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Nvidia aurait renoncé à son rachat d’ARM pour 40 milliards de dollars

Selon Bloomberg, Nvidia a déjà commencé à annoncer à ses partenaires que son projet de rachat d’ARM a échoué. Si Nvidia sera déçu, toute la planète de la tech doit se réjouir de voir ARM rester indépendant.

La boîte de popcorn est bientôt vide et le feuilleton Nvidia rachète ARM semble sur le point de se terminer… en tragédie pour Nvidia. Selon les informations réunies par Bloomberg, le deal à 40 milliards de dollars n’aura pas lieu.
Les sources de la prestigieuse agence économique américaine affirment que Nvidia commence à parler de l’échec à ses partenaires, tandis que Softbank, propriétaire actuel d’ARM, met en place le projet d’introduction en bourse qui était une solution alternative à la revente. S’il faut évidemment attendre une annonce officielle pour en être sûr, l’issue semble funeste.

C’est un euphémisme d’annoncer que le deal avait du plomb dans l’aile : les autorités de la concurrence de Chine, de l’Union européenne, du Royaume-Uni (siège d’ARM) et même des Etats-Unis avaient tour à tour lancé leurs enquêtes pour évaluer la portée du deal.

Lire aussi : Cinq questions pour comprendre le rachat historique d’ARM par Nvidia (14/09/2020)

Pas une grande surprise…

Au point que cette fin – toujours hypothétique – n’est pas une grande surprise tant l’affaire n’avait que très peu de chance d’aboutir, au vu de l’importance d’ARM.
Au cœur de microcontrôleurs à quelques cents, comme dans des puces de serveurs à plusieurs milliers de dollars, les architectures développées par ARM sont partout. Apple, Qualcomm, MediaTek, mais aussi HiSilicon, Amazon, NXP, Samsung, ou encore STMicro, le monde entier développe des puces basées sur les « plans » d’ARM.
Le passage de cette propriété intellectuelle dans le giron d’un acteur qui vend ses puces ne pouvait pas aboutir – Intel a longtemps eu besoin d’avoir AMD comme concurrent pour ne pas se faire tomber dessus par les autorités de la concurrence pour situation de monopole.

Considéré comme une « Suisse » des semi-conducteurs puisqu’elle vend ses plans aussi bien aux Américains, qu’aux Israéliens, Chinois, Japonais et autres, ARM devrait donc conserver son autonomie. La société britannique  ne devrait pas se retrouver dans le rôle inconfortable, pour ne pas dire intenable, de pourvoyeur de technologies à Nvidia (pour le Tegra de la Nintendo Switch, ou encore les cartes réseau de serveur de sa marque Mellanox) et à sa concurrence, tout en battant pavillon Nvidia.

Quelles suites ?

Si le deal est annulé, il faudra aussi scruter les choix de SoftBank, dont un porte-parole affirmait encore récemment que « Nous espérons toujours que la transaction sera acceptée ».
Il faut dire que la plus value du deal était énorme : le groupe japonais avait acheté ARM en 2016 pour 31,4 milliards de dollars. Les 9,6 milliards représentaient un bon pactole.

À découvrir aussi en vidéo :

 

Si l’action Nvidia perdait 3,5% de sa valeur lors de la publication de l’article de Bloomberg, les actionnaires du géant mondial des GPU ont tout de même fait une belle culbute.
Depuis l’annonce du rachat d’ARM par Nvidia il y a 18 mois, l’action de ce dernier a plus que doublé, faisant du Californien la plus grosse capitalisation américaine des semi-conducteurs, en léger retrait par rapport au géant taïwanais TSMC.

Source : Bloomberg

Le feuilleton Nvidia/ARM

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