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Faute d’applications clientes, le service se concentre sur le serveur

Les entreprises retiennent Linux pour sa fiabilité. Mais le peu d’applications fonctionnant sur cette plate-forme freine encore son déploiement.

Si le prix réduit, voire la gratuité, de Linux n’est pas un facteur insignifiant, il n’arrive pourtant qu’en troisième ou quatrième position dans les raisons qui poussent les entreprises à adopter cette plate-forme. C’est d’abord le critère de la fiabilité qui motive ce choix, suivie généralement de l’ouverture de la plate-forme aux standards et l’accès au code source qui permet d’adapter les programmes existants aux besoins des entreprises. Vient ensuite la richesse des services (pilotes, fonctions réseau et système, etc. ). “Pour un grand compte, le prix d’un système d’exploitation est négligeable dans le budget total de son système informatique, souligne Farzad Farid, ingénieur informatique d’Alcôve, société d’expertise des logiciels libres. Or, la plupart de nos clients sont des grands comptes qui misent avant tout sur la fiabilité de Linux et savent très bien que derrière la gratuité du système d’exploitation, les coûts liés aux services et à l’assistance sont aussi élevés que pour n’importe quelle autre plate-forme.”

La bureautique reste la chasse gardée de Microsoft

Comme le soulignent la plupart des experts et sociétés de conseil spécialisées dans le domaine du logiciel libre, Linux reste cantonné aux services de bas niveau (réseau, système, etc. ), faute d’applications professionnelles adaptées aux besoins des entreprises. “Il existe des bouts de programmes, mais ils ne constituent pas des solutions en soi. Aujourd’hui, beaucoup de gens se focalisent sur les services autour de Linux, alors que le vrai problème est l’absence d’applications “, souligne Jean-No’l de Galzain, PDG de Aurora, société de services spécialisée dans les logiciels libres, qui revoit sa stratégie en créant un département R&D afin de concevoir et de commercialiser des applications pour Linux dès cette année. Résultat, Linux est absent du poste client et notamment de la bureautique qui reste la chasse gardée de Microsoft. À l’absence d’applications, il faut ajouter un frein qui n’est pas fondé sur des raisons techniques, mais plutôt psychologiques, comme le reconna”t Jean-Marc Isola, directeur du service Opération Center VPN d’ISDNet : “Le fait que Linux soit gratuit freine certains de nos clients, notamment pour les applications de sécurité. La moitié de nos serveurs d’hébergement reposent sur Linux et j’ai beau savoir que la solution de coupe-feu de Linux est fiable, que la gratuité et l’accès au code ne la rendent pas plus vulnérable, j’ai opté pour des produits commerciaux dont le code source n’est pas dévoilé.”

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MV