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Test du MacBook Pro 13″ M1 : Apple Silicon met une fessée aux puces Intel et promet un futur radieux

Inchangé en apparence, le nouveau MacBook Pro 13 pouces est le premier à embarquer une puce Apple Silicon et cela change tout au quotidien, en matière de puissance, d’autonomie et de silence.

L'avis de 01net.com

Apple MacBook Pro 13 pouces 2020 M1 16 Go

Les plus

  • + Les performances de la puce Apple M1
  • + L'excellent travail de Rosetta 2 en coulisse
  • + L’autonomie impressionnante
  • + Le design et la finition
  • + La dalle encore plus incroyable

Les moins

  • - Quelques lenteurs et ratés avec des applications Intel
  • - Seulement deux ports USB-C

Performances

5 / 5

Mobilité

4.5 / 5

Affichage

3 / 5

Autonomie

5 / 5

Appréciation générale

4.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 17/11/2020

Voir le verdict

Fiche technique

Apple MacBook Pro 13 pouces 2020 M1 16 Go

Processeur Apple M1
Mémoire vive 16 Go
Capacité de stockage principal 1000 Go
Taille d'écran 13.3 "
Puce graphique Intégrée
Voir la fiche complète
Tester ce MacBook Pro est assez particulier, parce qu’il s’agit de tester plus qu’un nouvel ultra-portable. La force de la nouveauté, son attrait, les performances étonnantes promises, l’urgence et la motivation d’un embargo sont des contraintes antinomiques, avec lesquelles il faut composer, alors que prendre la mesure d’une nouvelle plate-forme, comme le M1, demande du temps, des découvertes que seule une utilisation quotidienne et intensive permet. Ne serait-ce que parce que l’expérience Apple Silicon ne se résume pas au SoC M1, mais également à tout l’arsenal logiciel qui l’accompagne, et évoluera au fil du temps.
Ce test est donc une sorte de première appréciation, une première observation. Même si nous avons pratiqué les mêmes tests que d’habitude pour un Mac. Nous avons travaillé quotidiennement avec le MacBook Pro 13 pouces M1 (16 Go et 1 To de stockage) depuis un peu moins d’une semaine, nous l’avons passé au crible de nos divers outils de mesure, mais il est évident que certains manques, certains problèmes ou certaines bonnes surprises ne seront dévoilés que plus tard.

Le peu qui ne change pas…

Le MacBook Pro 13 pouces 2020 M1 ne change rien… extérieurement. Même quantité réduite de ports Thunderbolt 3 au format USB-C et disposés tout à gauche. Même dimensions, même poids, même boîtier en aluminium, à la finition et à la durabilité remarquable. Même occupation sur presque toute sa largeur d’un Magic Keyboard, qu’on a appris à aimer depuis son lancement avec le MacBook Pro 16 pouces en décembre 2019. Sa course plus souple et silencieuse a su remplacer dans nos cœurs celle des claviers papillon, plus ferme, vive et bruyante. Même Touch Bar et bouton Touch ID (qui ne dépend plus de l’Apple T2, désormais), même trackpad, qui demeure toujours aussi large et agréable à utiliser. 
Et enfin, même écran, qui affiche toujours sa diagonale de 13,3 pouces – tant pis pour un passage à 14 pouces et une refonte globale du design. 

Petit changement, la dalle est désormais compatible avec la technologie P3, qui assure à la fois un large gamut de couleurs et une meilleure fidélité colorimétrique. Nous avons d’ailleurs pu le vérifier. L’écran du MacBook Pro 13 pouces M1 est un peu moins lumineux que celui sorti en mai dernier, 476 cd/m2 contre 519 cd/m2. Une variation qui est sans doute davantage liée à notre unité qu’à une tendance de production. Il demeure toutefois assez lumineux pour travailler en plein soleil. Le taux de contraste est quasi identique à 1643:1, et les vidéos ou images affichées en profitent pour rester très lisibles et agréables. 
Mais c’est donc son Delta E2000 qui impressionne, car il progresse fortement. Il passe d’un indice de 2,15 à 0,85, sachant que plus le chiffre est petit, plus les couleurs affichées sont proches de la réalité.

