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Jim Jagielski, vice-président de l’Apache Software Foundation : ” Apache évoluera vers un serveur généraliste extensible “

Décision Micro & Réseaux : Quelles sont les principales nouveautés apportées par la version 2. 0 du serveur Apache, comparativement à la version 1. 3 ?…


Décision Micro & Réseaux : Quelles sont les principales nouveautés apportées par la version 2. 0 du serveur Apache, comparativement à la version 1. 3 ?
Jim Jagielski : Le principal apport d’Apache 2. 0 est l’utilisation de threads, au lieu des processus qui sont plus gourmands en mémoire et plus lents. Avec ces mécanismes, le nombre de requêtes traitées est multiplié par deux. Cependant, tous les modules externes (SSL, module Perl, etc. ) devront être compatibles avec cette version, qui fait plus appel au traitement en parallèle. La fonction de filtrage est également importante. Similaire à la fonction ” pipe ” sous Unix, elle permet enfin de passer des informations directement entre les modules. Par exemple, une requête peut passer par le module SSL avant d’être envoyée, sans modification, au moteur PHP, et de revenir. Pour finaliser cette version, nous avons passé deux jours, la veille de l’ApacheCon, dans des locaux d’Apple. C’est l’un des rares moments où les membres de l’Apache Software Foundation sont réunis dans une même salle en séance plénière.Quelles seront les prochaines évolutions du serveur Apache ?Notre prochain objectif est de réduire la taille du noyau à sa plus simple expression, et ce, dans le but de faire évoluer Apache vers un serveur généraliste performant et extensible. Les fonctions dédiées [HTTP, SMTP, etc. , Ndlr] seront, quant à elles, apportées par des modules externes. Mais pour que cela fonctionne, il nous faudra améliorer le parallélisme ou la gestion de la mémoire, entre autres. Cependant, nous ne développerons pas de micronoyau d’Apache, ni de version pour des systèmes embarqués, car ce serait au détriment des performances.Comment l’Apache Software Foundation est-elle financée ?Les bénéfices des deux conférences annuelles ApacheCon [une aux États-Unis et l’autre en Europe, Ndlr] représentent 70 % de notre budget de fonctionnement, tandis que le reste provient de dons d’entreprises commerciales. Lors de notre dernière réunion, l’Apache Software Foundation disposait de 110 000 dollars (122 045 euros) environ. Les dépenses se limitent principalement au financement de quelques projets et aux frais légaux. En effet, tous nos mem-bres sont bénévoles et, pour la plupart, salariés chez des éditeurs qui développent des solutions autour d’Apache [Zend développe un logiciel de cache pour les commandes PHP, par exemple, Ndlr].Vous évoquiez le concours d’Apple, d’IBM ou d’Oracle. Mais ils intègrent le serveur Apache dans leurs offres, sans partager le code source avec le reste de la communauté, ni reverser des royalties. N’est-ce pas contraire à l’esprit de l’Open Source ?Le serveur Apache, comme tous les projets de l’ASF, est protégé par la licence Apache. Elle est bien différente de GPL [General Public License, Ndlr] utilisée par Linux, car elle autorise l’intégration du code source du serveur Apache dans des produits commerciaux, sans que les éditeurs aient l’obligation de fournir le code source du produit final. Ainsi, Apache est le serveur web fourni en standard avec la base de données Oracle, tandis qu’IBM a décidé d’abandonner purement et simplement le développement de son propre serveur web en adoptant Apache à la place. Sous GPL, IBM aurait été obligé de proposer l’ensemble de WebSphere en open source, ce qui est encore impossible. Avec cette licence plus ouverte, le but de l’ASF est d’étendre au maxi-mum l’utilisation d’Apache, qui reste encore aujourd’hui le premier serveur web sur Internet, selon Netcraft [59 % environ, contre 21,4 % pour IIS de Microsoft, Ndlr].

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Par notre correspondant à San Jose, Jean-Baptiste Su