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Le pli est pris !

Une étude dévoilée en septembre dernier confirme que le citoyen veut des services administratifs en ligne, et que ses craintes s’effritent : piratage des données, absence de contacts humains…

Plus de la moitié de la population française est maintenant connectée. Cela établi, annoncer que la fréquentation des sites publics se confirme prend une vraie dimension. Une étude dévoilée en septembre dernier précise même que les
trois quarts des internautes fréquentent régulièrement les sites des administrations. Un niveau supérieur à celui de la Grande-Bretagne, où 55 % d’internautes ont consulté cette année un site public, soulignent TNS Sofres et Capgemini
Consulting, auteurs de cette enquête renouvelée chaque année depuis 2001.Tous les usages interactifs qui consistent à obtenir un formulaire administratif progressent. Sûrement, mais lentement : moins de 20 % des internautes y recourent pour l’instant. En revanche, le paiement des impôts en ligne
est plébiscité par 30 % d’entre eux (ils n’étaient que 15 % en 2004).Cette étude confirme que le pli est pris. Le citoyen veut des services en ligne. Et toutes ses réticences s’effritent : ne pas avoir un contact humain, pour certaines tâches administratives simples (demandes de renseignement,
etc.), les craintes sur la sécurité des échanges ou le piratage éventuel de données… Mieux, de plus en plus de Français affirment connaître l’ensemble des démarches réalisables sur internet.Cerise sur le gâteau, 42 % estiment suffisant le nombre des services publics en ligne. Mais 46 % n’ont pas d’avis sur la question. Voilà qui tempère soudainement le sentiment de satisfecit général, si toutefois d’aucuns
s’étaient aventurés à l’esquisser.En effet, quelques mécontentements sur la qualité des sites apparaissent et, très très majoritairement, les Français ne croient pas qu’internet améliorera la qualité des services publics ! La suite est facile à deviner : le
niveau d’exigence va s’envoler. Plus on aura de services à sa disposition, plus on en réclamera, et plus on contestera leur qualité, et plus on exigera de simplicité pour y accéder et les manipuler. Et plus, et plus…Voilà le programme. Aucun DSI d’une administration, centrale ou territoriale, ne l’ignore plus. Ils ?”uvrent d’ailleurs tous en ce sens, les neufs chantiers ‘ citoyens ‘ visités par ce numéro de
01 DSI en témoignent. Sans perdre de vue qu’à la satisfaction de besoins (accélération et simplification des procédures administratives) qui sembleront vite élémentaires ?” nonobstant le travail que cela réclame
pour qu’ils soient justement perçus comme tels du côté ‘ client ‘ ?”, ne vont pas tarder à s’ajouter d’autres exigences, plus turbulentes.L’institut Médiamétrie, spécialiste de la mesure de l’audience des médias estime que déjà plus de 3 millions de ‘ créateurs ‘ de contenus s’agitent. Ceux-là ne se contentent plus de surfer. Ils partagent
des fichiers, collaborent en ligne, bloguent, s’activent sur des wikis, boostent les sites dits sociaux.Bref, ce petit monde tourbillonne allégrement dans un village baptisé pour l’instant, faute de mieux, Web 2.0. Mais leur activisme ne va pas tarder à produire quelques effets débordants. Dont l’Administration ne s’affranchira
pas.


(*) Jean-François Ruiz est directeur adjoint de la rédaction

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Jean-François Ruiz*