Clavier Magic
01net.com – Lionel Morillon – Le clavier Magic ne change pas, sauf une micro-modification sur la touche fn, qui permet notamment d’invoquer les emojis.

Le défi relevé du logiciel

Mais ce qui intéresse, c’est évidemment la nouvelle puce qui anime le MacBook Pro. Le M1 est au centre de l’attention, autant pour ses performances brutes – stratosphériques, à en croire Apple -, que pour ce qu’il implique. Le retour du CISC au RISC, le passage d’Intel à Apple Silicon impose aussi une transhumance des programmes qui font la richesse de l’écosystème macOS. Une machine sans logiciel n’est rien.

Voilà pourquoi nous allons commencer par la partie logicielle. Le passage des processeurs Intel au SoC M1 dessine trois voies pour l’offre logicielle des Mac. La première est celle des applications dites universelles. Ce sont simplement les programmes que leurs développeurs ont adapté aux processeurs ARM (via des modifications plus ou moins importantes du code et une recompilation).
La très grande majorité des applications produites par Apple, de Safari à Musique en passant par Final Cut Pro ou encore Pages sont universelles. Nous avons constaté que la très pédagogique Swift Playgrounds est toujours compilée pour Intel seulement, mais elle devrait logiquement très bientôt venir grossir les rangs des applications universelles. Leur nombre va croissant depuis le lancement de Big Sur, jeudi dernier.

La deuxième voie est celle, temporaire, assurée par Rosetta 2. Comme pour la transition des PowerPC vers les processeurs Intel, les logiciels Intel qui n’ont pas encore été portés pour les puces Apple Silicon vont voir leur exécution confiée à une sorte d’émulateur. Un programme qui va interpréter leur code à la volée et faire en sorte que le programme fonctionne le mieux possible. 

Les applications dites « Universelles ».
01net.com – C’est le grand retour des applications dites « Universelles ».

En ce tout début de migration, la grande majorité des applications éditées par des grands noms (Adobe ou encore Microsoft), ou de petits éditeurs, recourt à cette pierre de Rosette informatique. Avec toutes les questions que cela pose en matière de performances, de fluidité et de stabilité. 

Sur ce point, nous ne prétendrons pas avoir essayé tous les logiciels, c’est évidemment impossible. Chacun a dans un coin de son disque dur une application qui n’est pas forcément populaire, mais qu’il utilise régulièrement ou de temps à autre. C’est donc ce que nous avons fait : installer et utiliser nos applications du quotidien. Sachant que les logiciels anciens, peu mis à jour ou qui n’ont pas connu de refonte récemment seront sans doute les plus problématiques à faire fonctionner. De même, plus une application suit les conseils de développement d’Apple, plus elle mobilise de technologies du géant de Cupertino (Metal, Swift, etc.) plus elle a de chances de bien tourner sur les Mac Apple Silicon.

Le bilan de ce petit jeu nous a impressionné pour deux raisons. La première, à réception de notre unité de test, la version macOS 11.0.1 n’était pas disponible. Or, c’est elle qui a introduit les applications universelles et, surtout Rosetta 2. Nous avons donc vu de manière flagrante ce que donnait un MacBook Pro ARM sans une partie de la magie du logiciel – en tout cas, avec seulement la poignée d’applications universelles préinstallées par Apple. Ceux qui ont joué avec les premières Surface ARM, de Microsoft, voient exactement de quoi on parle.

La deuxième raison est que toutes les applications que nous avons lancées, qu’elles aient été téléchargées depuis le Mac App Store ou le site Web de l’éditeur, se sont exécutées sans plantage. Le premier lancement a certes parfois pu prendre du temps, mais les exécutions suivantes ont été relativement rapides. Il y a bien entendu des exceptions qui montrent bien que tout ne sera pas parfait tant que tous les programmes n’auront pas été revus pour les SoC Apple Silicon. On pense notamment à Steam, la plate-forme de jeux, disponible en version Intel seulement pour l’instant, qui se montre très lente et peu réactive – même si les jeux tournent ensuite très bien.

