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Cisco branche sur Internet la radiocommunication privée

Les réseaux utilisés dans la sécurité, les urgences ou les transports ayant du mal à communiquer entre eux, Cisco veut les relier via des passerelles IP.

Univers autonomes, les réseaux mobiles PMR (Private Mobile Radio) assurent d’innombrables missions stratégiques au quotidien. Ils équipent la police, les pompiers, l’armée, les ambulances, les
services urbains, les personnels d’aéroport, le monde du transport, les sites industriels, la grande distribution, etc.Ces systèmes, indépendants des infrastructures publiques de type GSM, sont très efficaces quand il s’agit de maintenir le contact dans un groupe fermé d’utilisateurs, mais ils pâtissent souvent de leur fermeture lors
d’opérations associant des professionnels de différents secteurs qui utilisent des équipements hétérogènes.

Une communication difficile

Difficile, en effet, de faire communiquer, à la volée, un pompier qui intervient en urgence sur un site industriel, équipé d’un téléphone UHF, avec les techniciens de maintenance munis de terminaux VHF. A moins d’imposer à
tous un mode de communication unique en partage de ressources, comme ADP sur ses plates?”formes aéroportuaires, ou le ministère de l’Intérieur, avec le réseau policier Acropole et son extension Antares, dédiée aux services de
secours.Ces professionnels demeurent donc souvent sourds entre eux.
‘ Il existe des passerelles dédiées, mais cela reste des solutions ponctuelles, dont l’interopérabilité n’est assurée qu’au niveau
radio, ou qui imposent de coûteuses adaptations ‘,
assure?”t?”on chez Cisco Systems. L’équipementier propose plutôt de faire dialoguer ces réseaux radio disparates via un système de collaboration à base de
voix sur IP, baptisé Ipics (Internet Protocol Interoperability and Collaboration System).On crée alors, par simple glisser?”déposer, des communautés virtuelles d’usagers communiquant entre eux indépendamment des technologies réseaux. Cette proposition englobe les mobiles push to talk (ou
talkies?”walkies) de la PMR, mais aussi les téléphones IP (de Cisco), les soft phones, les téléphones GSM, satellites et RTC, et même les combinés Wi?”Fi.

Huit expérimentations en cours

Une intégration qui impose toutefois des adaptations. Les réseaux PMR fonctionnent généralement en mode semi?”duplex ?” les interlocuteurs dialoguent en alternance ?” incompatible avec le téléphone classique.
Une reconfiguration logicielle des téléphones IP de Cisco permet de prendre ou de libérer le canal radio via une touche, comme le ferait un terminal semi?”duplex.Un autre logiciel spécifique sur PC gère plusieurs communications semi?”duplex à la fois sur différents canaux. Quant aux téléphones classiques, un serveur vocal interactif les intègre au dispositif. Huit expérimentations
d’Ipics ont lieu dans le monde, dont une à la mairie d’Honolulu, capitale des Hawaii, et une autre à l’aéroport Schiphol d’Amsterdam.Cisco engage la phase de commercialisation et prépare le futur d’Ipics. Au?”delà de l’interopérabilité vocale, il entend faire collaborer les utilisateurs des réseaux PMR, téléphoniques et Internet dans des
applications mariant voix?”données?”images et informations techniques (capteurs d’alarmes et RFID), le tout couplé à de la géolocalisation.Et pour convaincre, il a notamment montré à Schiphol comment un message texte saisi par une messagerie instantanée était diffusé vers un talkie?”walkie grâce à de la synthèse vocale.

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Jean-Pierre Belttner