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Esterel reçoit 12 millions d’euros de CDC Innovation  et de Galileo

Ce nouveau tour de table confirme la tendance selon laquelle les capital-risqueurs français ne misent plus aujourd’hui que sur des start-up à forte dimension technologique.

Aux lendemains du dégonflement de la bulle financière, les capital-risqueurs se méfient des pure
players (les sociétés qui n’existent que sur Internet). Ils leur préfèrent les entreprises à caractère innovant comme Netonomy, Jobpartners ou, tout dernièrement, Esterel Technologies, qui vient de lever 12 millions d’euros (environ 78,7 millions de francs). Elle fournit des outils dédiés au développement de technologies embarquées. Ses grands clients sont, entre autres, Dassault, Peugeot ou encore Thales.

Des investissements pas toujours gagnants

CDC Innovation, qui vient d’y injecter 2,5 millions d’euros, reflète bien la tendance ” techno ” du capital-risque d’après krach, même si le fonds a toujours eu pour vocation d’investir, assez en amont, dans les sociétés de haute technologie.CDC Innovation Partners possède ainsi des participations dans Integra, Netgem, même s’il compte également dans son panier quelques dotcoms, comme le portail pour enfants et adolescents Kazibao (lequel vient de fusionner avec la marque de vêtement Orchestra) et la place de marché Doubletrade.Stéphane Boudon, directeur associé chez CDC Innovation Partners, explique : “Si nous n’avons investi que peu d’argent dans les start-up, ce n’est pas parce que nous avons eu plus de flair que les autres, mais tout simplement, parce que nous n’avons pas vocation à faire autre chose qu’investir dans l’innovation technologique. L’épiphénomène de l’année dernière nous a quelque peu amenés à dévier de la stricte ligne technologique. Mais c’est elle qui a toujours concentré le gros de nos investissements.”Même écho chez Galileo Partners, leader de ce deuxième tour d’Esterel Technologies, avec 6 millions d’euros investis : “Nous avons toujours financé de la technologie. L’arrivée d’Internet nous a amenés à nous intéresser à d’autres modèles, comme la distribution et le contenu. Nous avons eu de la chance avec Alapage et Aufeminin.com “, détaille Bernard Maître, associé de Galileo Partners.Par contre, l’achat groupé et la vente de jouets n’ont pas réussi au capital-risqueur, puisque Clust et Abcool ont dû déposer le bilan.Aujourd’hui, Galileo Partners concentre de nouveau toute son attention sur les entreprises innovantes. Pourtant, focaliser tous ses espoirs sur la technologie n’assure en rien l’obtention du Graal.

Investir dès le premier tour de table

Loin d’être omniscients, les investisseurs peuvent miser sur la mauvaise start-up. Ces derniers prennent d’autant plus de risques que pour multiplier leurs bénéfices, ils se doivent d’investir dès le premier tour de piste.” CDC Innovation Partners, comme Galileo Partners, s’intéressait à Esterel alors que le projet était encore développé au sein des murs de l’Inria [Institut national de recherche en informatique et en automatique, ndlr]. Ils nous ont suivis lorsque l’activité commerciale a été reprise par la SSII Simulog. Puis à nouveau quand nous avons essaimé pour fonder Esterel Technologies “, se souvient le président de l’entreprise, Eric Bantégnie.En somme, miser sur une technologie paraît aujourd’hui moins risqué que miser sur un modèle d’affaires. La reconnaissance vocale, le protocole Bluetooth, voire lordinateur quantique et moléculaire, figurent parmi les innovations gagnantes de demain, selon Stéphane Boudon.

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Hélène Puel