Par ailleurs, d’autres applications Intel, comme Pixelmator Pro, sont tout simplement impossibles à télécharger – il nous est difficile de dire si c’est à cause de l’éditeur ou d’un problème technique. Ce ne sont évidemment que des exemples.

Les deux ports USB-C.
01net.com – Lionel Morillon – Le MacBook Pro 13″, comme ses prédécesseurs d’entrée de gamme, ne propose que deux ports USB-C (Thunderbolt/USB 4).

Mais s’il fallait retenir une première impression des applications qui fonctionnent grâce à Rosetta 2, on pourrait dire qu’elle est excellente. La solution technologique d’Apple est totalement transparente, l’application s’exécute… normalement. Pour ceux qui se souviennent de la dernière transition en 2006, les choses ne s’étaient pas aussi bien passées. Faut-il y voir le fruit du travail d’Apple qui depuis plusieurs années prépare le terrain et pose les jalons de cette migration ? Sans doute.

Pour prendre la mesure d’une partie de l’impact de Rosetta 2, nous avons réalisé des mesures de vitesse de lancement d’applications. La quinzaine d’applications retenues étaient lancées et fermées une première fois, notamment pour donner les autorisations demandées par macOS. Ensuite, elles étaient exécutées les unes après les autres jusqu’au chargement de l’interface ou de la fenêtre d’identification, par exemple. Cette procédure a été réalisée trois fois, puis une moyenne en secondes a été établie à partir des résultats.

Enfin, précisons quels MacBook Pro ont servi à cet exercice de comparaison :

  • Côté Intel c’est le MacBook Pro 13″ 2020 Core i5 2 GHz quadri cœur 16 Go RAM, sorti en mai dernier, que nous avons retenu.
  • Côté Apple Silicon, le choix est moindre et c’est le MacBook Pro 13″ 2020 M1 3,2 GHz octo cœur, 16 Go RAM qu’on retrouve.

Barre

Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

Il ressort de ces mesures que les applications sont systématiquement plus rapides à se lancer sur le MacBook Pro ARM quand elles sont universelles – ce qui est logique. Il arrive néanmoins que des logiciels « Intel » soient – étonnamment – disponibles plus rapidement sur le nouveau MacBook Pro. Par ailleurs, on constate que certains programmes majeurs, comme Chrome, auront beaucoup à gagner d’une compilation ARM, car ils sont vraiment plus lents à se lancer sur le nouveau portable d’Apple.

On donnera une mention spéciale à Safari qui est des applications Apple les plus rapides à répondre présent. Elle s’affiche réellement instantanément.

Il y a donc parfois quelques lenteurs, mais jamais qui soient excessives, intolérables ou rédhibitoires. Une fois encore, ces applications ne sont que des exemples mais elles couvrent un assez large panel d’usages.

Par ailleurs, c’est un sentiment diffus, mais le MacBook Pro M1 paraît incroyablement réactif. On l’a vu les applications Universelles se lancent promptement. La sensation est assez nouvelle sur un Mac, mais elle rappelle celle qu’on connaît sur les iPad Pro, où l’application est souvent disponible en quelques secondes seulement. Tout n’est pas encore parfait, mais l’impression de vivacité est partout. Le retour de l’instant on, qui vous permet de travailler directement ou d’accéder aussitôt à votre Mac sans sortie de veille difficile, contribue évidemment à cette impression.

Mac App Store
01net.com – On retrouve facilement, via le Mac App Store, une bonne partie des applications qu’on a achetées et téléchargées au fil du temps sur iOS et iPadOS.
01net.com – Un jeu iOS qui s’exécute sans encombre directement dans macOS Big Sur.

Apple Silicon M1 : des performances à la hauteur des promesses ?

