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Comment concilier emploi passionnant et qualité de vie

Les jeunes diplômés savent qu’ils seront embauchés. Alors, ils font leur choix. Un employeur qui propose un métier passionnant, pour des horaires raisonnables et à l’endroit qu’ils désirent, aura toute leur attention.

Nombreux sont les étudiants déjà préembauchés au moment de leur stage de fin d’études, voire qui entrent directement en CDI sans stage. Le marché leur est plus que favorable, et ils le savent. Du DUT au DESS en passant par l’ingénieur diplômé, ils ne doutent pas d’être recrutés.
Aucune raison donc, pour eux, d’avoir peur de leur premier emploi. Ils savent qu’ils ont le droit à l’erreur. Si l’entreprise ne répond pas à leurs envies, il leur suffit d’en choisir une autre. “L’esprit de tous les étudiants est le même : trouver un tremplin de départ. Pas forcément le poste définitif, assure Taousik M’Raihi, étudiant en DESS client-serveur à Aix-en-Provence. Les jeunes diplômés sélectionnent leur futur employeur en fonction de leurs critères, et non des offres du marché. Et, la plupart du temps, ils finissent par obtenir ce qu’ils veulent.”


“Plus qu’un choix de travail, c’est un choix de vie”, assène ainsi Antoine Fournier, étudiant à l’Enst Paris. Les diplômés 2000 veulent d’abord s’épanouir dans leur métier. Et ils attendent de leur employeur qu’il leur donne les moyens d’y parvenir. Passionnée d’aéronautique, Karine Der Stépanian, en IUP Miage à Aix, cherche en priorité dans ce milieu. Tout en gardant bien présent à l’esprit qu’elle aimerait avoir rapidement des responsabilités – donc, entrer tout de suite dans une petite société ou intégrer une plus grande après un DESS. “Je ne sais pas exactement quel métier je vais exercer, avoue, quant à elle, Patricia Plichon, en stage de fin d’études de l’Eisti chez ADP GSI. Mais j’aimerais beaucoup prendre en charge un projet d’intelligence artificielle. Je vais tenter d’arriver à un poste de supervision de projet, où je choisirai parmi des projets de chercheurs. Car, pour travailler directement en recherche et développement, il m’aurait fallu un cursus universitaire.”

Gérer son temps
Le premier emploi représente aussi pour eux l’occasion de multiplier leurs compétences, de compléter leur formation scolaire par une expérience de terrain, de se faire les dents sur différentes technologies et divers environnements. “J’aimerais être architecte réseaux, explique ainsi Hélène Cornillon, qui termine un mastère en ingénierie et management des réseaux et télécommunications à l’INT. Mais je commence par un poste en hot line pour Arche, une division de Siemens. Je vais travailler sur différents domaines – la commutation aussi bien que la transmission, IP aussi bien qu’ATM et Token Ring, etc. Je vais expérimenter le terrain. Et quand je devrai proposer des solutions aux clients, je saurai de quoi je parle.”

Enfin, les jeunes diplômés n’oublient pas non plus leur future qualité de vie. Loin de là. Gilles Colombari étudie en IUP Miage à Aix-en-Provence et habite Aubagne. Pour ne pas quitter les cigales, il postule tout simplement dans des firmes qui travaillent avec Gemplus, installé dans l’agglomération. Arnaud Barel, en troisième année de l’Eisti et déjà en CDI, a trouvé l’entreprise idéale qui le ramène dans sa région Poitou-Charentes, comme il le souhaitait. Et lorsqu’il a reçu un premier contrat de la SSII Etic, son employeur, qui précisait “zone d’activité Ile-de-France”, Arnaud n’a pas hésité à le renvoyer immédiatement pour rectification. “Ils proposent des formations régulières et appliquent les 35 heures.” Ce dernier critère est très généralement apprécié, même si les étudiants n’osent pas forcément l’évoquer en entretien. Pourtant, pour certains, comme Matthias Timmerman, en fin d’études Supinfocom, spécialisation multimédia, et qui souhaite être Web designer, “c’est la souplesse dans le temps de travail qui importe. Je veux bien travailler jusqu’à vingt-deux heures, puis me lever à six heures s’il le faut. Mais à condition de pouvoir partir à treize heures un jour où il y a moins d’urgence, par exemple.” Un métier motivant, oui. Mais pas à n’importe quel prix.

“Tant que l’on rencontre de la chaleur et des qualités humaines, c’est l’essentiel”, insiste même Matthias Timmerman. Car les jeunes diplômés veulent aussi trouver une certaine qualité de vie au bureau. De la motivation, une bonne ambiance de travail, une équipe soudée, du contact… Antoine Fournier, de l’Enst, n’en démord pas : “Je ne me déciderai pas tant que je n’aurai pas vu mon futur supérieur hiérarchique.” Pas question de côtoyer chaque jour quelqu’un avec qui l’on ne s’entend pas.
Mais personne ne parle de salaire ? Eh bien, non ! Parce que cela tombe sous le sens. Même s’ils ne sont pas tous assoiffés d’argent, inutile de proposer à ces jeunes gens une rémunération inférieure au marché. La discussion s’interromprait rapidement

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Emmanuelle Delsol