Pour contrer les effets de la foudre, les entreprises et les villes s’équipent de paratonnerres. Mais ceux-ci ne sont pas suffisamment efficaces, en particulier en termes de prévision. Les responsables des villes et des régions sont donc obligés de recourir à des services météo qui reviennent, en moyenne, à 80 000 francs par an pour un service d’alerte permanente. Néanmoins, le problème reste entier car ces derniers sont incapables de détecter, de façon précise, où va tomber la foudre.Une situation qui a mis la puce à l’oreille de la société Electronique 2001 SA, considérée comme le leader français dans le domaine de la détection d’orages et de la protection active contre la foudre. Aujourd’hui, elle propose d’installer des capteurs capables de déceler, de façon préventive, les éclairs. “Détecter la foudre ne consiste pas uniquement à réaliser une prévision météorologique, mais plutôt à mesurer l’activité électrique des nuages, qui indique le niveau de risque d’apparition de la foudre, et à localiser de façon précise les points d’impact de celle-ci au sol”, explique Robert Moutier, président du directoire d’Electronique 2001 SA (9 millions de francs de chiffre d’affaires) qui a décidé de monter le projet de recherche européen, Eurêka-Previstorm.Ce projet consiste à développer une nouvelle architecture pour gérer la prévention de la foudre, dont le principe est basé sur des capteurs électrostatiques et électromagnétiques, ainsi que sur un logiciel de supervision des installa- tions associé à une cartographie numérique. Du coup le logiciel, développé sous Windows 2000, sera en mesure de détecter par avance les éclairs, localiser sur une carte les futurs impacts de la foudre, et les prédire environ vingt minutes avant les faits grâce à une télétransmission sur simple ligne téléphonique numérique. Le logiciel de développement, Labwindows, permettra de traiter les images, les écrans et les phénomènes en temps réel.Pour mener ce projet à bien, Electronique 2001 SA s’est associée avec une société espagnole leader sur son marché, Dena Desarrollos, qui fabrique non pas des capteurs de foudre, mais des systèmes complets de protection contre la foudre. “Nous sommes deux sociétés complémentaires, de nationalités différentes. Nous fournissons les capteurs pour la prévention des éclairs et Dena Desarrollos va, dans son laboratoire qui simule la foudre, pouvoir tester ces capteurs puis équiper la ville de Barcelone, pour finalement réaliser un système complet de gestion et de prévision de la foudre”, explique Robert Moutier. Pourquoi Barcelone ? “Cette ville est très fréquemment foudroyée pour des raisons micro-climatiques, car elle est située dans une zone côtière entourée de montagnes. En outre, elle n’est pas couverte par un réseau météorologique dédié”, poursuit Robert Moutier.Modeste, l’enveloppe financière globale du projet est arrêtée à la somme de 800 000 francs. Chaque société finance sa partie du projet, à savoir 66 % pour l’Espagne et 34 % pour la France. Les capteurs Previstorm coûtant environ 60 000 francs pièce, les deux sociétés espèrent pouvoir équiper une ville pour 800 000 francs en moyenne. Il ne reste plus qu’à attendre que les capteurs soient définitivement opérationnels, d’ici fin 2001. Pour le tandem franco-espagnol, le test de Barcelone, en grandeur réelle, sera alors le véritable baptême du feu.
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