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La cyber-guerre économique a commencé

Aux Etats-Unis, plusieurs sites de vente en ligne ont subi des attaques en déni de service d’une violence rare. L’ampleur des assauts oriente les enquêtes vers un règlement de comptes économique entre concurrents.

Au début du mois de juin, l’éditeur d’anti-virus McAfee a découvert un virus qui est passé assez largement inaperçu. Baptisé
DDos-Boxed, ce virus est plus précisément un cheval de Troie. Il s’installe sur la machine de ses victimes à leur insu et, une fois activé,
lance des attaques en déni de service contre des sites Web.Techniquement, rien de compliqué : DDos-Boxed essaie d’ouvrir la page d’accueil des sites visés plusieurs centaines de fois par minute. Installé sur des milliers de machines, le virus peut donc générer des dizaines
de millions de requêtes en quelques secondes ; de quoi mettre à genoux le serveur Web des sociétés attaquées.Rien de nouveau sous le soleil ? Si, car en regardant plus précisément les sites visés, on trouve notamment BoxedArt.com, une entreprise de design spécialisée dans la vente de logos, pages Web prêtes à l’emploi, etc.Et en regardant la liste des autres sociétés exerçant la même activité, on s’aperçoit que toutes ont aussi été victimes d’attaques diverses et variées depuis le début de l’année. Ainsi, des dizaines de millions de
spams ont été envoyés pour dénigrer Liquid2d.com, tandis que TemplateMonster.com a aussi été touchée par des attaques en déni de service.Si ce secteur est visé, ce n’est pas pour rien : même si personne ne dispose de chiffres précis, la vente de pages Web prêtes à l’emploi est un bon business. Chaque jour, des milliers de commandes sont enregistrées.Les attaques sont d’ailleurs à la hauteur de l’enjeu : DesignGalaxy.net, une autre victime (dont le site est d’ailleurs toujours KO), a affirmé que l’attaque avait atteint 2,6 Gbit/s, soit
l’équivalent de quelque 20 Go de données transmis en une minute !Impossible, bien sûr, de tirer aujourd’hui une conclusion. L’affaire a été confiée au FBI. Qu’en déduiront les enquêteurs ? Qu’une société a voulu éliminer des compétiteurs trop embêtants ? Que
certains sites ont voulu faire parler d’eux à peu de frais ? A voir.Reste que le modèle de la cyber-guerre avec attaques par déni de service, spam, virus, et autres ‘ joyeusetés ‘ a été mis en pratique. Quelles seront les prochaines victimes ?Sur cette note enthousiaste, je vous souhaite de bonne vacances et vous donne rendez-vous le 2 septembre pour une nouvelle chronique.* Rédacteur en chef délégué de L’0rdinateur Individuel

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Alain Steinmann*