Le travail d’optimisation en coulisse, dans Big Sur, le nouveau macOS, pèse certainement pour beaucoup dans l’impression de vivacité. Les applications Metal sont à leur aise (même quand elles ne sont pas Universelles), tirent pleinement parti de l’intégration hardware, de l’accélération graphique fourni par les huit cœurs GPU. En tout cas, les jeux sont plus fluides et rapides – dans les limites du raisonnable. Il faut résister à l’appel du fantasme qui rend parfaite la puce d’Apple, même si le géant de Cupertino ne nous facilite pas la tâche, tant par sa communication que parce qu’il nous met réellement entre les mains. On est souvent bluffé.

Néanmoins, malgré ses huit cœurs CPU et ses huit cœurs graphiques (cadencés a priori à 3,2 GHz, si on en croit les divers outils de bench que nous utilisons), rappelons que le M1 est une puce qui vise à faire tourner des ultra-portables d’entrée de gamme ou une station de travail légère. Elle a donc des limites, qui semblent toutefois plus lointaines que celles des puces qu’Intel fournissaient aux générations précédentes.

Il faudra également voir sur le plus long terme si le plafond de 16 Go de mémoire vive est un problème, mais il est possible que la mémoire unifiée, qui réduit les temps d’accès du CPU et du GPU et évite les duplications de contenus en mémoire, permettent de compenser en partie cette limitation. D’autant que le contrôleur de stockage pourrait effacer tout ou partie du goulet d’étranglement que pourrait représenter le SSD, s’il est sollicité pour fournir de la mémoire virtuelle.

Mais cessons-là. Il est temps maintenant de voir ce que vaut la puce M1. 

Pendant longtemps, la comparaison d’une puce Apple avec un Core d’Intel, via des résultats obtenus avec Geekbench, par exemple, se heurtait à un argument : celui des usages différents et donc d’une comparaison biaisée, partielle (partiale ?). C’était vrai du temps des premier iPad Pro, de moins en moins vrai au fil du temps. Désormais cette position est difficile à tenir car le M1, cousin germain des A14, doit se plier aux exigences des Mac. Des machines qui ont battu au rythme des puces Intel depuis presque quinze ans et changent maintenant de coeur.

Installation de Rosetta
01net.com – Lors de l’installation de la première application Intel sur un Mac Apple Silicon, macOS Big Sur vous demande d’installer Rosetta.

Que disent donc des tests réalisés avec Geekbench sur le MacBook Pro 13 pouces M1 ? Pour mieux en prendre la mesure, nous avons décidé de le comparer à deux autres MacBook Pro : 

  • MacBook Pro 13″ 2020, Core i5 2 GHz quadri cœur (10e génération), 16 Go RAM, sorti en mai dernier et qui représente toujours le haut de gamme actuel.
  • MacBook Pro 13″ 2019, Core i5 1,4 GHz (8e generation), 16 Go, sorti en 2018, équipé d’un Magic Keyboard en 2019, et qui est justement remplacé par ce nouveau MacBook Pro M1.

Dans un premier temps, nous comparons les résultats obtenus par ces trois machines dans Geekbench 4, une version un peu plus ancienne de l’outil de test synthétique. On constate ainsi que le MacBook Pro M1 est entre 22 et 27% plus performant que, respectivement, les MacBook Pro Core i5 de 2020 et 2019 pour les mesures multi-core. Quand on se penche sur la partie Compute, qui sollicite davantage la partie GPU, les variations entre les performances explosent. Le MacBook Pro ARM est alors presque deux fois plus performant que les deux machines, 81% plus véloces que le modèle sorti en mai 2020 et 99% que le modèle 2019. 

Nous avons également rajouté les résultats obtenus avec le « nouveau » MacBook Pro 16 pouces, sorti en novembre 2019. Pourquoi ? Parce que le modèle que nous avons testé, bien que « d’entrée de gamme », était équipé d’un Core i9 (9880H – huit 8 coeurs) à 2,3 GHz et d’une Radeon Pro 5500M d’AMD, avec 4 Go de mémoire vidéo. 

Cette configuration plus solide, grâce à la présence d’un processeur Core i9 et d’une carte graphique dédiée, a le mérite de montrer les limites du M1 et de définir les objectifs qui devront être dépassés pour que le M1 (ou ses successeurs) remplacent les puces Intel les plus performantes. Par extension, il dessine donc là où Apple devra aller pour basculer les MacBook Pro 16 pouces sous ses puces.

