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Les ‘ pro ‘ et les ‘ anti ‘ loi antipiratage bataillent sur Internet

Le Sénat a adopté le projet de loi ‘ Hadopi ‘. Pendant des semaines, chacun a tenté d’influencer la décision à coup de marketing viral.

Le Sénat a adopté jeudi 30 octobre 2008 le projet de loi Création et Internet. Les parlementaires ont opté pour une suspension (in fine) minimale d’un mois de l’accès à Internet et voté une disposition
permettant à l’abonné de conserver un droit d’accès à sa messagerie électronique.Le débat n’aura duré que deux jours mais il enflamme le Web depuis plusieurs mois. Dernière initiative en date et, disons-le, une des plus colorées, celle de l’UFC-Que Choisir qui vient de lâcher sur la Toile un certain Dédé.La mission de ce pandore hargneux et moustachu est de vous couper l’accès à Internet parce que vous avez téléchargé illégalement. Ca se passe sur
Ca-va-couper.fr et il s’agit en fait d’un site et de vidéos assez amusantes (mais sans finesse) qui caricaturent le mécanisme de riposte graduée prévue par le texte de
Christine Albanel.
Autre initiative marquante : l’opération
‘ 60 secondes contre Hadopi ‘ (du nom de la Haute autorité créée par la loi) lancée par le site Numerama. Ce dernier invite les internautes à créer
et faire circuler sur Internet des petits films d’une minute soutenant l’idée qu’il faut rejeter le projet de loi. Numerama a ouvert un groupe sur Dailymotion. Succès d’estime pour le moment avec une douzaine de vidéos postées et vues quelques
milliers de fois. Initialement prévue pour durer jusqu’au 28 octobre, l’opération est prolongée jusqu’en janvier prochain. C’est à cette date que les députés devraient commencer leur examen du texte de loi.
Dans le camp d’en face, le ministère de la Culture a mis en ligne un site au nom angélique de
Jaimelesartistes.fr. Il est essentiellement consacré à l’explication du projet de loi, avec des interventions vidéos de la ministre Christine Albanel, du sénateur Michel
Thiollière, rapporteur du projet de loi, ou encore de Jacques Toubon, député européen et ministre de la Culture en 1993-1995.
L’initiative fait un peu penser au site Lestéléchargements.com, lancé lui aussi par le Gouvernement à l’époque du projet de loi DADVSI. Il devait être un lieu de dialogue entre partisans et opposants à la loi, mais le
projet avait tourné court. Il semble que le ministère ait retenu la leçon : Jaimelesartistes.fr ne propose aucun dialogue et, malgré son nom, aucun artiste.

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Arnaud Devillard et Philippe Crouzillacq