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Thierry Breton va lancer une alliance européenne des semi-conducteurs 

Le Commissaire européen s’efforce de faire naître une filière de composants électroniques compétitive sur le continent. Il affiche de grandes ambitions.

Thierry Breton mouille sa chemise pour faire doubler la capacité de production des semi-conducteurs en Europe d’ici 2030. Cela signifierait passer de 10 à 20% de parts de marché au niveau mondial.
Pour y arriver, le 5 mai prochain, le Commissaire européen au marché intérieur lancera une alliance européenne réunissant tous les acteurs de la chaîne de production des semi-conducteurs sur le continent, allant de la recherche aux industriels. Il affirme rencontrer un par un les acteurs.

L’enjeu est énorme en pleine pénurie de semi-conducteurs et alors que la crise sanitaire, et le conflit écomomique initié par Donald Trump ont mis en lumière la dépendance de l’Europe aux Etats-Unis et à la Chine.

22 Etats soutiennent le projet

« Nous sommes en train de finaliser les discussions avec NXP, Infineon, STMicroelectronics, Bosch, Siemens, ASML. Avec les chercheurs du CEA-Leti en France, de l’institut Fraunhofer en Allemagne ou l’IMEC en Belgique et aux Pays-Bas aussi », a déclaré Thierry Breton aux Echos. Il se targue aussi d’avoir obtenu le soutien de 22 Etats et de compter à ses côtés Emmanuel Macron et Angela Merkel.

« Nous ouvrons également ces discussions aux acteurs des télécoms et aux constructeurs automobiles. Vendredi, je rencontre en outre Pat Gelsinger, le nouveau président d’Intel, puis, dans les jours suivants, les dirigeants de TSMC et de Samsung pour leur exposer notre démarche », a-t-il encore annoncé aux Echos.

Ces entreprises pourraient appartenir à une sorte de second cercle, de manière à les convaincre d’investir en Europe.

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Des semi-conducteurs de moins de 2 nanomètres

Le commissaire européen a enfin précisé qu’il voulait mettre l’accent sur le haut de gamme et l’avant-garde, ambitionnant de faire produire des semi-conducteurs de moins de 5 nanomètres, voire de moins de 2 nm.

Il a détaillé les moyens financiers mis sur la table. Thierry Breton a rappelé que l’Europe investissait déjà 5 milliards dans la recherche et 8 milliards dans un PIIEC (projet important d’intérêt européen commun). 7 à 8 milliards supplémentaires seront accordés à la recherche dans les années à venir. Un second PIIEC doté d’une vingtaine de milliards d’euros devrait enfin voir le jour. Des sommes importantes, certes, mais qui semblent bien faibles par rapport aux budgets investis par des géants comme Intel, TSMC ou même Apple. Des investissements, qui semblent bien loin de ce qui devrait permettre à l’Europe de rattraper son retard. Selon une étude du cabinet d’analyse IC Insights, publiée en mars, l’Europe devrait dépenser 150 milliards de dollars pour rattraper les champions asiatiques que sont TSMC et Samsung.

Source : Les Echos

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Amélie CHARNAY