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Les dix meilleures chansons de jeu vidéo (volume 1)

Tant que Lady Gaga ne sera pas capable de sortir un Dragon Punch, vous aurez le droit d’écouter des trucs encore plus kitsch, mais plus drôles aussi. (Rediffusion.)

 10. The World Ends with You – Three Minutes Clapping
(2008, Square Enix)

Non, ce n’est pas le titre du prochain James Bond, mais le nom d’un des jeux de rôle les plus atypiques de ces dernières années. Publié sur DS par Square Enix, TWEWY plonge le joueur dans un univers urbain et contemporain, celui du quartier « djeuns » de Tokyo, Shibuya. Ah ! ça change du médiéval-fantastique pastel et plan-plan ! Du coup, la bande-son se lâche, à l’image du très bien nommé Three Minutes Clapping (« Trois minutes à taper dans ses mains », non, aucun rapport avec ça), petit moment de rock alternatif à la californienne, plein de pep et d’orangina à la pulpe sanguine.

9. Aquaria – Lost to the Waves
(2007, Bit Blot)

Cherchez l’erreur. Aquaria est un jeu indépendant (certes, l’un des tous meilleurs de ces cinq dernières années). Il a été conçu et développé par une équipe de… deux personnes ! Alec Holowka et Derek Yu n’en ont pas moins réussi leur coup, avec, cerise sur le gâteau, un générique de fin à la beauté calme, féminine et ondulante. Moment de relaxation.

8. Legend of Mana – Song of Mana
(2009, Capcom)

Série culte et série maudite que celle des Seiken Densetsu (« La Légende de l’épée sacrée »). Spin-off de Final Fantasy, elle est éternellement restée dans l’ombre de cette dernière. C’est pourtant Mystic Quest et surtout Secret of Mana, les deux premiers épisodes, qui ont véritablement initié les Européens au jeu de rôle japonais, et ce plusieurs années avant Final Fantasy VII. Les premières notes de piano du thème principal, aujourd’hui indissociables de la série (ô souvenirs !), lancent cette sérénade lyrique et lancinante, à l’orchestration enchanteresse, et aux paroles en… suédois. Oui, chanté par une japonaise, tout de suite, c’est plus difficile à reconnaître.

7. Conker’s Bad Fur Day – The Great Mighty Poo
(2001, Rare)

« Je suis le Grand Caca merveilleux/ Et je vais te canarder de merde./ Un gros stock de merde/ Vient de mon étoile de mer. » A-t-on jamais fait mieux (ou pire) ? En matière de grand n’importe quoi jouissif, anar et scato, l’inénarrable Conker’s Bad Fur Day se pose là. Son boss culte, le Great Mighty Poo, une crotte géante chanteuse d’opéra, a laissé des traces ineffaçables. Et dire qu’à l’origine, le jeu était un modèle de politiquement correct !

C’était avant que les relations entre Nintendo et Rare se tendent, avant que le studio britannique ne se lâche et que la firme japonaise refuse de distribuer leur jeu. On apprécie d’autant mieux le monde qui sépare Conker Quest, projet inoffensif dévoilé en 1997, de sa version commerciale définitive, plus… (toussotement)osée. “Have some caviar”, comme dirait notre ami le Grand Caca merveilleux.

6. Ico – You Were There
(2001, Sony)

Sans transition, poésie. Pendant que certains écureuils britanniques pataugent joyeusement dans le divin chocolat, Fumedo Ueda signe l’un des jeux les plus émouvants de la PlayStation 2. Il raconte comment deux êtres, Ico, le garçon avec des cornes banni de son village, et Yorda, la jeune femme fragile et mystérieuse, s’échappent, main dans la main, d’une mémorable forteresse. Aucune comparaison n’épuise tout à fait la poésie de ce jeu : même s’il emprunte parfois à Ocarina of Time dans ses mécaniques ou au Roi et l’Oiseau dans son univers, il demeure une expérience unique.
You were there, la chanson du générique de fin, rend hommage à la solidarité des deux héros et conclut avec ce qu’il faut de mélancolie l’une des plus belles aventures du jeu vidéo. Note aux mauvaises langues : non, il ne s’agit pas d’un extrait des Choristes.

