En annonçant adopter le format Mobipocket, Vivendi Universal Publishing (actionnaire du groupe Tests, éditeur de 01net.) s’ouvre à la diffusion de ses contenus numériques aux assistants de poche. La filiale Edition du groupe Vivendi peut dorénavant proposer ses contenus sur Palm Pilot, Psion, et autres assistants numériques en plus des PC, en attendant une généralisation des livres électroniques. Ce choix semble s’avérer judicieux, au vu des premiers résultats d’ epocket.fr, le site de téléchargement du groupe, qui, trois semaines après son lancement officiel, comptabilise 2 000 téléchargements, dont une majorité destinés à des terminaux personnels.” Nous sommes agnostiques, résume Agnès Touraine, présidente de VUP. Notre stratégie est d’adapter nos contenus à de multiples supports de lecture. Pour cela, nous avons investi de 25 à 30 millions d’euros sur les deux dernières années pour numériser nos contenus, dont 12 uniquement pour le catalogue des éditions Larousse. “En adaptant ses capacités de production à ces nouveaux supports, VUP s’ouvre aussi à de nouveaux métiers. Les éditions Larousse, encore elles, pensent ainsi vendre, sous licence, la consultation par les entreprises de la ressource encyclopédique Kleio. “Vendre à des professionnels est un champ que nous n’avions jamais exploré”, admet un dirigeant.

Le numérique étendu à tous les domaines

Le cartable électronique, testé actuellement dans quatre collèges, est lui aussi un axe de développement pour la branche Education du groupe. Mené par Bordas et Nathan, le projet de livre électronique destiné aux élèves et aux enseignants ne sera pas commercialisé avant un ou deux ans. VUP a ainsi doté le projet d’un million d’euros de budget pour cette année, en attendant d’en considérer l’avenir plus sérieusement avec l’Education nationale, après cette phase de test.La branche Santé du groupe n’échappe pas non plus à l’effort général. Les éditions Masson, par exemple, présenteront au Salon du livre (du 16 au 20 mars) la version numérisée du Guide thérapeutique, destiné aux professionnels de la santé. Abordant 16 spécialités médicales différentes, ce service donnera accès à une base de données de 1 000 pathologies, 3 000 médicaments, et fournira un service de mise à jour directement depuis le site de l’éditeur. Seulement, ce e-guide de la thérapeutique coûtera plus cher que son ascendant papier. “Nous créons de la valeur en ajoutant des services supplémentaires. Il est donc normal que nos tarifs soient revus à la hausse”, justifie Agnès Touraine.Chez VUP, on ne semble donc pas encore décidé à profiter du passage au numérique pour baisser ses tarifs. Et ce, même si ses dirigeants concèdent que la numérisation des bases est un investissement déjà amorti par les activités traditionnelles. Selon Agnès Touraine, “il y a un grand débat sur le prix des contenus numérisés. Ce qui est clair, c’est qu’il n’y a pas de raison qu’ils soient moins chers aujourd’hui. Nous verrons par la suite, suivant l’évolution du marché et le nombre de téléchargements. Là, nous adapterons nos prix. En attendant, ils ne seront pas fixés par les constructeurs de livres électroniques, ni par les diffuseurs”.En adoptant cette politique, Vivendi Universal Publishing compte bien que son activité numérique lui rapporte entre 5 et 10 % de son chiffre d’affaires 2001.

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Frantz Grenier