Car, pour l’heure, le portable 16 pouces motorisé par Intel et AMD est environ 30% plus performant que son petit frère sous M1 pour les tests multi-cœur et 38% plus rapide pour la partie graphique. A noter que si on retient le score Compute obtenu par le chipset graphique intégré du Core i9, la différence de performances entre les deux MacBook Pro n’est plus que de 12%, mais toujours en faveur du plus grand modèle.

Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

Si on se tourne ensuite vers Geekbench 5, qui a également l’avantage d’être une application Universelle, et compare le MacBook Pro M1 au modèle qui tient toujours actuellement le rôle de haut de gamme 13 pouces, on note un différentiel de performances bien plus important. La nouvelle itération de l’outil de test est en effet plus sévère et a réajusté ses benchs et notations pour tenir compte des progrès réalisés par les puces. Sont ainsi davantage prises en compte des tâches de calcul liées au machine learning (détection de visage, classification d’images, etc.), ce qui correspond à la tendance actuelle. De facto, cela permet au M1 et à son Neural Engine de prendre le large. La partie graphique, elle aussi, a été modernisée pour suivre les évolutions en la matière, notamment en intégrant du ray-tracing.

On note alors que le MacBook Pro M1 est 1,44 fois plus performant pour les tests sur un seul coeur, que la différence se creuse à 1,71 fois pour le multicoeur et aboutit à un stratosphérique 2,36 fois plus rapide pour la partie Compute.

Cinebench 23 sur puce M1
01net.com – Cinebench 23 permet de prendre la mesure des performances lors d’efforts longs du M1.

Enfin, pour corroborer cette tendance et pour nous assurer que le M1 ne réduisait pas sa vitesse de fonctionnement et donc ses performances quand il chauffait, nous avons donc fait tourner Cinebench 23 sur les deux MacBook Pro 13 pouces qui composent actuellement la gamme.

L’outil de bench réalise plusieurs fois de suite un rendu qui sollicite un cœur ou tous les cœurs de la puce. Deux choses ressortent de ce test. D’une part, que le M1 est 41% plus rapide en single Core que le Core i5 de dixième génération à 2 GHz. Il est 74% plus rapide quand on passe en multicore. D’autre part, que le M1 ne semble pas avoir connu de problème de chauffe excessive puisqu’il a maintenu les mêmes performances et vitesses d’exécution pour chaque cycle. 

Profitons d’ailleurs de ce point pour indiquer que c’est une des rares occasions où on ait entendu le MacBook Pro M1 se mettre à ventiler, plutôt discrètement, surtout si on le compare à la soufflerie que sont les MacBook Pro Intel depuis des années quand on les sollicite un peu trop.

En temps normal et dans la plupart des cas, même quand on lui demande des tâches lourdes comme l’exportation d’un film 4K dans Premiere, d’Adobe, ou l’application de correction colorimétrique et de filtres dans Final Cut Pro, le MacBook Pro M1 reste parfaitement silencieux et réactif. C’est un véritable plaisir. Une (re)découverte de ce qu’on est en droit d’attendre d’un ultra-portable.

Toutefois, avant de nous intéresser aux tests menés avec ces applications du quotidien, faisons un petit tour du côté du GPU, avec l’outil de bench synthétique GFXBench Metal et avec un jeu, Rise of The Tomb Raider, détails élevés. Précisons en passant que les outils de bench Unigine Valley et Heaven que nous utilisons habituellement semblaient rencontrer des problèmes d’affichage.

Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

Les résultats sont sans appel. GFXBench accorde au M1 un nombre d’images par seconde affichées qui est entre 2,9 et 3,8 fois plus important selon le test réalisé et qu’on le compare aux MacBook Pro 2020 (Core i5 10e génération) ou 2019 (Core i5 8e génération). 

S’il est besoin de le préciser, ce genre de différentiel n’est pas courant entre deux générations de MacBook Pro. Pour preuve, le modèle 2020 est entre 1,25 et 1,13 fois plus rapide que le modèle 2019, remis à jour en 2020 avec un nouveau clavier.

