” Une révolution dans l’édition, plus profonde que quoi que ce soit d’autre depuis la presse à imprimer. Les bloggers pourraient être aux mots ce que Napster a été à la musique. Sauf que, cette fois, ça marche vraiment. “Diantre ! Quel enthousiasme ! Pioché dans Wired, cet acte de foi résume bien ce que je lis ces derniers temps au sujet des Web logs : tremblez Bourgeois et Nantis de l’information, la Jeune Garde arrive. Certes. Mais qu’est-ce qu’un blog, au juste ?Le Web log, blog en abrégé, est, à l’origine, une page Web mise à jour régulièrement et composée de liens accompagnés de commentaires. Un journal sur le Web, en quelque sorte. TechWeb ajoute “Les Web logs sont devenus une nouvelle forme d’expression artistique, permettant à quiconque de créer un catalogue interactif de ce qui le fascine.” Re-diantre ! Le blogger est l’outil de création et de gestion des blogs.Les Web logs seraient nés en 1997, ou en 1994, ou avant encore, on ne sait pas. En 1999, un pionnier en recensait 23, tout juste. En 2002, plus personne n’est en mesure de les dénombrer. Leur champ thématique est à la mesure de la curiosité humaine.Certains blogs sont de véritables merveilles. D’autres, nombreux, de maladives incarnations du néant. Et le très sérieux Washington Post (ce n’est pas le premier journal à faire ainsi), vient très sérieusement d’intégrer des Web logs indépendants dans ses fils d’actualité.Consécration ? Mais pourquoi si tard ? Pourquoi maintenant ?Usenet, incapable d’absorber les nouvelles générations d’utilisateurs moins policés que leurs aînés, est en ruine. Les sites Web de particuliers, d’entretien difficile, sont en déroute. Les forums Web sont soit censurés, soit des cours de récréation où personne ne peut faire entendre sa voix. Alors le blog apparaît comme un lieu idéal d’où commenter le monde. Mélange de journal intime et de chronique, la subjectivité y prime, et n’est jamais honteuse.Au contraire, totalement revendiquée, elle doit constituer l’un des intérêts de la chose, sur le mode du “Moi, Ma vie, Mon Web log “. L’auteur de blog se raconte, ou commente ce que d’autres produisent. Comme le remarque Rebecca Blood, dans son histoire des blogs, ce commentaire est souvent sarcastique ou humoristique. Bref, le Web log n’a rien à voir avec la production d’information. Il constitue bien plutôt un relais critique, un crible où un individu délivre sa lecture du monde, en s’appuyant sur ce qu’il récolte au cours de ses navigations.Confortablement installé sur sa page, l’auteur de blog écrit en indépendant, il n’est pas soupçonné d’accointances suspectes avec la publicité et les annonceurs, comme le sont tous ceux qui écrivent aujourd’hui dans la presse dite commerciale, celle qui n’a justement plus bonne presse. D’ailleurs, ce n’est pas un journaliste, mais un honnête homme, qui, à ce titre, a tout à fait le droit d’être totalement subjectif ou de parti pris.Il n’est en rien tenu de respecter le mythe de la sacro-sainte objectivité de l’information. Et même s’il est journaliste (beaucoup de journalistes tiennent des blogs), il s’exprime sur SON blog, un média qui n’appartient qu’à lui, totalement indépendant de toute pression. Totalement indépendant, à vrai dire, de tout.Car, au bout du compte, les Web logs pris tous ensemble dessinent un drôle de dialogue. Un forum où l’on s’adresse aux autres en restant chez soi, à l’intérieur d’une frontière bien marquée. Un espace où l’on se parle à soi-même, en invitant les autres à écouter, mais pas à s’exprimer : si ça ne te plaît pas, va le dire sur ton blog.Et, parfois, on se répond, comme ça, on débat, entre blogs, chacun dans son coin. C’est une conception privée de la communauté, qui montre peut-être que l’utopie des communautés virtuelles a pris un coup de vieux.Pour plus d’information
Une explication en français de ce que sont les blogs.
Larticle de ” Wired “.
Histoire des blogs en anglais.
Une liste de blogs.
Les outils pour faire son blog.Prochaine chronique le jeudi 4 juillet
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