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Google tenté par l’aventure du Nasdaq

La star des moteurs de recherche veut s’introduire en Bourse d’ici à la fin de l’année. Prudents, les analystes valorisent la société à 250 millions de dollars.

Les bonnes vibrations se font rares dans la Silicon Valley. Aussi, les ” sismologues ” de Wall Street, ont reçu cinq sur cinq l’annonce de Google. Le moteur de recherche le plus prisé des internautes (100 millions d’utilisateurs), envisage de procéder à une IPO (Initial Public Offering, introduction en Bourse). Sergey Brin, cofondateur avec Larry Page de la jeune pousse, l’a clairement dit au Sunday Business : “ Il y a de fortes chances pour que nous nous introduisions en Bourse d’ici à la fin de l’année “.

Cinq fois son chiffre d’affaires

Sergey Brin, le jeune PDG de Google, n’a livré aucune autre précision à notre confrère britannique, sûr de son petit effet. C’est la première fois que la société basée à Mountain View (Californie) confirme l’éventualité d’une IPO, et cette annonce s’est transformée en rayon de soleil dans un secteur plombé par l’e-krach. L’ex-moteur de recherche vedette Alta- vista a annoncé en début d’année le report de son projet d’introduction en Bourse, qui devait lui permettre de lever 281 millions de dollars (330 millions d’euros). Les moteurs concurrents, déjà cotés au Nasdaq (Inktomi, Askjeeves, Looksmart, etc.), ont vu leurs actions fondre comme neige au soleil. Aussi, certains analystes estiment la valorisation de Google à seulement 250 millions de dollars, alors qu’au plus fort de la folie dot-com, d’autres fantasmaient sur 3 milliards de dollars !Si l’on se réfère aux rares chiffres qui ont pu filtrer sur l’activité de la société, l’estimation est raisonnable : 250 millions de dollars, c’est cinq fois le chiffre d’affaires supposé de Google, qui vit essentiellement de la revente de sa technologie à d’autres dot-com. C’est aussi dix fois ce qu’ont investi ses principaux actionnaires en 1999 : Kleiner Perkins Caufield & Byers et Sequoia Capital avaient alors injecté 25 millions de dollars. Depuis, Google aurait levé 75 millions de dollars supplémentaires, dans la foulée de la nomination d’Eric Schmidt (ex-patron de Novell) au poste de président, recruté pour préparer l’introduction en Bourse…Aujourd’hui, le projet d’introduction sur le Nasdaq serait assez avancé. Google travaillerait avec trois banques : Goldman Sachs, Morgan Stanley et Deutsche Bank. Du cash, Google en a un besoin pressant en dépit de son incroyable succès. Choisi comme outil de recherche privilégié par Yahoo, Vizzavi et une centaine dautres clients pour sa rapidité et sa pertinence, le moteur de Sergey et Larry est très gourmand en informatique : pour sillonner et mettre à jour une base de données estimée à 1,2 milliard de pages web (la plus importante de tous les moteurs), Google fait tourner 6 000 serveurs à 5 000 dollars pièce minimum (soit un investissement de 30 millions de dollars sans les frais de maintenance). Sergey Brin assure de son côté que son bébé sera profitable dès le troisième trimestre 2001.

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Jean-Christophe Féraud