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Jacques Fuss (HUG) : ‘ L’optimisation des ressources humaines est au centre de nos préoccupations ‘

Dossier médical unique, planification sous contrainte… Jacques Fuss replace le patient au centre du système d’information hospitalier. Au-delà des discours convenus.

Jacques Fuss, 53 ans, a effectué la totalité de sa carrière dans l’informatique hospitalière. Il a été successivement responsable de système au Centre régional d’informatique hospitalière (CRIH) au CHU de Strasbourg, responsable
du CRIH d’Alsace, directeur adjoint du CRIH de Haute-Normandie et, de 1996 à début 2001, directeur de l’informatique du CHU Rouen.Sitôt arrivé aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) en février 2001, Jacques Fuss a co-défini un plan stratégique du système d’information pour la période 2002-2006. Baptisé Stratis, ce plan quadriennal définit cinq grandes
priorités, dont la rénovation du socle technique, la consolidation des applications de gestion autour du progiciel de gestion intégré Qualiac, et le dossier patient intégré.01 Informatique : L’optimisation du parcours patient représente l’un de vos chantiers actuels. Comment procédez-vous ?Jacques Fuss : Aujourd’hui, près de 50 % des rendez-vous planifiés ne sont pas honorés en temps et en heure. Avec le moteur de planification Opti-Time de Delia Systems, actuellement en phase pilote,
nous espérons ramener ce taux à 15 %. Les secrétariats médicaux n’auront plus à rappeler ‘ manuellement ‘ les intervenants : le système se chargera de réaffecter automatiquement les ressources, tant humaines que
matérielles (laboratoire, lits, etc.).Cette optimisation a-t-elle des incidences financières ?En Suisse, compte tenu du niveau élevé des salaires, les ressources humaines représentent, pour les HUG, 82 % des coûts, contre 65 à 70 % pour les hôpitaux français. Leur optimisation est, plus qu’ailleurs, le nerf de la
guerre.Et le dossier patient unique, où en est-il ?Le dossier patient intégré (DPI) a été initié aux HUG il y a plus de vingt-cinq ans. Une refonte technologique et architecturale, basée autour des technologies Web et de la gestion des flux de données, a démarré il y a six ans. Elle
se poursuit sur le modèle HL7-RIM3 [standard de référence dans le monde de la santé, NDLR]. Le DPI recueille l’ensemble des données médicales : diagnostics, résultats d’analyses, images… Une carte à puce sécurisée
permet d’y accéder. Le niveau d’information diffère en fonction du profil utilisateur ?” infirmière ou médecin.Rappelez-nous l’état de santé de l’informatique des HUG à votre arrivée.Les HUG sont nés de la fusion de trois établissements hospitaliers et autant de systèmes d’information. Historiquement, les développements étaient conçus en spécifique, dans un environnement Unix et terminaux X. Dès 2001, un
important chantier de rénovation et de stabilisation du socle technique a été entrepris. Un framework J2EE ?” Java de Borland ?” a permis d’encapsuler les compétences métier, héritées des anciens systèmes,
tout en intégrant de nouveaux composants. Nous nous sommes appuyés sur les compétences Java du Centre des technologies de l’information (CTI) de Genève, regroupant 400 informaticiens en support des services administratifs du canton.Comment introduisez-vous la mobilité dans l’hôpital ?Elle n’a de sens que si elle repose sur de l’information temps réel. De même, il faut se méfier de la technologie gadget. Nous avons préféré nous doter d’ordinateurs portables plutôt que de Tablet PC ou de PDA. Des applications
lourdes comme le DPI nécessitent un bon confort visuel et un vrai clavier. Ces portables sont montés sur des chariots munis de liaisons sans fil.

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Xavier Biseul