Il est important de souligner que ce bond en avant est exceptionnel et qu’il laisse à la fois estomaqué et bizarrement perplexe.

Enfin, pour Tomb Raider, on constate une très forte progression du nombre d’images par seconde dans le jeu, que ce soit en 1440×900 ou en 1920×1200. Mais ce test réalisé dans un jeu assez ancien (2015) est surtout l’occasion de dire que le MacBook Pro M1 est une plate-forme sur laquelle il est possible de jouer assez agréablement. Evidemment, pas à des jeux trop exigeants (et non optimisés) et dont on poussera tous les détails à fond, il faut rester réaliste.

Néanmoins, il fait tourner Civilization V joliment, donnera du plaisir avec le cycle des Batman et peinera un peu trop avec un Mad Max. Il a ses limites, donc, mais les a repoussées avec cette génération. Mieux encore, il le fait en ventilant à peine. Qu’est-ce que le silence est agréable quand on travaille ou qu’on joue ! 

Le cas des vraies applications

Passons maintenant aux applications du quotidien. Première vague, une sélection de programmes familiaux : Word et Excel, grands classiques, Garageband, iMovie et enfin, Handbrake. 

Les deux outils de la suite Office de Microsoft ne sont pas compilés pour les Mac ARM, tout comme Handbrake, c’est donc Rosetta 2 qui est à la manœuvre. Les deux applications de feu la suite iLife sont en revanche Universelles.

Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

Avec Word et Excel, on constate assez rapidement que le M1 se sort sans problème des tâches qui lui sont confiées – ouvrir et manipuler de gros fichiers, retrouver et remplacer des valeurs, etc. Il n’est pas plus rapide, mais pas significativement plus lent que les MacBook des deux générations précédentes. Autrement dit, Rosetta 2 fait un très bon travail en attendant que Microsoft se charge de faire le sien.

Avec Handbrake et l’encodage d’un fichier Full HD de référence, le M1 creuse clairement l’écart, l’accélération matérielle joue à plein. Bien que l’application ne soit pas optimisée, le MacBook Pro Apple Silicon est 25,6% plus rapide que ce modèle haut de gamme actuel et 33% plus performant que le modèle qu’il remplace.

L’export d’un film 4K avec iMovie est au mieux 64,7% plus rapide avec le M1. Et toujours sans la moindre mise en route du ventilateur…

Si on se tourne maintenant vers des applications plus professionnelles. Que constate-t-on ?

Nous avons retenu cinq applications : trois issues de la Creative Suite, d’Adobe (Photoshop, After Effects et Premiere), Da Vinci Resolve et Final Cut Pro. Seul le logiciel développé par Apple est une application Universelle.

Nous avons vu que Photoshop se lance un peu plus lentement sur le MacBook Pro M1 et sans grande surprise (est-ce lié à la gestion unifiée de la mémoire qui ne lui convient pas ou à un autre manque d’optimisation ?), il s’avère plus lent sur le MacBook Pro Apple Silicon pour réaliser les tâches que nous lui avons demandé de réaliser (applications de filtres, modification de profil colorimétrique, etc.) sur des images lourdes. Le MacBook Pro Core i5 2020 est 57% plus rapide. Cela compte, si vous passez vos journées sur Photoshop. Au passage, précisons que les installeurs d’extension pour Photoshop fonctionnent toujours sans encombre. Et pour en finir avec l’outil d’Adobe, notons que le MacBook Pro Core i5 2019 est lui aussi plus rapide, de 29%. 

Autrement dit, peut-être vaudra-t-il mieux attendre qu’Adobe adapte Photoshop aux nouvelles puces d’Apple. En l’occurrence, la bêta est tout récemment ouverte. Attention toutefois, de nombreuses fonctionnalités ont été laissées de côté pour l’instant et les performances que nous avons éprouvées rapidement sont celles d’une bêta.

Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

En revanche, les deux autres applications Adobe, que sont After Effects et Premiere, gagnent, elles, à tourner grâce au processeur M1, sans être Universelles. Le rendu d’une composition After Effects est 34% plus rapide que sur le MacBook Pro haut de gamme actuel, tandis que l’exportation d’un vidéo 4K se fait 74% plus vite, grâce à la puissance de frappe du M1. Une tâche similaire confiée à Da Vinci Resolve est exécutée en deux fois moins de temps.

Enfin, avec Final Cut Pro, différentes tâches (correction de couleur, applications d’effets, etc.) puis l’encodage dans Compressor, se sont avérés pas moins de 4,2 fois plus rapides sur le MacBook Pro M1… Et toujours, sans throttling ou mise en route du ventilateur.

Pour finir d’enfoncer le clou, nous avons soumis le MacBook Pro Core i5 à 2 GHz et le MacBook Pro M1 à un test dans Logic Pro. Là où le Mac Intel sature au bout de 51 pistes, tout en ventilant très bruyamment, le Mac Apple Silicon a rendu les armes (en silence) quand on lui a demandé d’en gérer 101. Voilà qui laisse entrapercevoir le potentiel de l’un et de l’autre…

Touch ID sur le MacBook Pro M1
01net.com – Lionel Morillon – Le MacBook Pro M1 embarque toujours un lecteur d’empreintes digitale Touch ID sur son bouton Marche/Arrêt.

Autonomie, une barre placée très haut

La première puce Apple Silicon semble donc avoir largement rempli sa part du marché, aidée en cela par une partie logicielle (Rosetta 2) qui s’avère extrêmement performante dans la plupart des cas que nous avons pu rencontrer.

Mais cette débauche de performances se paie-t-elle par une autonomie réduite, ou les promesses d’Apple sont-elles ici encore tenues ?

Tuons le suspense, s’il y en avait encore un, les performances en autonomie polyvalente et vidéo des nouveaux MacBook Pro sont astronomiques. La première qui simule un usage quotidien, fait de surf sur le Web, de lecture vidéo, etc. confère 5h39 d’autonomie en plus au MacBook Pro M1, tandis qu’en lecture d’une vidéo streamée, ce sont 3h42 de plus que tient le MacBook Pro Apple Silicon.

Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

Par ailleurs, précisons qu’en 40 minutes environ, vous récupérerez 50% de charge (les cinquante pourcents restants prendront environ 1h50 de plus). Ce qui veut dire qu’en 40 minutes, vous repartez pour environ 8h30 d’autonomie.

Il est évident que la plate-forme ARM joue pour beaucoup dans ce gain considérable. Néanmoins, il ne faut pas négliger le travail d’optimisation matérielle et logicielle d’Apple. Pour mettre en perspective cet apport nous comparons les autonomies obtenues par ces deux MacBook Pro avec celles assurées par le Samsung Galaxy Book S (13,3 pouces lui aussi), qui a la bonne idée d’être déclinée en deux versions, une avec puce ARM Qualcomm Snapdragon 8cx, et l’autre avec un processeur Intel.

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On remarque évidemment que le modèle équipé d’un 8cx est bien plus autonome. Pour autant, les autonomies affichées sont bien en retrait par rapport à celles du MacBook Pro M1… L’optimisation logicielle compte, l’intégration matérielle, également, sans oublier la finesse de gravure en 5 nm pour le M1.

Quoi qu’il en soit, au quotidien, dans le cadre de notre utilisation classique, nous avons systématiquement craqué avant le MacBook Pro, qu’il s’agisse d’un marathon vidéo ou d’une journée de travail. Les 12h intensives sont systématiquement assurées, avec encore un peu de rab pour faire bonne mesure ou travailler jusqu’au bout de la nuit.

SSD : des performances haut de gamme, en léger repli

Terminons par un point rapide sur les performances du SSD. Elles sont en léger repli par rapport aux deux générations précédentes et particulièrement face à celle de 2019, qui était exceptionnelle.

Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.

Néanmoins, les débits assurés restent très stables et systématiquement supérieurs à 2 Go/s, ce qui permet de travailler sans problème avec des fichiers 4K… ou même de lire un fichier 8K – puisque le M1 le peut sans problème.

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