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Coup de froid sur les hot spots

Il y a un an, la fièvre des bornes d’accès Wi-Fi gagnait l’Europe. Aujourd’hui, plusieurs experts prévoient que le marché sera décevant.

Coup sur coup, le Forrester Research Institute et le Gartner Dataquest Group annoncent des lendemains qui vont déchanter pour les réseaux radio publics (hotspots). C’était
pourtant l’euphorie il y a tout juste un an : les experts prédisaient alors un raz-de-marée, dont la téléphonie 3G serait la première à faire les frais. En douze mois, drôle de retournement de situation. Ainsi, l’opérateur Mobile
One (Singapour), qui avait fortement investi dans la technologie Wi-Fi l’an passé, a décidé de tout arrêter pour se concentrer sur la 3G.

Un nombre insuffisant d’utilisateurs

Les analystes de Forrester et de Gartner jugent que les réseaux radio publics constitueront le prochain grand ‘ flop ‘ des télécoms. A croire que personne n’a tiré la leçon du gonflement et de
l’éclatement de la bulle internet, déclare en substance Lars Godell du Forrester.D’après lui, la principale cause de cet échec viendra du nombre insuffisant d’utilisateurs, qu’il estime à seulement 7,7 millions en Europe, en 2008, où l’on ne comptabilisera que 53 millions de PC
portables, contre 286 millions d’équipements Bluetooth (surtout des téléphones et des assistants numériques).En fait, le gros des ventes d’équipements Wi-Fi s’adresse aux particuliers et aux très petites entreprises. Analyse partagée par IDC, qui considère que 65 % des possesseurs de PC équipés de Wi-Fi les utilisent chez
eux, contre 52 % au travail. Par ailleurs, Gartner met l’accent sur le trop faible nombre de réseaux radio pour offrir une couverture efficace. De plus, 91 % des utilisateurs qui se sont connectés l’ont fait occasionnellement
pour ‘ voir ‘, et non régulièrement. Enfin, planent de grosses inquiétudes sur la confidentialité des échanges et des incertitudes sur les accords d’itinérance (roaming) entre les
acteurs.Pour sa part, le cabinet Baskerville constate que, depuis un an, l’on a vu arriver une quarantaine d’opérateurs dans une vingtaine de pays. Cependant, il leur
reproche de pratiquer des tarifs trop élevés et de ne pas favoriser le passage du prépayé à l’abonnement.Plutôt que de prédire tantôt son succès et tantôt son échec, pourquoi ne pas laisser à ce nouveau marché le temps de se chercher, et aux acteurs celui de se mettre en place ?

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Jean-Pierre Soulès