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Microsoft s’offre un ‘ Google killer ‘

Le géant du logiciel acquiert Powerset, un moteur de recherche sémantique qui pourrait bien mettre à mal l’hégémonie de Google.

Après l’échec de sa prise de contrôle de Yahoo!, Microsoft s’est trouvé une autre cible de choix. Il est sur le point de s’offrir
Powerset, un moteur de recherche dont certains prédisent qu’il pourrait faire de l’ombre à Google. Les termes financiers de l’accord n’ont pas été dévoilés. Contrairement à l’invention de
Serguey Brin et Larry Page, Powerset ne fonctionne pas par mots-clés, mais analyse le sens sémantique des phrases. ‘ Nous savons qu’un tiers des recherches n’aboutissent pas dès la première requête et le premier clic. Les internautes trouvent habituellement l’information qu’ils désirent, mais cela demande souvent de multiples
recherches,
souligne sur le blog de Microsoft Satya Nadella, vice-président de Microsoft chargé de la recherche (Live Search) du portail MSN et des plates-formes de publicité.Les moteurs de recherche par mots-clés sont incapables de contextualiser les réponses selon le sens de la requête. ‘ Ils ne comprennent pas que les mots “arbustes” et “arbres” sont un
même concept. Et sont incapables de savoir si une page Web qui fait référence au mot “cancer” désigne une maladie ou un signe de l’horoscope ‘,
poursuit Satya Nadella. De même, ce type de moteur ne prend
pas en compte les prépositions ‘ de ‘, ‘ à ‘, ‘ pour ‘, ‘ sur ‘, etc. (of, to, for, about, etc.), qui changent pourtant le
sens d’une requête. Que l’internaute lance une recherche sur ‘ livres pour enfants ‘
(books for children) ou ‘ livres sur les enfants ‘
(books about
children),
Google et les autres ne retiennent que les mots-clés ‘ livres ‘ et ‘ enfants ‘.Powerset, dont la technologie s’appuie sur des logiciels créés par le célèbre laboratoire de recherche de Xerox, le Parc (Palo Alto Research Center), et sur des applications internes, est différent. La version bêta du moteur ne
fonctionne pas sur l’intégralité de la Toile, mais se limite pour l’heure à l’exploration de deux sources : l’encyclopédie collaborative Wikipedia (en langue anglaise) et sa base de données gratuite FreeBase.

Il répond aux questions simples

Les tests sont bluffants. Sur Powerset, les utilisateurs tapent les termes exacts de leur requête, voire posent des questions. En tapant en anglais ‘ qui sont les fondateurs de
Microsoft ? ‘,
Powerset renvoie deux photos de Bill Gates et de Paul Allen. En cliquant sur l’une d’elles, on accède directement à la biographie du personnage. De la même manière, en demandant le nom des films dirigés
par le réalisateur Alan Parker, on obtient des vignettes de ses ?”uvres cinématographiques.En réponse à une question, le moteur de recherche propose ce qu’il nomme en langage maison des ‘ factz ‘, des informations supplémentaires liées à la requête. En demandant
‘ qui est Superman ? ‘, on obtient comme pistes d’explorations ‘ Lana, pouvoirs, vision ou Batman ‘. Une requête sur ‘ Nicolas Sarkozy ‘, et la biographie du
président arrive en première position. Les pistes complémentaires de recherches ‘ Carla Bruni ‘, ‘ avocat ‘, ‘ UMP ‘, ‘ gouvernement ‘,
‘ Dati ‘ ou encore ‘ Fillon ‘ sont proposées.Arrivé sur la page de biographie présente sur Wikipedia, une fenêtre située à droite de l’écran met en exergue les faits les plus marquants qui pourraient intéresser le lecteur. S’il clique sur ‘ Human Bomb ‘,
‘ les policiers sont entrés dans l’école ‘ (en référence à la prise d’otage de Neuilly-sur-Seine), ou ‘ Sarkozy soutient Balladur ‘, le lecteur arrive directement sur la phrase qui a retenu son
attention. Plus besoin de parcourir tout l’article. Lancée en 2006, la start-up californienne peinait à se développer par manque de moyens. Nul doute que son rachat par Microsoft va changer la donne et lui permettre d’indexer des sources
supplémentaires.

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Hélène Puel