5. Wario Ware Touched ! – Ashley Theme
(2004, Nintendo)

Un petit côté famille Adams, la voix soul d’Emily McIntosh en anglais (non, pas la fille de Steve Jobs), une version japonaise encore plus culte cul-cul-kitsch-craquante, et voilà comment l’un des personnages les moins connus de l’univers de Nintendo obtient l’un des thèmes musicaux les plus mémorables ! Et comme les paroles le disent : “Who’s the girl next door living in the haunted mansion? Better learn my name cause I am ASH-LEY!” La fille d’à côté qui vit dans le manoir hanté, vous feriez mieux d’apprendre son nom: AaAaA-sshley.

4. Metal Gear Solid 3 – Snake Eater
(2004, Konami)

Et la palme du meilleur générique de James Bond est décernée à… Metal Gear Solid 3 ! Même Tina ne peut pas rivaliser, c’est dire. Le jeu d’action/infiltration/aventure/cinématique/survie/improvisation/bacdephilo de Hideo Kojima réussit à capturer comme aucun autre l’ambiance des films d’action des années 1960, mélange délicieusement désuet de démesure, d’exotisme et de nonchalance.
D’une manière générale, la série des MGS est l’une des plus travaillées musicalement. Calling to the Night (MGS Special Ops) ou The Best is Yet to Come (générique de fin de MGS1) sont également restés dans les mémoires, pour ne citer qu’eux.

3. Super Smash Bros Brawl – Main Theme
(2007, Nintendo)

« Quand j’écoute trop Wagner, j’ai envie d’envahir la Pologne », plaisantait Woody Allen. Pour n’importe quel régiment déprimé, le thème principal de SSBB ferait également office de parfait remontant ! Orchestration symphonique, percussions obsessionnelles, cuivres sous caféïne en intraveineuse, chœurs va-t-en-guerre, on croirait parfois entendre Carmina Burana de Carl Orff (version André Rieu, soyons fous).
Derrière cette poussée sonore collégiale, parfait hommage au cross-over collector qu’est le jeu de combat de Nintendo, se cache un musicien de standing : Nobuo Uematsu, le compositeur phare de Final Fantasy. Quant au paroles, qui sont en latin, elles ont donné lieu à d’innombrables retranscriptions, hasardeuses ou parodiques. Plus fantaisistes les unes que les autres, y compris en français, elles sont regroupées sous le tag ssbb misheard.

2. Civilization IV – Baba Yetu
(2005, 2K Games)

L’histoire raconte qu’en 2004, l’un des game designers de Civilization IV cherche une chanson atypique pour introduire le jeu, et se tourne vers son ancien colocataire, Christofer Tin, compositeur à la commande. Lequel a notamment travaillé pour le compte de Hans Zimmer, à qui l’on doit la musique originale du Roi Lion.
Sous son influence, le jeune homme décide d’adapter Baba Yetu, la prière du Notre-Père chantée en swahili (langue bantoue d’Afrique de l’Est, essentiellement parlée en Tanzanie, au Mozambique et en Ouganda). La composition est chaleureuse, vibrante et fédératrice. On peut même faire danser sa copine dessus sans qu’elle se doute qu’il s’agit d’une musique de jeu vidéo [en couple, pour survivre,il faut être un ninja].
Pour la petite anecdote, Civilization IV intègre également plusieurs morceaux de classique et d’opéra, dont l’invraisemblable Nixon in China, de John Adams. Difficile de rester sérieux devant l’ouverture de l’acte I scène ι. The People are the Heroes Now, très bien intégré au jeu, donne en revanche quelques frissons.

1. Portal – Still Alive 
(2007, Valve)

« Nous faisons ce que nous pouvons/ Pour le bien de nous tous, sauf de ceux qui sont morts/ Mais il est inutile de pleurer sur chaque erreur/ Nous continuerons d’essayer tant qu’il y aura encore du gâteau/ Et la recherche scientifique progresse, tu fabriques le pistolet parfait/ Pour ceux qui sont encore vivants ».
Petit chef-d’œuvre d’humour absurde, cynique et geek à la fois, le générique de fin de Portal conclut à merveille l’un des, si ce n’est LE meilleur jeu de 2007. Court (cinq heures), mais diaboliquement original, immersif intelligemment conçu et croustillant, Portal raconte le parcours d’un cobaye de laboratoire, guidé par une voix de robot féminine obsédante.
Le générique de fin, qui se compose d’un simple écran ASCII façon Matrix, résulte du manque de moyens de l’équipe. Mais les deux concepteurs du jeu, Kim Swift et Erik Wolpaw, voulaient absolument que le joueur éteigne le jeu le sourire aux lèvres. Still Alive, le testament doux dingue du robot féminin, réussit à merveille sa mission.

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William Audureau