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Demain : des quanta au travail

Alice, Bob et Eve. Ainsi sont traditionnellement nommés les trois protagonistes de la longue histoire des codes secrets. Dernier épisode : l’échange quantique de clé, ou comment Eve, l’espion, perd la partie.

Pour communiquer loin des oreilles indiscrètes d’Eve, Alice et Bob veulent crypter leurs messages. Pour cela, ils ont besoin d’une clé qu’eux seuls connaîtront. Pour éviter qu’elle ne tombe entre les mains d’Eve, Alice décide de la construire au fur et à mesure qu’elle l’enverra à Bob. Elle recourt à une suite de photons pour la coder. Ces particules de lumière sont à la fois muettes comme des tombes et bavardes comme des mouchards. Si Eve intercepte l’un d’eux, elle ne peut pas être sûre du résultat qu’elle obtiendra. Car les photons sont tels que l’utilisation d’un mauvais détecteur donne un résultat faux dans 50 % des cas. Le même problème se pose à Bob qui utilise au hasard l’un ou l’autre de ses deux détecteurs. Mais il peut, sans prendre de précaution, passer un coup de fil ou envoyer un e-mail à Alice pour lui demander dans quels cas il a utilisé le bon détecteur (cette information, si elle est interceptée par Eve, ne lui serait d’aucune utilité). Bob élimine alors toutes les valeurs lues avec le mauvais détecteur. Les bits restants constituent la clé dont une partie est sacrifiée pour être comparée. S’il y a des différences, c’est que l’état des photons a été modifié, preuve de l’espionnage tenté par Eve. Sinon, le tour est joué et la clé peut servir à Bob et Alice pour communiquer dans le plus strict secret.(*) Institut d’optique théorique et appliquée d’Orsay.

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Perrine Vennetier